Est ce la seule explication ? [2]
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Est ce la seule explication ? [2]



  1. #1
    azt

    Est ce la seule explication ? [2]


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    Je réagis ici à la réponse donnée par M. Kandel dans le sujet "est-ce la seule explication puisque l'on ne peut prolonger une discution.

    Oui, le réchauffment résulte du renforcement de l'effet de serre. Les autres explications ne marchent pas.

    1) Les modèles climatiques mettent sous forme numérique les lois établies de la physique (lois de mouvement de Newton, loi de la conservation de l'énergie, conservation de la matière, lois de transfert du rayonnement). Les simulations réalisées avec ces modèles restituent bien l'évolution observée du climat depuis un siècle, à condition justement de tenir compte de l'augmentation observée des concentrations de certains gaz à effet de serre, principalement le CO2 et le méthane (CH4).
    Je ne nie pas la qualité du travail des chercheurs, mais le fait de trouver des simulations qui restituent bien l'évolution actuelle du climat peut être influencé par le phénomène lui même, non ?
    Nous n'avons qu'une seule Terre, les simulations qui ne décrivent pas correctement son évolution ne sont elles pas écartées au profit d'autres simulations qui ne sont peut-être pas plus vraies.

    2) Il est absolument certain, compte tenu des bilans fiables des différentes activités et des variations mesurées des rapports isotopiques, que cette augmentation mesurée résulte des émissions liées aux activités humaines, principalement la combustion de carburants fossiles pour le CO2, et pour le CH4 plusieurs facteurs dont l'extension de la riziculture en paddy inondés, l'augmentation de la population de bovins, et les activités d'extraction de carburants fossiles.
    Est-ce que dans ce cas, l'augmentation de la population humaine n'y contribue pas aussi ?
    Faudra-t-il contrôler la croissance de la population humaine pour limiter les effets ? (Il faut aussi plus de bovins pour nourrir plus d'humains).


    3) Si on fait « tourner » les modèles en négligeant le renforcement de l'effet de serre, mais en incluant les faibles variations mesurées du rayonnement solaire et des voiles d'aérosols produits par l'activité volcanique, les modèles climatiques ne restituent pas les changements climatiques observés.
    Je serais tenté de répondre comme au point 1).
    Comment peut-on être sûr d'avoir pris en compte tous les paramètres ?
    La Terre est vivante après tout .

    4) Bien sûr, il y a eu des variations climatiques importantes dans le passé, sans que l'homme en soit responsable. Pour certaines variations, la cause semble être des variations naturelles de gaz à effet de serre, notamment du CO2, généralement sur des échelles de temps beaucoup plus longues que le millénaire. Cependant, pour des changements abrupts, dont on commence à déchiffrer les indices, certains pensent en effet à des dégagements massifs et rapides de méthane (CH4).

    5) Cependant, aujourd'hui, et depuis 1950, le réchauffement remarquable mais non encore catastrophique que nous vivons ne peut être expliqué que par le renforcement de l'effet de serre par les émissions dues aux activités humaines. En tenant compte du renforcement de l'effet de serre, en plus des faibles variations solaires et volcaniques mesurées, les modèles donnent non seulement la tendance au réchauffement à la surface et dans la basse atmosphère, le refroidissement de la stratosphère, la pause dans le réchauffement qui a suivi l'éruption du Mont Pinatubo en 1991, et finalement ils donnent bien aussi le réchauffement en profondeur des différents bassins océaniques. Si l'on néglige le facteur du aux activités humaines, les modèles échouent totalement.

    6) Les hypothèses variées d'une influence éventuelle de l'activité solaire ont peut-être quelque utilité pour expliquer certaines variations du passé (le Petit Age Glaciaire ?), mais les corrélations invoquées ne marchent plus depuis quelques décennies. Quand ils décrivent honnêtement leurs mesures, les spécialistes des relations Soleil-Terre conviennent qu'aujourd'hui, ce n'est plus le Soleil, c'est l'intensification de l'effet de serre qui commande la variation climatique.
    Est-t-on capable à l'heure actuelle de détecter, et le pourra-t-on, des changements brusques survenus pendant un ou deux siècle il y a de cela plusieurs centaines de millénaires ?

    7) Le réchauffement ne fait que commencer.
    Que le réchauffement soit dû à l'homme ou à autre chose,
    faut-il essayer de le maitriser ou s'adapter ?

    En dehors de l'effet de serre, si nous entrons dans une période glaciaire ou une période de réchauffement dont les effets mettraient quelques millénaires à se ressentir, nous serait-il possible à l'heure actuelle d'intervenir et d'inverser la tendance ?

