Et voilà! Les 100h de l'astronomie sont terminées. Une belle fête pour tous les astronomes qui ont pu partager leur passion avec le public.
Pour moi, c'était à la médiathèque d'Héricourt, en Haute-Saône. Quatre jours de manifestations avec de nombreux ateliers en journée et deux soirées d'observation publique, vendredi et samedi soir. Le tout organisé de main de maître par Ludo, qu'il en soit infiniment remercié.
Côté ateliers de journée, on était gâtés! Les astrams et associations du secteur s'étaient mobilisées pour offrir un programme aussi fourni que possible. Observation du soleil avec deux PST, des lunettes et jumelles avec filtres standards, un SolarScope (très astucieux cet engin), et des fusées à eau qui ont fait le bonheur des enfants et la terreur des adultes: ça retombe n'importe où. A ceci il faut ajouter un planétarium, une expo photo, des ateliers de réalisation de cadrans solaires... Il y en avait vraiment tout le monde. Pour voir une vidéo du vol d'une fusée rendez-vous sur mon blog
L'observation maintenant!
Pour l'occasion, la médiathèque avait éteint les lampadaires de la cour. On n'en était pas moins au milieu de la pollution lumineuse de la ville.
Le premier soir, le vendredi, ciel très laiteux mais laissant bien voir la Lune et Saturne. C'est bien le principal: la plupart des gens n'ayant jamais mis l'oeil à un oculaire, les cratères et les anneaux sont ce qu'on a à leur offrir de plus beau! Parce que convaincre le public avec des galaxies de magnitude 10, c'est dur...
Dès 20h30, les observateurs débutants se succèdent aux différents oculaires disponibles. Le matériel ne manque pas: Cassegrains, Newtons sur équatoriale ou Dobson, lunettes en tous genres... Tous sont ébahis, ne s'imaginaient pas qu'on puisse voir tant de choses avec ses propres yeux, loin des observatoires professionnels.
Les jeunes et moins jeunes posent des questions. L'un d'entre eux s'étonne que le limbe de la Lune laisse voir des bosses: « avec la vitesse je pensais que ça serait usé! » Je lui explique que là haut c'est le vide, ça ne s'use pas! Dans notre petit milieu d'astronomes on oublie parfois que la conception de l'univers de la plupart de nos concitoyens est pour le moins approximative.
Minuit, tout le monde est parti, ne restent que les astrams. C'est l'occasion de regarder dans les instruments des copains
Je jette un oeil dans un C11: je suis un peu déçu, sur Saturne c'est certes un peu mieux que le Newton GSO de 200mm que j'ai amené mais rien qui à mes yeux justifie l'immense différence de prix.
La soirée du samedi par contre est hélas complètement bouchée, mais le public est quand même au rendez-vous: la plupart pensent qu'avec le télescope, on voit à travers les nuages... On improvise alors, on explique comment ça marche. Un trou providentiel de quelques minutes dans les nuages permet de montrer la Lune aux personnes présentes qui en sont ravies, mais ça sera tout pour ce soir. En désespoir de cause, je finis par pointer l'enseigne du poste de police, à quelques centaines de mètres de là, pour un enfant tellement avide de mettre l'oeil à l'oculaire...
Pour conclure ces 100h, je décide dimanche soir de jeter en solitaire depuis chez moi un coup d'oeil à Saturne et la Lune avec mon Dobson maison monté sur la table équatoriale pour l'occasion. Le ciel est très laiteux mais assez stable par moments.
Je survole à Lune à 100x, puis 240x, puis 375x... C'est magnifique! Il est vrai qu'on considère souvent la Lune plus comme une gêne à l'observation du ciel profond que comme un sujet à part entière... Ce soir je ne me lasse pas de plonger dans ses cratères. J'en profite pour les identifier à l'aide de l'Atlas virtuel de la Lune, je suis nul en géographie lunaire. Le plus beau ce soir là est Herschel, magnifiquement découpé, avec un fond très torturé, sa paroi à moitié dans l'ombre qui semble surgir du néant au-delà du limbe...
Saturne est magnifique aussi, tellement nette dans les trous de turbulence qu'on la croirait dessinée sur le ciel. Je devine Cassini par moment (la division hein, pas la sonde). Les satellites font le grand show: Dione, Titan, Thetys, Rhea, et Hyperion. Je n'ai pas réussi à attraper Japet, très loin de la planète.
Je repense au C11 de l'avant-veille. Par rapport à mon Dobson à miroir d'artisan, c'est carrément moins bien. Peut-être est-ce lié à la qualité du ciel, ou le dobson est simplement meilleur.
23h30, je range tout. Fin de 4 jours consacrés à l'astronomie dans le monde entier avec, je l'espère, beaucoup de passions suscitées.
Pour un compte-rendu encore plus complet allez sur le site de Ludo !
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