Encore le CO2 et les combustibles fossiles
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Encore le CO2 et les combustibles fossiles



  1. #1
    ecolami

    Encore le CO2 et les combustibles fossiles


    ------

    Bonjour,
    On sait que la teneur en CO2 augmente INEXORABLEMENT, on sait que c'est dû a la combustion des combustibles fossiles.
    Ce qui est plus difficile a trouver c'est de combien de tonnes de combustibles il faudrait diminuer pour juste stabiliser la situation. La réponse est compliquée par l'existence de divers combustibles (essence, gazole et gaz naturel) mais la répartition globale doit être connue quelque part.

    -----

  2. #2
    barda

    Re : Encore le CO2 et les combustibles fossiles

    Va faire un tour ici : http://www.manicore.com/ tu trouveras certainement la réponse....

  3. #3
    yves25
    Modérateur

    Re : Encore le CO2 et les combustibles fossiles

    Tu veux dire, de combien de tonnes il faudrait diminuer la consommation pour stabiliser la concentration atmosphérique, c'est ça?
    On va simplifier, ça donnera un ordre de grandeur.
    L'océan et la végétation absorbe actuellement à peu près la moitié du surplus injecté chaque année
    La première réponse pourrait être de dire qu'il suffit donc de diviser par deux les émissions (10 Gt de carbone = 37 Gt CO2)
    oui mais...l'absorption par l'océan c'est dû à l'équilibre des pressions partielles de CO2 entre la surface et l'air libre, donc si on augmente moins la concentration atmosphérique en CO2 on absorbe moins de CO2 dans l'océan. C'est donc un peu plus compliqué.
    On voir donc qu'il faut au minimum diviser par deux les émissions mais que ça ne suffirait pas. En fait, il faut se contenter d'émettre ce que la végétation veut bien absorber en surplus cad environ 2 Gt C et c'est tout et même c'est encore pire que ça parce que la végétation ne va pas continuer à se développer sans fin.
    La production primaire ne dépend pas que du seul CO2, il y aura donc nécessairement d'autres facteurs limitants qui finiront par devenir primordiaux.

    C'est bien pour ça qu'aucun scenario n'envisage la stabilisation dans l'immédiat.
    Dix secondes pour écrire une bêtise, parfois des heures pour montrer à tous que c'en est une...

  4. #4
    ecolami

    Re : Encore le CO2 et les combustibles fossiles

    Bonsoir,
    Merci pour cette explication, je ne savais pas trop comment aborder le problème. S'il faut réduire de 2 gigaTonne de carbone la consommation des carburants cela semble possible, mais pas facile. Je sais trés bien qu'il y a d'autres causes d'émissions anthropique telles que la déforestation massive, les innombrables incendies de mines de charbon en Asie. Recemment une fuite massive de gaz naturel (100 000tonnes) aux USA a duré des mois et le méthane est un gaz a effet de serre 23 fois plus fort que le CO2. voir http://www.lefigaro.fr/flash-actu/20...ite-de-gaz.php
    Quand on pense a réduire la consommation de carburants fossiles il ne faut pas oublier les industries dont certaines consomment du combustible et produisent EN PLUS du CO2 (industrie du ciment et de la chaux, sidérurgie). Certaines industries (Aciéries électrique et Usine d'Aluminium) emploient du carbone graphité pour faire des électrodes qui se consument et libèrent du CO2! Au niveau des industries les marges de réduction du CO2 sont souvent limitées: la production de l'acier ou dela fonte s'accompagne nécessairement de la libération proportionnelle de CO2.
    Au niveau des transports et des véhicules automobiles il faudra trouver un équilibre raisonnable et intelligent entre des normes anti-pollutions qui coutent de plus en cher EN ENERGIE et la pollution induite par ces exigences. Les responsables politiques ne veulent pas l'admettre mais plus les agglomérations sont grandes plus les problèmes de pollution s'accroissent.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    yves25
    Modérateur

    Re : Encore le CO2 et les combustibles fossiles

    Il me semble que tu m'as mal compris. Il faudrait réduire les émissions â 2 Gt C et non pas de 2 Gt C.
    Comme jai calculé ça a la louche c'est peut être un peu mieux que ça quand même mais pas d'un facteur 10.

  7. #6
    barda

    Re : Encore le CO2 et les combustibles fossiles

    On peut estimer à 3 Gt de carbone (de carbone, pas de CO2) la capacité de stockage de l'ensemble des éco-systèmes... Il est inutile d'espérer augmenter sensiblement cet ordre de grandeur grâce au réchauffement, car si le réchauffement peut effectivement augmenter l'absorption du CO2, en parallèle, il augmente l'émission de GES dans les mêmes proportions (émissions de méthane à partir du pergélisol, par ex.).

