Salut,
je vais être légèrement provocateur, mais....
La biodiversité, en clair, ça sert à quoi?
-est-ce vraiment nécessaire au bon fonctionnement de la biosphère?
-ou alors, juste un problème d'éthique?
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Salut,
je vais être légèrement provocateur, mais....
La biodiversité, en clair, ça sert à quoi?
-est-ce vraiment nécessaire au bon fonctionnement de la biosphère?
-ou alors, juste un problème d'éthique?
Salut ixi,
je te fais une réponse tout aussi provocatrice.
"A rien comme Mozart"
Maurice Blanchet, naturaliste suisse, à propos du Castor.
Amicalement
Bufo v
Imaginons le contraire de la biodiversité: on y tend d'ailleurs
- cultures des mêmes céréales
- élevage des mêmes races de bovins
- utilisation des mêmes arbres d'ornement...
....
arrive un virus qui se développe bien dans l'un ou l'autre de ces organismes... et les détruise... pertes énormes, difficultés pour trouver des plantes ou des animaux de remplacement...
On peut remplacer le virus par une modification du milieu (climat...)
A terme l'équilibre fragile du vivant est... déséquilibré...
La biodiversité permet de rester en équilibre, en permettant aux biocénoses de s'adapter aux changements du milieu...C'est donc tout à la fois, nécessaire à l'existence de la biosphère, et c'est donc un problème d'éthique...
Si je pose un problème mathématique ou un problème physique bien déterminé, il aura en général une solution unique, ou si il a plusieurs solutions, je pourrai décider quelle est la meilleure avec un critère d'optimisation. Quelle que soit la manière dont la nature trouve des "solutions" aux "problèmes" qu'elle rencontre, les solutions trouvées sont des solutions. On peut donc s'étonner de constater la diversité des solutions proposées par la nature. N'y en a t il pas une meilleure qui supplanterait toutes les autres sur un critère sélectionné par l'environnement ?
On constate même chez les humains que c'est le contraire: nous sommes TOUS différents (à l'exception des vrais jumeaux) comme si la nature faisait EXPRES de générer de la diversité.
La réponse à ce paradoxe apparent, c'est que les problèmes auxquels la nature est confontée ne sont pas des problèmes déterminés. Qu'il y a une part d'imprévisible dans l'avenir. Et que face à cet imprévisible la meilleure stratégie est de garder en réserve toutes les possibiltés au cas où. C'est à mon avis ce qui justifie la biodiversité et l'importance de sa conservation.
Bonsoir,
Pas grand chose à rajouter sur l'approche générale sans partir dans des explications complexes...sauf !
Le terme d'équilibre est aujourd'hui d'usage assez controversé, on ne devrait d'ailleurs plus parler que d'équilibre dynamique. Et assez paradoxalement les milieux les plus riches (à forte biodivdersité) sont souvent ceux ou règne une plus forte pénurie (matière organique, sels minéraux), donc les moins "équilibrés" selon la définition classique. Par exemple une prairie régulièrement amendée recèle assez peu de plantes herbacées car quelques espèces très compétitrices éliminent la plupart des autres (mais la biomasse est souvent plus importante). Une prairie "maigre" soumise à des "déséquilibres" constants accueille à l'inverse de nombreux taxons et parmi eux beaucoup d'espèces remarquables (rares, en limite d'aire, endémiques...)Envoyé par cocoLa biodiversité permet de rester en équilibre, en permettant aux biocénoses de s'adapter aux changements du milieu...C'est donc tout à la fois, nécessaire à l'existence de la biosphère, et c'est donc un problème d'éthique...
A+
bufo v
PS. A mon sens l'aspect éthique ne peut être que propre à une espèce ou à un individu. La nature n'a pas d'éthique selon notre acception habituelle du terme, ou alors elle en aurait éventuellement autant que d'espèces...et d'individus
Merci pour vos réponses. Ca confirme mon intuition.
Néanmoins, quand je parle d'éthique, c'est au sens d'éviter les disparitions animales par exemple....On va tenter de préserver un minimum d'individus d'une telle espèce ou telle autre....Ainsi, on peut voir les actions pour sauver les orang-outans (ça s'écrit comment?) plus comme un problème des hommes qui ne veulent pas être responsables de la disparition de cette espèce, que d'une vraie utilité des orang-outans dans l'écosystème. Ou bien me trompé-je?