    Voilà, c'est tout ce que j'avais comme remarques sur l'instant,

    Merci d'éclairer ma lanterne

    AZT

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    Nous sommes toujours de la taille de l'univers que nous découvrons. [Frédérick Tristan]

  2. #2
    invitef7e9f743

    Re : Est ce la seule explication ? [2]

    Je ne nie pas la qualité du travail des chercheurs, mais le fait de trouver des simulations qui restituent bien l'évolution actuelle du climat peut être influencé par le phénomène lui même, non ?

    RK : ??? Quel phénomène ? Les simulations qui marchent quant au réchauffement observé depuis 1900 sont celles où le modèle décrit assez correctement (certainement pas parfaitement) le climat actuel (structure géographique, cycle saisonnier, températures, précipitations, vents.) et où l'on fait changer le rayonnement solaire, les aérosols volcaniques, et les concentrations de gaz à effet de serre selon ce qui a été mesuré (ou estimé) depuis 1900. Si avec les mêmes modèles, on laisse de côté les variations mesurées des gaz à effet de serre, les simulations ne marchent pas.

    Nous n'avons qu'une seule Terre, les simulations qui ne décrivent pas correctement son évolution ne sont elles pas écartées au profit d'autres simulations qui ne sont peut-être pas plus vraies.

    RK : Selon le philosophe Popper, on avance dans la science par la «falsification » d'hypothèses qui ne collent pas avec la réalité observée et mesurée. Lorsque les simulations ne décrivent pas correctement l'évolution actuelle du climat, bien sûr, il faut les écarter. Quant aux autres qui marchent, elles ne sont certainement pas aussi fausses ; on verra à l'aune de l'expérience si elles marchent pour l'évolution future comme pour l'évolution récente. Mais voulons-nous réellement conduire jusqu'au bout l'expérience du doublement (et plus) du CO2 ? Nous n'avons qu'une seule Terre réelle, même si nous pouvons en simuler des dizaines avec les ordinateurs.

    Est-ce que dans ce cas, l'augmentation de la population humaine n'y contribue pas aussi ? Faudra-t-il contrôler la croissance de la population humaine pour limiter les effets ? (Il faut aussi plus de bovins pour nourrir plus d'humains).

    RK : Bien sûr la croissance démographique joue un rôle, mais ce n'est pas le seul facteur, et ce n'est pas celui qui croît le plus vite. La croissance de la population n'est plus exponentielle. La population de la planète a augmenté par un facteur 4 au 20e siècle ; elle n'augmentera pas d'un facteur aussi grand au 21e. Les émissions de CO2 ont été multipliées par un facteur 14 au 20e siècle ; si selon certains scénarios, les émissions vont tomber vers zéro d'ici 2100, selon d'autres elles vont encore augmenter par un facteur proche de 10. On peut exprimer les émissions de gaz à effet de serre (tonnes d'équivalent CO2 par an) comme le produit de 3 facteurs :
    1) la population humaine ;
    2) la production de richesse par habitant ; et
    3) « l'intensité carbonique » de la production de richesse, c'est-à-dire le nombre de kilos de CO2 émis pour chaque dollar de PIB.

    La croissance de la population humaine est en train de se ralentir. En revanche, la croissance de la production de richesse s'accélère, surtout dans les pays qui ont maîtrisé ou qui sont en train de maîtriser leur croissance démographique, notamment la Chine. Quant à l'intensité carbonique, elle dépend de plusieurs facteurs - les sources d'énergie, l'efficacité de la production et de l'utilisation de l'énergie, les types d'agriculture et d'élevage, leur efficacité, etc. etc. Afin d'assurer un bon niveau de vie à tous les habitants de la planète, il faut de toute façon que l'intensité carbonique diminue, car continuer à émettre autant et plus de CO2 va changer le climat trop vite, et de toute façon même les ressources de charbon sont limitées à long terme.

    La France est parmi les pays à faible intensité carbonique, mais il faut encore réduire ce facteur. Quelques estimations approximatives : France, Japon, et Suisse : 0,3 kg CO2 par $ de PIBAllemagne : 0,6 USA : 0,7 Russie, Ukraine, etc. : entre 1,5 et 2,5 La modernisation des infrastructures conduit à une réduction, et si on croit les chiffres donnés pour la Chine, l'intensité carbonique y est passée de 1,5 à 0,7 entre 1990 et 2000. De manière générale, l'enrichissement semble s'accélérer avec la maîtrise de la démographie car seule cette maîtrise permet de donner une bonne formation aux enfants ; mais il faudra que les populations vieillissantes continuent de produire.

    Nous sommes engagés dans une course pour trouver comment faire plus de bien-être et comment bien le répartir parmi les habitants de la planète, sans épuiser les ressources non renouvelables et sans émettre de plus en plus de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.


