En Algérie, parler d’écologie, n’est pas encore un sujet de conversation sérieux, et ce, même avec les gens d’un niveau social et d’éducation élevé.
Préoccupés principalement par le développement économique et des tracas domestiques quotidiens (notamment des coupures régulières d’eau), les algériens n’ont pas toujours conscience de l’ampleur du sujet.
Or, il est évident qu’une préservation du patrimoine naturel d’un pays ne peut se faire sans ses citoyens. Reporter la faute juste sur les autorités serait injuste et non fondé.
Il est essentiel de sensibiliser toute la population algérienne, notamment sur l’importance de certains des sites qui se trouvent sur leur territoire.
En effet, le parc national d’El Kala, le site archéologique de Tassili, le complexe de zones humides de Guerbès-Sanhadja, pour ne citer qu’eux, sont considérés comme faisant partie du patrimoine naturel et culturel mondial. En général, peu d’algériens le savent ou s’y intéressent.
Puis, il y a certains éco-gestes de bases qui n’ont pas encore été assimilés par la population algérienne, qui découvre les produits de consommations occidentaux et ne sait pas toujours quoi faire du flot de déchets qu’ils génèrent.
Pourtant, nous avons la chance d’avoir une nature encore vierge qui n’a pas subit les dérives d’un tourisme international purement spéculatif qui a causé de grands torts à beaucoup de pays comme la Tunisie et le Maroc. L’algérien moyen, n’a ni le temps, ni les moyens de se préoccuper de l’écologie de son pays. Chômage, crise du logement, manque de services de propreté civile ect…
A vrai dire, même les gens de la campagne sont devenus des « ennemis » pour leur « Douar ».Mauvaise gestion des déchets ménagers, surexploitation des ressources naturelles, monoculture intensive. On pourrait presque oublier que les « anciens » étaient de vrais défenseurs de la Nature et qu’ils nous ont laissé en héritage des règles et des savoir faire.
Je prendrais l’exemple de mon grand-oncle El Haidi Latréche qui vivait à Guerbès et qui veilla sur les alentours de la baie avec une grande attention. Je me souviens encore de ses conseils :
« Rends toujours à la Nature ce qu’elle te donne » était sa phrase favorite…Depuis sa mort et celle d’autres grands berger et éleveurs de la région, les choses commencent à se dégrader.
Alors que la nature algérienne est un véritable « pétrole vert » qui pourrait créer beaucoup d’emplois et permettre aussi aux algériens de vraiment s’ouvrir sur le monde moderne….
Car aujourd’hui et surement demain, un pays est aussi jugé « moderne » quand il prend soin de l’environnement et de sa Nature.
Mais, il est capital aussi pour les autorités nationales et locales de reconnaître que la pauvreté et le manque d’infrastructures de certaines villes en devenir (souvent situées près des campagnes qu’elles polluent de ce fait) sont des facteurs qui ne favorisent pas cette prise de conscience et des comportements responsables.
Le tourisme « vert », éducatif et pédagogique semble être une issue intéressante pour que l’Algérie continue d’évoluer vers la modernité tout en préservant son patrimoine naturel et culturel qui n’a rien à envier aux autres pays modernes.
Développer pour durer, innover pour préserver, voilà à mon humble avis les clefs de la réussite.
Article rédigé par Karim Tedjani pour "Nouara, le portail de la Nature algérienne." ### Veuillez entrer votre blog dans votre profil.
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