Les bilans climatologiques de l'année 2012 sont sortis, notamment cette présentation double NOAA vs NASA
http://www.nasa.gov/pdf/719354main_N...20Briefing.pdf
Comme attendu, la grosse actualité est l'étendue de l'anomalie chaude de température 2m en Amérique du Nord, USA et sud Canada, donc un bassin de population pas négligeable.
La NASA estime une large zone sur le continent américain à plus de +2.3 / 1951-1980
La NOAA cible la même région avec plus de +2 / 1951-1980, avec 1/3 des USA ayant connu l'année la plus chaude jamais mesurée !
Ce qui est "choquant", c'est l'écart par rapport à la dernière année chaude sur la région : 1998.
L'anomalie chaude de 2012 y apparaît bien plus extraordinaire que l'anomalie froide de 1917 : l'écart -chaud- entre 1998 (ou 2006) et 2012 est à peu près 5 fois l'écart -froid- entre 1917 et 1985.
On est donc dans la plus parfaite "expectation", à savoir que l'évolution climatique plonge les terres de l'hémisphère nord dans des extrêmes de chaud annuels, saisonniers ou hebdomadaires, tout simplement sensationnels. On se rappelle de la canicule de 2010 en Russie par exemple, ou de la canicule de 2003 en Europe.
L'anomalie de température 2m moyennée sur le globe n'est elle pas extraordinaire, dans la continuité des 10 dernières années. On peut dire que le réchauffement global (de surface) n'a pas accéléré sur les 10 dernières années. Mais en soi, la statistique globale qui a un intérêt fondamental pour les modélisateurs, ne peut plus masquer l'intérêt de surveiller ce qui se passe région par région.
Avec un paramètre très simple, basé sur les modèles de réanalyse américains, on voit que en 2012 la "masse d'air" est remontée à peu près de 1000km dans la région est-canadienne par rapport à sa position moyenne 1981-1991.
En France, le réchauffement en 2012 est forcément modéré par rapport à un climat continental, n'atteignant "que" +0.5-1 / 1950-1981.
En Europe, on note surtout le réchauffement estival de la zone méditerranéenne, avec de grosses anomalies chaudes sur les Balkans. Et encore une fois, cette "surchauffe estivale" de la Méditerranée fait partie des "expectations". Je n'ai pas vérifié mais il y a fort à parier que le nord-ouest de l'Europe a connu en été un temps anormalement nuageux et précipitant, tendance assez récurrente ces dernières années.
Enfin, on ne peut que répéter et répéter encore le réchauffement qui touche les régions arctiques avec en 2012 quasiment toutes les zones à plus de +2 / 1951-1980
2012 ayant été bien sûr marqué par le large record de faible extension estivale de la banquise arctique mais aussi le record de plus faible quantité totale de glace. (records sur des périodes mesurables bien sûr)
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