    En 2015, l'estimation des émissions anthropiques de CO2 correspondent à environ 9 Gt de carbone. C'est donc par 3 environ qu'il faut diviser nos émissions pour espérer stabiliser au niveau actuel le taux de CO2 dans l'atmosphère; ce qui d'ailleurs ne mettrait pas fin à l'augmentation de la température, largement déterminée pour les 100 prochaines années par l'inertie énorme de la planète. En tout état de cause, le réchauffement se poursuivra pendant des décennies...

    Diviser par 3 nos émissions de CO2 à l'échelle planétaire, cela veut dire, rapporté à chaque pays et compte tenu des situations très inégalitaires, diviser par 10 les émissions des USA, par 8 celles des européens du Nord, par 4 celles de la France (pourtant très vertueuse sur ce plan) ou de la Chine... Seuls quelques pays très pauvres garderaient une marge d'augmentation...

    Nous sommes bien loin de nous diriger vers ces objectifs, et même d'avoir réellement mesuré l'ampleur de la tâche à accomplir; certains débats, ici comme ailleurs, paraissent totalement dérisoires devant l'urgence et l'immensité du problème à résoudre... Sommes nous capables même de l'appréhender? Il m'arrive d'en douter...

    ps: voir ici http://www.manicore.com/documentatio...quota_GES.html pour sources et point synthétique...

  8. #7
    yves25
    Modérateur

    Re : Encore le CO2 et les combustibles fossiles

    Les émissions de CO2 stagnent depuis 2013 aux environs de 9Gt C effectivement (voir Le monde et le site du développement durable pour les chiffres de 2013). On peut quand même s'interroger: la concentration augmente toujours. On sait que les années El Nino sont des années de relargage de CO2 par la végétation (parce qu'il pleut davantage dans beaucoup de régions) mais au contraire d'absorption plus forte par lOcéan Pacifique parce que le upwelling du Pacifique Est est supprimé (GIEC, AR5 p.498) Néanmoins 2014 n'a pas été une année El Nino (à peine un début vite avorté). Il peut y avoir d'autres causes mais une cause possible pourrait peut être être une sous estimation des émissions.
    On reste de toute manière au voisinage des 9 à 10 milliards de tonnes d'équivalent carbone
    Ce qui compte avec les émissions humaines de CO2, c'est qu'elles s'ajoutent aux émissions naturelles et qu'elles perturbent un cycle qui sans elles était équilibré .
    La question est donc de savoir si un nouvel équilibre incluant ces émissions humaines est possible
    Actuellement c'est la végétation terrestre qui fait l'essentiel du job (mais on est loin du compte (AR5 p 499)
    This sink has intensified globally from a neutral
    CO2 flux of 0.1 ± 0.8 PgC yr–1 in the 1980s to a net CO2 sink of 1.1 ±
    0.9 PgC yr–1 and 1.5 ± 0.9 PgC yr–1 during the 1990s and 2000s, respectively
    (
    Pour l'océan, on en est à 2,3 GT C /an
    The estimated mean anthropogenic ocean CO2 sink assessed in AR4 was 2.2 ± 0.7 PgC yr–1 for the 1990s based on observations (McNeil et al., 2003; Manning and Keeling, 2006; Mikaloff-Fletcher et al., 2006), and is supported by several contemporary estimates (see Chapter 3). Note that the uncertainty of ±0.7 PgC yr–1 reported here (90% confi¬dence interval) is the same as the ±0.4 PgC yr–1 uncertainty reported in AR4 (68% confidence intervals). The uptake of anthropogenic CO2 by the ocean is primarily a response to increasing CO2 in the atmos¬phere. This anthropogenic ocean CO2 sink occurs on top of a very active natural oceanic carbon cycle. Recent climate trends, such as ocean warming, changes in ocean circulation and changes in marine ecosystems and biogeochemical cycles, can have affected both the anthropogenic ocean CO2 sink as well as the natural air–sea CO2 fluxes. We report a decadal mean uptake of 2.0 ± 0.7 PgC yr–1 for the 1980s and of 2.3 ± 0.7 PgC yr–1 for the 2000s
    Pour des émissions de l'ordre de 9GT C quand je disais 50 % , j'étais très optimiste, il resterait donc un peu plus de 5,5Gt C/an = 20Gt CO2 /an.

    La masse totale de l'atmosphere est de 5,1 10^18 kg, on y ajouterait donc 20 *10^12/5.1*10^18 = 4 ppm en masse = 4*29/44 = 3 ppmv .
    Or en moyenne, la concentration augmente de 2 ppmv tous les ans ce qui correspond à 4,2 Gt C . On reste avec un bilan déséquilibré: les puits sont sous évalués.

