Comment continue de se reproduire une espèce qui a déjà colonisé son milieu ?

[anacarde]

Bonjour, je ne suis pas biologiste mais je me posais cette question en regardant par exemple les poissons qui pondent des (millions ?) d'oeufs. Imaginons un aquarium, un milieu clos, comment ça se passe ? Est-ce qu'ils continuent de s'accoupler et les œufs faute de nourriture ou d'espace meurent ? Ou bien y a-t-il une forme d'intelligence qui prend conscience de l'espace et alors les comportements changent. Voilà, si quelqu'un a déjà fait ou observé un élevage, ou bien s'est déjà posé cette question et en sait plus que moi, je serai heureux de pouvoir entendre vos réponses C'est une question existentielle ^^
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[minushabens]

Il existe des mécanismes de régulation, mais ils sont dépendants du mode de reproduction et surtout de dispersion, et donc très variables selon les espèces.

Les plantes qui dispersent leurs graines à une grande distance vont avoir tendance en cas de stress à produire beaucoup de graines. Il n'y a pas d'intelligence ici, c'est un mécanisme automatique mais on peut le décrire de façon imagée : "je vais mourir, dépêchons-nous de nous reproduire". C'est une stratégie efficace puisque les graines vont germer à distance de leur "mère" et donc potentiellement dans un environnement où le stress initial n'existe pas.

Chez les humains (qui dispersent peu) il y a un mécanisme inverse: en cas de manque de ressources l'âge de la reproduction est reculé. Par exemple dans les pays du Sahel l'âge médian au ménarche est de 19 ans, contre 13 en Europe. Si on se reproduit plus tard on fait moins d'enfants mais on peut donner à checun plus de ressources.

[pm42]

Ou bien y a-t-il une forme d'intelligence qui prend conscience de l'espace et alors les comportements changent

Il n'y a aucune forme d'intelligence. Le système se régule d'une façon ou d'une autre et tu peux avoir une croissance lente qui fait que la population se stabilise à un point d'équilibre qui fait qu'elle n'épuise pas le milieu. Mais tu peux aussi avoir des croissances très rapides qui font qu'on dépasse massivement les ressources du milieu suivi d'un effondrement et ça repart de très bas.

[sunyata]

Par exemple dans les pays du Sahel l'âge médian au ménarche est de 19 ans, contre 13 en Europe. Si on se reproduit plus tard on fait moins d'enfants mais on peut donner à checun plus de ressources.

Je ne comprends à quoi correspondent vos chiffres de 19 ans contre 13 en Europe :

https://www.touteleurope.eu/actualit...uropeenne.html

En 2016, les Européennes avaient en moyenne 29 ans à la naissance de leur premier enfant, un chiffre en augmentation. Avec une moyenne de 28,7 ans en 2013, l'âge moyen du premier accouchement a depuis augmenté d'environ un mois chaque année. C'est en Bulgarie (26 ans), en Roumanie (26,4) et en Lettonie (26,8) que les mères sont les plus jeunes au moment de leur accouchement. Les plus âgées étaient Italiennes (31 ans), Espagnoles (30,8) et Luxembourgeoises(30,5). Les Françaises, elles, ont en moyenne leur premier enfant à 28,5 ans.

[A voir en vidéo sur Futura]

[minushabens]

c'est l'âge de la puberté des filles.

[anacarde]

Merci pour vos réponses

[minushabens]

Je reviens sur ce que j'ai écrit parce que ça pouvait laisser penser que les écosystèmes étaient régulés de façon "douce". En fait dans beaucoup de cas il n'y a pas vraiment de régulation et les populations passent par des effondrements catastrophiques (du fait de l'épuisement des ressources). Parfois on observe des cycles et parfois des extinctions locales suivies de réinvasion et enfin parfois l'extinction pure et simple d'une espèce.

[pm42]

Je reviens sur ce que j'ai écrit parce que ça pouvait laisser penser que les écosystèmes étaient régulés de façon "douce".

Ah bon ? J'ai du raté un truc.

Mais tu peux aussi avoir des croissances très rapides qui font qu'on dépasse massivement les ressources du milieu suivi d'un effondrement et ça repart de très bas.

[minushabens]

En effet tu avais dit la même chose.

[LeMulet]

Mais tu peux aussi avoir des croissances très rapides qui font qu'on dépasse massivement les ressources du milieu suivi d'un effondrement et ça repart de très bas.

Ou pas.
Les "ressources" ne se limitent pas à l'alimentation.
Chez beaucoup d'espèces, les "ressources" en rapport avec la reproduction sont limitées dans l'espace.
Il ne peut donc pas y avoir surpopulation (et donc il n'y a pas d’effondrement non plus de la population du fait de la limitation des ressources trophiques), puisqu'il n'y a pas la possibilité de produire des descendants chez tous les individus d'une population.
Le comportement territorial, exacerbé parfois en période de reproduction (comportement génétiquement programmé) peut également éviter de dépasser les capacités du milieu en terme de ressources trophiques.
C'est même vrai chez les plantes (en empêchant les graines de germer au pied de l'arbre par exemple).

A noter également qu'on ne peut pas comprendre l'évolution amenant à une régulation "douce" (puisqu'elle existe...), si on ne voit pas les choses en terme de population et de migration (avec transfert d’allèles).
La fécondité est génétiquement programmée, et c'est déjà régulé (à moins de changements notables dans le milieu), "de manière" à favoriser le maintient des allèles les plus adaptés.