Mettre au point des bactéries recyclant les plastiques, via un bioreacteur

[invitecd2b33a6]

Bonjour à tous,

Je me posais une question, serait-il possible pensez vous de mettre au point via pression sélective dans un bioreacteur, des souches bactériennes capables d'utiliser comme nutriments des plastiques, hydrocarbure etc ?


Résumé du principe :

Dans un bioreacteur, la souche bactérienne reçoit du LB, de l'autre coté une purif d'un type de plastique. Lorsque la population bactérienne grandis, le LB est remplacé par le milieu plastique. Si la population diminue trop, le milieu plastique est remplacé par du LB etc jusqu'à ce que sur milieu plastique, la population bactérienne se développe car une souche aura par mutation acquis la voie métabolique permettant d'utiliser la dite molécule plastique.

Ca vous parait jouable sur le plan théorique?

Merci d'avance pour votre aide
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[invitee4e79868]

Bonjour,

Intéressant de vouloir utiliser la théorie de l'évolution.
Là où il y a une grande faiblesse, c'est est ce qu'il peut exister une voie métabolique absorbant le plastique. Chimiquement parlant, du plastique c'est du carbone et de l'hydrogène (le plastique est un polymère fait à partir d’éthylène, acétylène, propylène, benzène...) avec parfois d'autres composants (mercure, plomb, cadmium...). Du coups, je vois difficilement comment des bactéries pourraient s'en servir comme nutriments.
Mais il doit être possible de le faire en deux étapes, avec la dégradation par des bactéries du plastiques en CO2, par exemple (ce que fait l'incinération de certains plastiques). CO2 qui pourra être réabsorbé par d'autres bactéries/plancton via la photosynthèse.

Mais même si cela était réalisable (ce dont je doute, comme même), il faut également ramené les chiffres de la production mondiale de plastique : en 2011, c'est 265 millions de tonnes de plastique qui ont été produit, soir la bagatelle de 8400 kilos par seconde. Un bioréacteur (ou même une armée de bioréacteur) ne peuvent pas tenir le rythme

Dans mon laboratoire, il y a une équipe qui travaille sur la résistance (et multi-resistance) de bactéries aux antibiotiques. Ils les rendent résistante en incorporant l'ATB à faible concentration pendant une trentaine de jours, puis ils regardent la résistance de cette bactéries à une vingtaine d'autres ATB. En résultat, il y a des hautes et des bas, et en conclusion, il est quasi impossible de créer une bactérie résistante à tout les ATB. Il y en aura toujours un (et généralement plusieurs) qui seront efficace, voir super efficace! Ce que je veux dire, c'est que généralement, les plastiques contiennent également un tas d'autres composant, parfois extrêmement toxique (le styrène du polystyrène par exemple), et qui peuvent provenir de la fabrication/moulage du plastique. Et si la bactérie peut se défendre contre un ou deux composants, contre tous à la fois, c'est une autre histoire.

[invite853321bf]

Je sais que des équipes travaillent à réaliser de telles bactéries pour les hydrocarbures, mais ça m'étonnerait qu'elles le fassent comme ça. Trop aléatoire, donc trop long et cher.
Sur le plan théorique... ça peut être possible. Ensuite il reste un problème : même si vos bactéries "dégradent" le plastique, ça ne sera pas forcément entièrement, donc les déchets peuvent être aussi voire plus toxiques que le produit original. La proposition de biseibutsu en deux étapes pourraient aider à résoudre ce problème, mais ça complique la tenue du bioréacteur.

[invitee4e79868]

D'ailleurs, je viens de trouver un article sur le forum concernant des bactéries dégradant le chlorure de vinyle (un composant du PVC, si je ne m'abuse).
http://www.futura-sciences.com/magaz...lastique-2329/
Il y a également d'autres projets en cours, mais je n'en ai trouvé aucun avec des articles scientifiques publiés...

[A voir en vidéo sur Futura]

[invitecd2b33a6]

Merci pour vos réponses

Là où il y a une grande faiblesse, c'est est ce qu'il peut exister une voie métabolique absorbant le plastique.

http://www.universcience.fr/fr/scien...les-plastique/

Avec ton article, ca fait déjà 2 exemples de voies existantes. D'autant que le pouvoir mutagène des bactéries est quasi illimité.

Mais il doit être possible de le faire en deux étapes, avec la dégradation par des bactéries du plastiques en CO2, par exemple (ce que fait l'incinération de certains plastiques).

Du cout ca revient au même, puisqu'il y à dégradation du dit plastique en composants secondaires, il y a forcément contamination du milieu en molécules toxiques pour la bactos.

Je sais que des équipes travaillent à réaliser de telles bactéries pour les hydrocarbures, mais ça m'étonnerait qu'elles le fassent comme ça. Trop aléatoire, donc trop long et cher.

Si vous avez des noms de labo en france qui bossent dessus se serait super!


Merci à vous deux pour vos réponses