Il s'agissait pour moi, bien sûr, d'équilibre dynamique, qui lui donne la souplesse de suivre les fluctuations du milieu...Envoyé par Bufo vLe terme d'équilibre est aujourd'hui d'usage assez controversé, on ne devrait d'ailleurs plus parler que d'équilibre dynamique.
Ce terme d'éthique était un peu une boutade... c'est l'éthique au sens large... l'éthique d'une espèce parmi les autres espèces... celle d'une espèce qui, contrairement aux autres, peut modifier ses comportements vis à vis de la Nature...PS. A mon sens l'aspect éthique ne peut être que propre à une espèce ou à un individu. La nature n'a pas d'éthique selon notre acception habituelle du terme, ou alors elle en aurait éventuellement autant que d'espèces...et d'individus
On peut d'une certaine façon considérer que l'on a des devoir envers Elle si notre espèce veut survivre...
Et pour finir de répondre à Ixi, toute disparition d'une espèce animale est une perte de diversité sur de nombreux plans (chimique, ethologique... ) mais en même temps une modification du milieu qui entraîne une réorganisation des espèces restantes sur leur biotope (cause et conséquence)...
Mais on ne peut dire si ça sera mieux ou moins bien... ça sera différent...mais surtout nous serons responsables....
Je reviens pour dire que je suis bien d'accord avec cela...Envoyé par Bufo v"A rien comme Mozart"
Maurice Blanchet, naturaliste suisse, à propos du Castor.
Les choses n'ont d'importance que celle qu'on leur accorde....
Bonjour,
Oui, c'est pourquoi il vaut sans doute mieux parler de responsabilité plus que d'éthique. Sauf à définir au préalable les notions de Nature et de place de l'homme au sein de celle-ci (à savoir qu'il conviendrait au minimum de s'entendre sur une terminologie et une "approche" commune, ce qui déjà serait loin d'être simple .Posté par Coco. Ce terme d'éthique était un peu une boutade... c'est l'éthique au sens large... l'éthique d'une espèce parmi les autres espèces... celle d'une espèce qui, contrairement aux autres, peut modifier ses comportements vis à vis de la Nature...
On peut d'une certaine façon considérer que l'on a des devoir envers Elle si notre espèce veut survivre...
C'est une bonne question car ce sont habituellement les deux "versions" justifiant les efforts de protection des milieux et des espèces. Dans les deux cas cependant on retrouve au bout du compte une justification favorable à l'homme, soit une sorte de "confort intellectuel" lié à une forme d'intervention "positive" de notre espèce envers la nature, soit en n'obérant pas les éventuelles ressources (connues ou non) susceptibles d'être utilisables par nous. L'Orang outang est dans ce cas un bon exemple en raison, à la fois de sa proximité phylogénétique avec l'Homme et de son rôle d'espèce clé de voûte au sein de l'écosystème.Envoyé par ixiNéanmoins, quand je parle d'éthique, c'est au sens d'éviter les disparitions animales par exemple....On va tenter de préserver un minimum d'individus d'une telle espèce ou telle autre....Ainsi, on peut voir les actions pour sauver les orang-outans (ça s'écrit comment?) plus comme un problème des hommes qui ne veulent pas être responsables de la disparition de cette espèce, que d'une vraie utilité des orang-outans dans l'écosystème. Ou bien me trompé-je?
Il est par contre bien plus difficile de considérer "une Nature rien que pour elle même"... qui éventuellement ne servirait à rien pour nous autres !
@+
Bufo v
Non, pas de responsabilité... vis à vis de qui, de quoi??? non, éthique me plaît bien... une sorte de comportement de protection, de survie qui nous viendrait du fond des âges...Envoyé par Bufo vOui, c'est pourquoi il vaut sans doute mieux parler de responsabilité plus que d'éthique. Sauf à définir au préalable les notions de Nature et de place de l'homme au sein de celle-ci (à savoir qu'il conviendrait au minimum de s'entendre sur une terminologie et une "approche" commune, ce qui déjà serait loin d'être simple .
