Bonjour,
Je m'interroge sur l'aspect éthique de l'ambivalence qu'il y a à exercer la médecine, plus particulièrement dans le domaine de la psychiatrie, ou neuropsychologie, tout en souffrant soi-même de troubles mentaux. Le prisme à travers lequel se nouerait la relation particulière entre patient et soignant ne serait il pas trop déformant, voire dangereux? Si on prend pour exemple les psychanalystes, il me semble que leur propre psychanalyse en amont de leur entrée définitive dans la profession est obligatoire, même pour les personnes équilibrées, justement pour éviter les réactions et jugements névrotiques vis à vis de leurs patients. L'objectivité n'est jamais atteinte, et là n'est pas le but, mais il faut que le soignant soit en pleine mesure d'accueillir les difficultés de la personne.
Qu'en est-il donc d'un médecin lui-même "malade"? Je pose cette question par curiosité mais aussi, je dois le dire, par intérêt personnel. Je suis en première année de médecine (oui, je m'accorde une petite pause...) et je suis particulièrement intéressée par les spécialités que j'ai évoqué plus haut. Seulement je souffre depuis l'enfance de TPL (trouble de la personnalité limite, ou borderline), et je me demande si, même avec une thérapie à vie, il serait légitime pour moi d'exercer ce genre de métier ou si ce serait égoïste de faire passer mes propres fantasmes de sublimation de mes souffrances avant la sécurité et la guérison d'hypothétiques futurs patients.
Toute réponse sera la bienvenue ^_^
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