Bonjour,
Est-ce qu'à l'intérieur d'une population (au sens de la génétique des pops) il peut y avoir différents régimes de reproduction ?
Cordialement.
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Bonjour,
Est-ce qu'à l'intérieur d'une population (au sens de la génétique des pops) il peut y avoir différents régimes de reproduction ?
Cordialement.
Petit up !
Salut,
Houla, question difficile j'ai l'impression ...
J'aurais tendance à dire que oui ...
Par exemple dans les modèles essayant d'expliquer l'apparition de l'allofécondation. En résumé:
Dans une population autogame, tout le monde fait de l'autofécondation. Et puis au fil du temps, le nombre de mutations récessives et délétères augmente et il devient avantageux de faire de l'allofécondation. Il s'en suit une contre-sélection des individus faisant de l'autofécondation (par dépression de consanguinité), c'est la purge de la consanguinité. Et les individus pratiquant l'allofécondation sont sélectionnés.
Dans ce type de modèle on voit bien que dans la population il y a 2 régimes: Auto et allo fécondation.
Je crois même que ce type de modèle a pu être testé chez des plantes en Afrique du Sud (je ne me rappelle plus du noms des plantes!).
Ou sinon, on peut imaginer une population ou de la sélection disruptive agit sur le régime de reproduction. Les individus ayant la meilleur fitness sont situés dans les extrêmes (on peut imaginer encore une fois allo-fécondation VS auto-fécondation). La sélection disruptive va faire en sorte de garder les 2 régimes de reproduction dans la population (sans qu'il y est fixation de l'un ou de l'autre).
Demande à Patrice David ...
Merci pour ta réponse shmikkki !
Oui je vois, tes arguments/explications sont intéressant !
En restant sur les plantes on pourrait avoir une partie de la pop qui aurait exposé à un insecticide ainsi ces individus sont "forcés" de pratiquer l'autofécondation.
Mais en faite ce qui me fait le plus douter c'est en rapport avec la définition même d'une population en génétique des pops. Car la définition intègre une dimension reproductive. Les individus d'une même population sont sensés montrer une unité dans la reproduction : tous les individus d’une population ont la même probabilité de se croiser entre eux, et se reproduisent moins avec les populations voisines.
Pour Patrice David j'oserais pas le déranger
Oui c'est vrai que la panmixie est un critère fondamental en génétique des populations.
Ça fait partie des nombreux critères obligatoires pour avoir un équilibre de Hardy-Weinberg. Mais regarde, souvent les généticiens des populations chamboulent un critère (l'absence de sélection) en ajoutant de la sélection dans la population pour voir les effets que ça peut faire. Je pense que pour les régimes de reproduction c'est pareil, il est intéressant de voir l'effet de leur modification au sein de la population.
C'est toujours pareil en fait, on a un modèle théorique, et on change un ou deux critères du modèle pour voir les effets (toujours théoriques!) et les confronter après avec les données.
Parce qu'au final dans la nature c'est un peu toujours le bordel, et les définitions ne collent plus beaucoup avec les observations !
il y a pas mal d'exemples chez les parasites, par exemple les leishmanies ont un mode de reproduction surtout clonal avec une part de sexualité, les plasmodium sont hermaphrodites et peuvent s'autoféconder ou pas, et peuvent aussi se reproduire clonalement, etc.
Effectivement, il existe pas mal de parasites étant capable de multiple voix pour se reproduire.
Mais je pense que la question intéressante serait de savoir s'il peut exister 2 groupes au sein d'un même population étant strictement dans l'un ou dans l'autre régime de reproduction ...
A l'écriture de ma phrase, je me dis que ça conduirait surement à une spéciation sympatrique, non?
En tout cas faudrait surement de la sélection disruptive pour maintenant ça ...
pour qu'on parle d'une population, il faut qu'il y ait des échanges de gènes permanents. S'il y a deux groupes, avec par exemple l'un qui ne se reproduit que clonalement, on n'est plus dans le cas d'une population unique. Mais s'il y a des flux de gènes même faibles, mais constants dans le temps (par exemple si dans une population clonale la sexualité intervient dans une lignée en moyenne toutes les n générations, n pas trop grand) alors on peut avoir une population (enfin je le verrais comme ça).
pour les plasmodium par exemple, la reproduction n'est certainement pas panmictique puisqu'elle se fait dans le tube digestif du moustique, et que les moustiques piquent au maximum 2,3 hôtes vertébrés pas trop éloignés. On a néanmoins des populations par exemple à l'échelle d'une ville, parce que deux individus pris aux deux bouts de la ville ont une probabilité non nulle que leurs descendants dans les disons 10~20 prochaines générations, échangent des gamètes (si j'ose dire, vu comment ça se passe chez cette bestiole).
Merci beaucoup pour vos réponse en tout cas !
Cette question est extraite d'annales d'examens sur lesquelles je m’entraîne.
Mais cette question la comme la dit shmikkki je la trouvais bien difficile aussi, assez ambiguë..
un papier qui vient de sortir sur ce que je disais :
Reproductive clonality of pathogens: A perspective on pathogenic viruses, bacteria, fungi, and parasitic protozoa
Author(s): Tibayrenc, M (Tibayrenc, Michel)1,2,3; Ayala, FJ (Ayala, Francisco J.)3
Source: PROCEEDINGS OF THE NATIONAL ACADEMY OF SCIENCES OF THE UNITED STATES OF AMERICA Volume: 109 Issue: 48 Pages: E3305-E3313 DOI: 10.1073/pnas.1212452109 Published: NOV 27 2012