    Je serais tenté de répondre comme au point 1). Comment peut-on être sûr d'avoir pris en compte tous les paramètres ? La Terre est vivante après tout .

    RK : On n'est jamais sûr d'avoir pris en compte tous les paramètres, mais on sait que si on ne prend pas en compte le renforcement anthropique de l'effet de serre, on se trompe, et lourdement. Les paramètres et processus pris en compte semblent donner des simulations qui marchent assez bien. On fait la recherche en tenant compte de ce que l'on sait, en essayant d'estimer las facteurs que l'on croit importants mais que l'on n'a pas pu mesurer, et en ne s'embarrassant pas de ce qui ne paraît pas important. On peut se tromper, bien sûr. Evidemment, si six cents Krakatoa se réveillent l'an prochain, il faudra en tenir compte. De même si une pandémie de grippe tue un quart de la population mondiale. Sans parler d'un impact d'astéroïde que les astronomes n'auraient pas vu arriver. Mais pour le moment, il ne semble pas utile de faire de telles simulations. Ca ferait encore des scénarios de film-catastrophe.

    En un sens, la Terre est vivante, et après ? On commence à modéliser les réactions de la végétation au changement climatique avec la montée du CO2, et les résultats ne sont pas pour tranquilliser. Pendant quelques décennies encore, la végétation agira comme puits de CO2, mais avec trop de réchauffement (et dessèchement dans certaines régions), elle deviendra une source supplémentaire de CO2, accélérant l'intensification de l'effet de serre. Croire que le problème s'arrangera grâce à des phénomènes qu'on ne connaît pas encore, c'est croire aux miracles. En tant que scientifique, je n'y crois pas. Quant aux incertitudes, j'ai déjà écrit :

    De toute façon, pour moi, il n'y aura pas de miracle technologique ou autre faisant disparaître le problème avant la fin du 21e siècle. Les incertitudes jouent entre un réchauffement significatif posant des problèmes difficiles d'adaptation - mais on sera bien obligé de s'adapter ! - et un changement climatique catastrophique (dans le sens mathématique) impliquant une réorganisation radicale de la biosphère, avec effondrement de certains écosystèmes et développement très rapide d'autres. Mais sauf super-catastrophe volcanique, on n'évitera pas un réchauffement climatique significatif au cours des prochaines décennies, un réchauffement beaucoup plus fort que ce qui a été observé depuis 1900.


    Est-t-on capable à l'heure actuelle de détecter, et le pourra-t-on, des changements brusques survenus pendant un ou deux siècle il y a de cela plusieurs centaines de millénaires ?

    RK : Oui. Il y a beaucoup de nouveaux résultats sur cette question. Valérie pourra peut-être les décrire.

    Que le réchauffement soit dû à l'homme ou à autre chose, faut-il essayer de le maitriser ou s'adapter ?

    RK : Compte tenu du CO2 et autres gaz que nous avons déjà ajoutés à l'atmosphère, et du réchauffement déjà stocké dans les océans, on n'échappera pas à un réchauffement plus important, et il faudra bien s'adapter. La nature, réagissant à sa façon à nos activités qui transforment l'atmosphère de la planète, ne nous laissera pas le choix. La rapidité relative des changements nous obligera d'intervenir de plus en plus massivement dans la biosphère. Mais en même temps, puisque nous prétendons être une espèce douée d'intelligence, il faut essayer de maîtriser notre altération de l'atmosphère, pour ne pas aller trop loin et accélérer encore plus des changements que nous ne trouverons pas faciles à vivre.

    En dehors de l'effet de serre, si nous entrons dans une période glaciaire ou une période de réchauffement dont les effets mettraient quelques millénaires à se ressentir, nous serait-il possible à l'heure actuelle d'intervenir et d'inverser la tendance ? Voilà, c'est tout ce que j'avais comme remarques sur l'instant, Merci d'éclairer ma lanterne

    RK : Notre intensification de l'effet de serre se joue maintenant et à une échelle de temps de décennies et de un ou deux siècles. A l'heure actuelle, essayons d'abord de maîtriser nos actions dont les conséquences pourraient effectivement se prolonger pendant des siècles voire même des millénaires. Les changements parfaitement calculables de la configuration astronomique laissent prévoir la prolongation pendant quelques dizaines de millénaires encore de la période interglaciaire actuelle. Après, les glaces risquent de revenir. Et d'ici quelques milliards d'années, avec la transformation inéluctable du Soleil en géante rouge, les océans se mettront à bouillir, faisant disparaître toute vie de la planète. On peut imaginer des interventions humaines délibérées dans le système climatique de la Terre (ou de Mars). Pour l'instant, c'est de la science fiction, mais ça pourrait devenir de la science.

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