La philosophie a t'elle un sens ?

[invitedbf87244]

Bon, mon sujet s'apparente fortement à un troll. Mais je crois que sa peut valoir la peine.
Je parle de la philosophie telle que je l'ai connue au lycée.
Une matière attendue avec impatience et fort décevante.
L'objectif est d'élucider certaines question existentielle, et elle se résume à faire cohabiter habillement les idées des autres.
Pourquoi attacher une telle importance à des idées non scientifiques et non démontrées émises par d'autre ?
Je me rappelle simplement de la figure emblématique de la philosophie parmi les élèves : Freud.
Ces idées se sont révélées totalement erronées scientifiquement. La psychanalyse n'est désormais qu'un héritage encombrant du passé. Pourtant on nous a rabattu les oreilles avec ces notions de soi et de non soi.
Apprendre a s'interroger, oui , je suis pour. Mais apprendre a justifier ses propres pensées par le raisonnement d'autrui, sous pretexte que cet atrui est socialement reconnu, me semble particulièrement dangereux. N'est ce pas les fondements de la rumeur, de la didacture. Pourquoi rattacher sans arrêt tout raisonnement à celui de quelqu'un d'autre. Vous me direz, pour avancer et ne pas repartir de zero.
OK
Mais on tourne en rond. Pour pouvoir utiliser un avis, il faut soi même en explorer les limites et le comprendre. Donc CQFD on repart de zero.
Bref je sais ne pas être un as de la philosophie, pourtant aucune des théories philosophiques que j'ailue ne m'a vraiment impressionnée pas sa rigueur, sa justesse et sa concission.
Si quelqu'un peut essayer de me reconcilier avec la ophilosophie (la matière au lycée), je suis preneur.
En gros je suis un nul qui se permet de critiquer.
Mais faut 'il être un expert de l'erreur pour pouvoir mettre le doigt sur cette erreur ?

En gros je prêche pour la libertée individuelle de pensée, chose peu valorisée dans le cadre du bac.
-----

[invite3e35cfa1]

Bonsoir,

L'objectif est d'élucider certaines question existentielle, et elle se résume à faire cohabiter habillement les idées des autres.

En effet, citer des philosophes n'est pas philosopher...
Petite nouvelle dans les sciences sociales, je me pose aussi la meme question : citer les anciens, d'accord, mais il faudrait s'en servir pour aller plus loin. Or les anciennes théories sont souvent citées sans etre liées ensemble. Une métaphore pour m'exprimer : pour moi, les théories déjà trouvées doivent etre comme les fondations pour construire ensuite quelque chose (une maison) dessus,mais elles sont souvent comme un tas de cailloux en vrac.
Et d'ailleurs, je n'ai jamais compris comment on pouvait citer des philosophes (qui sont comme tu l'as dit et par définition, non scientifiques et non démontrés) en "sciences" sociales (qui devraient normalement s'appuyer uniquement sur des faits, de l'expérimenté pour pouvoir etre des "sciences").

Je crois que théoriquement, au bac, on attend de l'élève qu'il cite des auteurs mais aussi qu'il les critique. Mais encore faut-il avoir quelque chiose à ajouter... Et souvent , oui, les philosophes sont considérées par la société comme "la référence", alors difficile pour un ado d'oser critiquer des personnes aussi socialement reconnues que Platon ou Pascal...

En gros je prêche pour la libertée individuelle de pensée, chose peu valorisée dans le cadre du bac.

Mais la liberté de penser est-elle vraiment valorisée, meme ailleurs qu'au bac ?

La philo devrait plus servir à se poser des questions, à acquérir un regard critique sur le monde et sur soi. Ce que l'on devrait faire bien avant le bac, d'ailleurs...


(là, je ne t'ai pas réconcilié avec la philo, désolé...)

[invité576543]

C'est joli comme mot "didacture", la dictature de l'instruction, l'enseignement vu comme formatage imposé! Et appliqué à l'enseignement de la philosophie...

Lapsus créatif, ou voulu?

