La pluridisciplinarité en Sciences Humaines est-elle possible?
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La pluridisciplinarité en Sciences Humaines est-elle possible?



  1. #1
    invite2a549e97

    Question La pluridisciplinarité en Sciences Humaines est-elle possible?


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    Bonjour, philosophes, logiciens et usagers!!!

    Objet: Comment envisager la pluridisciplinarité si la discipline 1 se définit par ses concepts et la discipline 2 se définit par son savoir-faire, mais que l'inverse n'est pas vrai?

    J'aimerais savoir s'il y a un auteur qui a écrit sur comment rallier le formalisme et les idées? Parce que le formalisme c'est à mon avis du savoir-faire puisqu'il s'agit d'expliquer le langage par sa forme. Et les idées ce sont du savoir. Les idées sont argumentables, mais le formalisme puisqu'il est toujours juste et exact, n'est pas argumentable.

    Le formalisme inclut la logique, les autres types de grammaires: ex: les Context Free Grammars, ainsi que toute notation expliquant le langage par sa forme: ex: la théorie des traits binaires.

    Et mon problème est que malgrès le fait que la logique elle serve dans certaines disciplines comme les mathématiques à argumenter grâce aux connecteurs logiques, dans d'autres comme la linguistique, elle annule la possibilité d'une argumentation qui la concerne. Et si on argumente, on se sert de la logique d'une façon qui est fausse et impropre puisque l'on choisit les morceaux de raisonnements qui nous conviennent, or une analyse logique en linguistique n'est pas sécable, on ne peut pas choisir de garder P->SNSV mais de ne pas garder l'argument selon lequel à partir d'un nombre limité de syntagmes on obtient un nombre illimité de phrases.

    Or si on veut avoir un point de vue interdisciplinaire, il faut supprimer l'argument selon le quel limité->illimité, parce que cela exclut l'adaptation.

    Mais d'un point de vue logique c'est absurde car le raisonnement logique n'est pas sécable.

    Comment on fait pour écrire une science en ralliant des arguments sécables issus de la biologie et des arguments insécables issus de la logique? Quels sont les droits qu'on a lorsque l'on écrit une science interdisciplinaire?

    Comment on gère plusieurs sortes de raisonnements incompatibles qui parlent de la même chose?

    Je ne m'y connais pas en philosophie des sciences, je suis étudiante en Sciences Du Langage, et j'adore lire de la biologie, surtout des questions d'épistémologie et d'éthique.

    Quand on n'a pas conscience c'est facile de réfléchir, mais quand on a trop conscience de l'abscence totale de compatibilité entre les domaines, on ne peut pas écrire.

    J'ai déjà essayé de critiquer les théories biologisantes de la linguistique, mais ça me déprime car aucun auteur n'a de notions basiques sur le système nerveux, et je n'ai pas l'habitude de penser en professeur, de juger en vrai/faux même quand c'est faux. Est-ce que c'est bien de critiquer?

    Ceux qui font de la linguistique générale sont contre critiquer, d'ailleurs en cours de méthodologie des sciences ils nous disent que la critique n'est pas possible dans notre discipline, et quand ils critiquent c'est pour introduire une nouvelle opposition/conjonction extrémiste complètement à côté de la plaque comme la séparation totale entre le corps et l'esprit. Mais ceux qui font du traitement automatique des langues (logique) sont pour critiquer les arguments qui ne sont pas bons.

    Mais la conjonction de 2 disciplines ne peut pas se faire en TAL. Bien qu'ils soient favorables. Mais la linguistique générale est contre le mélange des disciplines soit disant parce que cela entacherait le TAL qui est pour la conjonction des disciplines. Ceux qui font de la linguistique générale sont très extrémistes quand ils parlent à la place de ceux qui font des formalismes et de la logique formelle. A l'inverse les formalistes et les logiciens ne sont pas du tout extrémistes quand ils parlent d'eux mêmes.

    Mais je ne peux pas du tout partir de leur point de vue. Je ne peux que partir du point de vue de ceux qui ne veulent pas de pluridisciplinarité en linguistique sous prétexte que ce sont les seconds qui ne veulent pas.

    Un point de vue qui n'est pas explicité, est le fait que toutes les théories que l'on écrit en Sciences Du Langage sont personnelles, et je pense qu'ils sont contre critiquer car si on critique une théorie, on critique l'auteur donc la personne. Mais ce n'est pas ça qui empêche de critiquer.

    C'est le point de vue philosophique sur comment lier une science basée sur du savoir-faire (la linguistique) et une science basée sur du savoir, (la biologie) qui m'intéresse.

