Bonjour,
Dans l'imaginaire collectif, beaucoup pensent naïvement que les déchets artificiels transformés par l'être humain sont mauvais pour l'environnement "par principe". Donc nous avons par exemple, les plastiques, les papiers, tout ce que l'on retrouve dans la nature hors poubelles, qui n'est "pas biodégradable" (alors qu'il faudrait ajouter "dans des échelles de temps humaines"). Mais nous avons aussi ce qui se voit moins et qui parait "sale", par exemple les gens qui disent "les produits chimiques" (alors que tout est chimique), le CO2...
Sauf que depuis que je m'intéresse à la science, on voit que les frontières arbitraires et culturelles ont pris beaucoup de place, ce qui peut altérer un jugement factuel de la situation. Je me suis affranchi de certains biais, et j'aimerai que l'on m'aide à déconstruire les derniers qui pourraient encore polluer mon esprit. Pour cela, je vais tenter de raconter rapidement les grandes étapes de mon apprentissage, les grands bons en avant qui m'ont aidé à comprendre partiellement le problème :
Donc, comme je l'ai dit au départ, je pensais aussi comme d'autres que tout ce qui était culturel n'était pas naturel et que c'était "sale" donc ça polluait.
Peu après, j'ai revu les définitions, j'ai compris que tout était naturel quelque part, et que certains déchets qui ne semblent pas culturels le sont tout de même, un peu. Par exemple : les déchets verts, le bois...
Ensuite, je me suis rendu compte que tous les matériaux que l'humanité produit sont issus d'atomes qui existent dans la nature (tableau de Mendeleïev). Donc j'ai pris encore plus de distance avec les phrases toutes faites évoquées au début, à savoir "c'est pas naturel" (sous-entendu c'est nocif) ou encore "c'est un produit chimique".
Aujourd'hui, j'ai pris conscience que ce que l'on doit entendre quand il s'agit de pollution, c'est l'idée selon laquelle l'environnement sera dégradé par rapport à son niveau initial, une fois la perturbation introduite. Mais il existe des pollutions naturelles, à savoir des volcans qui crachent d'énormes quantités de souffre dans l'atmosphère, par exemple.
Je pense que cet état des lieu est utile pour mieux comprendre mes questions sur des situations précises, concernant les biais que je pourrais encore avoir.
- A priori, je pensais qu'un morceau de bois culturel, par exemple une poutre, jetée dans la nature, n'était pas si grave parce que c'est du bois. On est d'accord que ce jugement ne vaut rien et que ce qui importe c'est de savoir si des produits de traitement ou des peintures ont été ajoutés. Le fait que cela soit un bout de bois ne dit rien sur le fait que cela soit embêtant ou non, le visuel ne fait pas tout.
- En ce qui concerne la notion de biodégradable, on est d'accord que tout est biodégradable ? Les molécules constituant les matériaux culturels sont simplement agencées de telle manière qu'il est difficile pour la biosphère de dégrader ce matériau.
- Sachant que je viens de dire qu'il ne fallait pas forcément se fier au visuel, ai-je raison de considérer qu'une brique ou du béton, c'est inerte et que ça ne pollue pas. Et à l'inverse, de voir un clou en décomposition dans la Terre, laissant de la rouille dans le sol, ça pollue ? Encore une fois il faut parler de concentrations quand il s'agit de pollution ? Parce qu'après tout le fer est un élément chimique comme les autres.
Voilà mes quelques questions et réflexions sur ce que je pense être juste, mais j'aimerai avoir un avis éclairé sur ce sujet afin de ne plus être biaisé sur ce genre de choses. Les mots "pollutions", "bio", "naturel", "chimique" sont utilisés par tous à tort et à travers parfois, car nous faisons confiance à nos sens. Et j'aimerai savoir si quand je nettoie un terrain, je fais bien de laisser les briques et de retirer les ferrailles ou s'il s'agit simplement d'une illusion culturelle de mon esprit ^^'
Merci d'avance pour vos réponses et je m'excuse pour la longueur du message, mais je souhaitais que ce soit bien clair
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