Cordialement,

[invité576543]

pourtant aucune des théories philosophiques que j'ailue ne m'a vraiment impressionnée pas sa rigueur, sa justesse et sa concision.

Kant? (sauf la concision )

Cordialement,

[A voir en vidéo sur Futura]

[shokin]

Pour ma part, je dirais que tu (toi comme quiconque) n'as pas à t'enfermer dans des modèles. C'est à toi de développer ton propre style de pensée (comme d'enseignement ; un peu dans le sens d'Arvirik ), bien que ça implique des efforts sans fin.

Dis-toi que tout ce que tu apprends est un ensemble d'outils que tu es libre d'utiliser ou non.

Pourquoi rattacher sans arrêt tout raisonnement à celui de quelqu'un d'autre.

Dis-toi que la validité d'un raisonnement, d'un théorème ne dépend pas de la personne qui l'a découvert. Si tu utilises un raisonnement, c'est que tu penses réellement qu'il est valable (même si tu te trompes) et non parce que c'est une personne précise qu'il l'a découvert.

pourtant aucune des théories philosophiques que j'ailue ne m'a vraiment impressionnée pas sa rigueur, sa justesse et sa concission.

Peut-être que la philosophie n'a pas la même orientation que la science.



Shokin

[inviteb0f26f16]

Bonsoir,

Pourquoi attacher une telle importance à des idées non scientifiques et non démontrées émises par d'autre ?

Parceque le programme à notamment pour vocation de faire acquérir aux élèves un socle de connaissance philosophique occidentale, indépandament de la véracité de ces notions.

Le bulletin officiel le précise très clairement :

L’enseignement de la philosophie en classes terminales a pour objectif de favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice réfléchi du jugement, et de lui offrir une culture philosophique initiale.

(cf http://www.education.gouv.fr/bo/2003...NE0301199A.htm)

Bien sur je peux concevoir que l'éducation nationale est assez ambitieuse dans son programme, puisque les notions abordées sont vastes : de la liberté au désir en passant par la religion, on passe un peu du coq à l'âne.
De plus l'enseignant dispose d'une grande liberté dans le choix des philosophes qu'il décide d'étudier. En ce qui me concerne j'apprends ce qui m'interesse et je rejette le reste.

Cordialement,

[invite3e35cfa1]

Mais le BO dit aussi :

L’enseignement de la philosophie en classes terminales a pour objectif de favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice réfléchi du jugement

C'est toi-même qui le cites !
Pour compléter, la suite du BO :

l’exercice du jugement n’a de valeur que pour autant qu’il s’applique à des contenus déterminés et qu’il est éclairé par les acquis de la culture.

Ouvert aux acquis des autres disciplines, cet enseignement vise dans l’ensemble de ses démarches à développer chez les élèves l’aptitude à l’analyse, le goût des notions exactes et le sens de la responsabilité intellectuelle. Il contribue ainsi à former des esprits autonomes, avertis de la complexité du réel et capables de mettre en œuvre une conscience critique du monde contemporain.

Autrement dit, la philo en terminale consiste en :
- acquérir une culture philosophique
- acquérir un esprit critique qui se base sur les connaissances apprises

[invite6eb1b431]

Ces idées se sont révélées totalement erronées scientifiquement. La psychanalyse n'est désormais qu'un héritage encombrant du passé. Pourtant on nous a rabattu les oreilles avec ces notions de soi et de non soi.

Je ne vois ici qu'un paquet de contre-vérités. Freud a formulé une problématique majeure que la science moderne commence à peine à approcher : Existence de l'inconscient.

Secundo la vocation première de la psychanalyse, est la pratique thérapeutique, non celle d'être une science exacte.

Les vérités de la psychanalyse, sont vérifiables selon des protocoles rigoureusement établis, mais qui ne sont pas nécessairement objectivables.