    L'enseignement de linguistique dans chaque fac est différente, dans la mienne, à Paris X Nanterre, on accumule du savoir sur le savoir-faire et pas sur le savoir. On n'a pas de "concepts" car ils sont intégrés dans la pensée. Ce qui fait que l'histoire des sciences du langage des autres facs nous paraît assez peu vraisemblable: si on avait des cours d'histoire des sciences du langage, ils n'illustreraient pas du tout la diversité des sous-domaines disciplinaires des sciences du langage qu'on a, parce que cette histoire porte sur des cours que nous on n'a pas car on en a de bien meilleurs et de bien plus actualisés. Ce que l'on en fait et ce que l'on en dit n'ont rien à voir.

    Donc si on veut s'intérroger sur l'aspect philosophique du recoupement pluridisciplinaire entre la linguistique et la biologie, on a le problème de ne pas avoir de concepts stables. Les (re)créer c'est possible, mais c'est long, interminable et fatigant.

    Je me suis dit que peut-être qu'il faudrait dire que chez nous linguistes les définitions doivent être proposées pour être en adéquation avec ce que l'on décrit. Il n'y a pas de définition pré-définie. Et ce grâce aux formalismes et surtout à la logique qui nous a permit de rentrer dans ce monde où les définitions sont dépendantes des phénomènes observés.

    Mais il-y-a-t'il une philosophie qui porte sur le rapport entre définition non prédéfinie et donc logiquement bien formée ex: SN->DN, et définition prototypique ex: une cellule est composée d'une membrane plasmique, d'un cytoplasme et d'un noyau.

    J'ai déjà écrit sur le sujet, c'est pour cela que j'en sais tant, mais je me suis dit que je ne peux pas écrire de la philosophie sans citer un philosophe des sciences. Je ne sais pas comment la philosophie fonctionne, mais je sais comment la logique fonctionne. Comment vous faites d'ailleurs pour gérer la logique dans la philosophie puisqu'il n'y a pas de concepts en logique?

    Merci beaucoup pour avoir lu ou répondu à cette longue question.

    Françoise

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  2. #2
    invitec950cde9

    Re : La pluridisciplinarité en Sciences Humaines est-elle possible?

    Ouh là j’ai du mal à cerner la question. Alors l’usager que je suis ayant cru comprendre que ces questions concernaient principalement le formalisme, je crois y déceler une problématique en rapport avec la notion de forme en philosophie. Notion très complexe qui part d’Aristote… et qui ne terminera sans doute jamais d'être insoluble.
    Peut-être faudrait-il te diriger sur les questions de structuralisme, qui se rejoignent de façon interdisciplinaire entre linguistique, anthropologie, biologie, métaphysique…. L'encyclopédie Wikipédia serait un mieux que rien ?

  3. #3
    Invité

    Re : La pluridisciplinarité en Sciences Humaines est-elle possible?

    Re bonjour Françoise,

    La logique formelle et la linguistique générale (Saussure, Benveniste, Jakobson) font partie de mes centres d'intérêt, sans que je sois pour le moins spécialiste

    Le lien que j'entrevoie entre les deux est le suivant:
    la logique formelle et la théorie des ensembles ont débouché sur des paradoxes qui ont inspiré le programme de Hilbert, lequel a débouché sur cette entreprise d'élimination de tout signifié intuitif dans le calcul... pour se casser les dents sur les théorèmes d'incomplétude...
    A tout le moins cette épopée suggère t'elle que l'algorithme de Saussure doit être renversé (signifiant en haut et non en bas), avec les implications qu'en tire la psychanalyse...

    Le langage habituel n'est pas susceptible d'être soumis à un traitement logicien comme en témoigne l'echec de la recherche d'une structure universelle sous jacente à tout langage (cf Umberto Eco "la structure absente")

    La mise en évidence des paradoxes et incomplétudes liées à l'autoréférence montre que tout langage capable d'autoréférence est soit paradoxal soit incomplet... soit repose sur un artifice logique (cf Hegel pour faire rire ceux qui en ont bien besoin)

    Les effets subjectifs observés chez les spécialistes en langages formels montrent que si c'est dans le signifié que le "moi" croit se reconnaître, il n'en est pas moins pris dans les méandres du signifiant (lequel on le sait n'est pas qu'une étiquette collée sur le signifié, moins encore sur le référent), ce par quoi le "moi" est caractérisé par la méconnaissance ... le signifié serait alors l'effet du signifiant sur un sujet...
    L'autonomie du symbolique en sciences formelles n'est pas différente de cette autonomie du signifiant..

    Ce qui empêche un système formel de devenir délirant, ce sont les axiomes...
    Les axiomes sont l'équivalent de la fonction paternelle en ce qu'elle délimite les impossible du discours du sujet

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