    On est donc d'accord avec barda pour dire que l'effort que font les puits naturels permet de diminuer de 3 Gt équivalent C l'augmentation du CO2 atmosphérique et plus probablement 4 mais ce que je disais plus haut concernant le fait que si on diminue les émissions, alors on diminue aussi les puits , ça reste vrai.
    Dernière modification par yves25 ; 08/05/2016 à 19h53.
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  9. #8
    ecolami

    Re : Encore le CO2 et les combustibles fossiles

    Bonjour,
    Merci pour ces compléments d'information détaillées et étayées.
    Comme je le pense depuis longtemps la situation ne fera qu'empirer parce que entre le moment ou les scientifiques ont tirés la sonnette d'alarme et celui ou les politiques ont réagit il s'est écoulé trop de temps.
    De plus, comme l'indique Barda, l'inertie du système global est telle qu'entre le moment ou l'on prendrait des mesures efficace et celui ou on commencerait a en voir les effets ils s'écoulera des années (des décénnies peut-être).
    Il est interessant de voir tous les moyens que la nature emploie pour garder l'équilbre: le fait que le CO2 soit un aliment pour les plantes, que la hausse des températures favorise (la durée de) la croissance des plantes. A côté de ça il y le risque de voir les tourbières libérer d'énormes quantité de carbone en cas de réchauffement important. Le rechauffement est néfaste pour l'absorbtion dans l'eau (mers et eaux douces
    En résumé comme rien n'enraye la hausse du CO2 il viendra un moment, bientôt hélas, ou des mesures drastiques devront être prises pour TENTER d'éviter une catastrophe globale. Je n'ai pas cherché l'information mais en extrapolant la hausse on sait environ pour combien de temps on en a encore. A priori l'échéance finale sera dans le début du XXII°siècle En réalité la base de TOUS ces problèmes est la surpopulation.

  10. #9
    yves25
    Modérateur

    Re : Encore le CO2 et les combustibles fossiles

    Extrapoler n'a pas beaucoup de sens dans un système non linéaire. Au mieux, on s'en remet aux modèles climatiques qui, eux mêmes ont beaucoup de difficultés avec les phénomènes non linéaires comme la dislocation des calottes glaciaires ou la libération de méthane par la fonte du permafrost.
    On est, en gros, partis pour une augmentation de température de l'ordre de 3 à 4 degrés (par rapport au début du 20e siècle) . On est déjà pas très loin de 1,5°C . La température moyenne n 'est qu'un indicateur évidemment, ce qui compte ce sont les extrêmes en fait: les pics de chaleur, les sécheresses, les submersions. Tu dis que l'échéance serait le début du prochain siècle, peut être mais ce que tu ne précises pas , c'est ce qui rendrait tout ça crucial à ce moment là et qui ne l'est pas encore.
    Parce que si on ne fait rien avant le siècle prochain, on ne pourra sans doute plus faire grand chose à part s'adapter et peut être envoyer du soufre dans la stratosphère. Il n'y aura d'ailleurs sans doute plus besoin de rien faire non plus parce que les ressources fossiles seront devenues bien rares (pas vraiment épuisées au sens strict)
    Dernière modification par yves25 ; 11/05/2016 à 13h13.
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  11. #10
    ecolami

    Re : Encore le CO2 et les combustibles fossiles

    Bonjour,
    Le problème est vraiment complexe.
    On sait la teneur en CO2 à partir de laquelle on a des problèmes de respiration, on sait aussi que l'effet de serre risque de s'emballer, que RIEN n'arrête l'augmentation du CO2 donc il est possible de prévoir des dates limites en choisissant lequel de ces deux paramètres est prioritaire. Je sais bien qu'on ne peut pas extrapoler de façon linéaire ces phénomènes a grande échelle.

    Récemment un reportage sur les feux en Alberta montrait que Deux grandes régions canadienne en Alberta et au Québec subissaient des températures plus hautes de 20°C pour l'Alberta et un peu moins pour le Quebec (10°C?)

  12. #11
    yves25
    Modérateur

    Re : Encore le CO2 et les combustibles fossiles

    Ce n'est pas une question d'asphyxie. De ce point de vue , la concentration atmosphérique en CO2 est infime. Le pb, c'est l'augmentation de l'effet de serre. Ca ne concerne d'ailleurs pas que le CO2.
    Et, oui, les températures en Alberta ont pulvérisé les records, de même la sécheresse de cet hiver, la disparition précoce de la neige , tout cela a contribué à favoriser les incendies.
    Dix secondes pour écrire une bêtise, parfois des heures pour montrer à tous que c'en est une...

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