Cordialement,

Korzibsk

[invite6eb1b431]

Apprendre a s'interroger, oui , je suis pour. Mais apprendre a justifier ses propres pensées par le raisonnement d'autrui, sous pretexte que cet atrui est socialement reconnu, me semble particulièrement dangereux. N'est ce pas les fondements de la rumeur, de la didacture. Pourquoi rattacher sans arrêt tout raisonnement à celui de quelqu'un d'autre. Vous me direz, pour avancer et ne pas repartir de zero.

J'avais aussi du mal, à comprendre l'utilité de rattacher mes propres pensées à celles d'auteurs connus...

Mais je pense que l'utilité, et d'abord de se rendre compte que nos pensées, ne sont pas nécessairement nos pensées, que bien souvent d'autres les ont eu avant-nous. Que cela permet de gagner du temps, en évitant de ré-inventer la poudre, en se croyant génial.Cela donne un langage commun qui devient un moyen de communiquer, et donc le ferment d'une culture partagée.

Effectivement, cela nous ramène dans une position d'héritier et de perroquet au début.

Je pense que ce qui importe, c'est d'avancer à partir de son propre questionnement et cheminement, et d'explorer à partir de là les pensées des autres, ce qui permet d'avoir un fil conducteur, et de ne pas se perdre dans l'immensité noosphérique...

Cordialement,

Korzibsk

[invite7863222222222]

Le but de la philosophie est selon moi de justement ne pas se fier aux conventions, sortir du prêt à penser. Les philosophes que l'on étudie, ne sont que des exemples "donnés à suivre" d'innovation de pensée.

Il ne faut pas chercher ailleurs, je pense...

[invite41d02917]

Et bien je ne savais pas à quoi m'attendre avec un tel intitulé parce que j'étudie la philosophie à l'université donc remettre en cause mon activité intellectuelle a excité ma curiosité ^^.
A la lecture du post initial j'ai tout de suite compris, les détresses d'un jeune lycéen.
D'une part je tiens à dire que la philosophie au lycée, comme la plupart des matières, n'a rien à voir lorsqu'on l'étudie dans le supérieur.
Tout d'abord la philosophie est d'une rigueur monstrueuse ( quelqu'un a cité Kant à raison ), par exemple cette belle discipline qu'est la logique a été formalisé à la base par Aristote, de plus la logique reste un canon indéfectible de l'activité philosophie en générale ( comme le disait Kant la logique est nécessaire mais pas suffisante ).
De plus bien des concepts scientifiques "récents" ( par exemple la relativité ou encore l'importance de l'observateur en mécanique quantique ainsi que le problème de la mesure,... ) ont déjà souvent été discutés par les philosophes bien avant leur émergence en science.
D'ailleurs j'ai déjà vu dans une revue scientifique ( je ne sais plus laquelle ) dans un dossier sur la relativité et Einstein ( oui on oublie trop souvent le rôle de Poincaré ) où il faisait un parallèle entre une phrase d'Einstein et une phrase de Kant ( encore lui ) qui disait exactement la même chose.
Autre exemple le développement des théories quantiques obligea beaucoup de scientifique ( Einstein, Bohr, Schrödinger, Heisenberg entre autre ) à écrire des livres concernant leur vision de ces théories ( texte qui sont aujourd'hui assimilés à de l'épistémologie ).
Philosophie et science ne sont pas si éloigné que cela si l'on veut bien s'abstraire de cette vision galvaudé de la philosophie.
En ce qui concerne le fait de toujours se référer aux "anciens", on peut dire que c'est la même attitude qu'en science, on ne demande jamais à un élève de démontrer les éléments d'Euclide à partir de rien ( ce que fit d'ailleurs Pascal qui ne connaissant rien en géométrie et qui refit une partie des éléments d'Euclide tout seul dans son coin parce que son père voulait qu'il maitrise le grec et le latin avant de s'atteler à la géométrie ). En philosophie on apprend les pensées des philosophes pour pouvoir après forger notre propre réflexion, comme en mathématique on apprend tout d'abord l'utilité des opérateurs et la valeur des nombres avant de s'attaquer à une quelconque opération ou calcul.