... c'est bien ce que je viens d'écrire...Envoyé par Bufo vIl est par contre bien plus difficile de considérer "une Nature rien que pour elle même"... qui éventuellement ne servirait à rien pour nous autres !
je voulais parler de la responsabilité que nous avons en tant qu'utilisateurs "conséquents" de la nature et en tant que principaux "destructeurs". La responsabilité peut par exemple, être celle envers nos successeurs sur la planète ! (un truc du syle nous empruntons la planète à nos enfants , je ne sais plus comment c'était formulé)Envoyé par cocoNon, pas de responsabilité... vis à vis de qui, de quoi??? non, éthique me plaît bien... une sorte de comportement de protection, de survie qui nous viendrait du fond des âges...
A+
Bufo v
J'avais bien compris...Envoyé par Bufo vje voulais parler de la responsabilité que nous avons en tant qu'utilisateurs "conséquents" de la nature et en tant que principaux "destructeurs". La responsabilité peut par exemple, être celle envers nos successeurs sur la planète ! (un truc du syle nous empruntons la planète à nos enfants , je ne sais plus comment c'était formulé)
Mais je n'y crois pas venant de tous nos congénères... de certains oui... ceux qui n'ont pas de gros problèmes pour vivre... pour les autres, je ne crois qu'en cet instinct là...
Allons, notre planète est encore bien peuplée... mais dans quelques decennies ???
A lire absolument sur le sujet : La sixième extinction
Je ne sais plus le nom de l'auteur... ça me reviendra.
Je pensais que ce serait un bouquin ultra-engagé contre les conséquences de la présence de l'homme sur Terre, pas du tout, c'est une mine d'information sur la biodiversité.
Merci Eilura' ... nous vivons en effet une crise biologique sans précédent sur Terre...
J'ajoute que ce qui est sans précédent ce ne sont pas seulement les extinctions massives d'espèces, mais aussi les modifications génomiques des espèces actuelles...
En effet, et d'après certains biologistes, le risque d'assister à la plus grande extinction de masse que la Terre ait jamais connue ! Le fait est que nous ignorons encore l'existance de très nombreuses espèces, notamment chez les invertébrés. Beaucoup d'entre elles disparaitrons ou ont déjà disparu avant même qu'elles soient décrites. Ce genre de dommages est irréversible, quoi qu'on en dise.Envoyé par cocoMerci Eilura' ... nous vivons en effet une crise biologique sans précédent sur Terre...
A+
Bufo v
Salut à tous,
est-ce qu'on a connaissance de disparition d'espèces (par données archéologiques ou autres) avant que l'homme ne devienne ce qu'il est aujourd'hui (avant qu'il ne devienne cette espèce si particulière dans le règne animal)?
Les dinosaures me paraissent être un bon exemple. Sur ce coup là nous sommes innocents. Maintenant, une espèce est toujours vouée à disparaitre. Je m'explique:
On définit une espèce à partir de critères (qui se sont affinés depuis la génétique). L'environnement change en permanence. Vient un moment ou un des critères de définition de l'espèce est incompatible avec le nouvel environnement: soit l'espèce s'adapte, change donc ce critère en devenant une nouvelle espèce,soit elle disparait par inadaptation. C'est ce que j'aime appeler le paradoxe de l'espèce. (mais ça marche aussi très bien pour n'importe quel groupe, ou idée, ou ensemble de valeurs...)
Bien sûr... 99 % des espèces qui ont vécu sur Terre à une époque ou une autre ont disparu...Envoyé par ixiest-ce qu'on a connaissance de disparition d'espèces (par données archéologiques ou autres) avant que l'homme ne devienne ce qu'il est aujourd'hui (avant qu'il ne devienne cette espèce si particulière dans le règne animal)?
Durée de Vie d'une espèce un à quelques millions d'années... durée depuis le début des temps fossilifères 550 millions d'années...
Les coupures dans l'échelle des temps, ère primaire, secondaire... périodes comme le crétacé .... ont été faites par rapport à des crise biologiques marquées par la disparition de très nombreuses espèces quasi simultanée et à l'échelle mondiale...
Or actuellement nous vivons en un temps record, la plus importante crise biologique de tous les temps...