Bonjour, je suis tromboniste et joue par ailleurs des conques. La technique de souffle et de mise en vibration est équivalente à celle utilisée pour les cuivres.
Un trou est pratiqué à la pointe du coquillage ; l'air circule autour d'un colimaçon "exponentiel".Pour altérer la note et la faire descendre d'un ton ou plusieurs, il suffit de boucher progressivement l'ouverture naturelle du coquillage. De quel phénomène physique s'agit-il?
Je ne connaissais pas cet instrument. J'ai trouvé les videos suivantes sur internet.
https://www.youtube.com/watch?v=fEpbN01IsYg
Je ne sais pas si vous en jouez à deux mains comme sur la video?
L'instrument qui me semble s'en approcher le plus serait le cor naturel. Si on suppose que le fondamental est obtenu avec la première main enfoncée, on retrouve, en bouchant avec la deuxième main ce qu'il appelle le vortex, des sons bouchés plus aigus que le fondamental, ce qui s'explique bien physiquement.
Par contre, ce qui semble très surprenant par rapport au cor est le fait que retirer partiellement ou complétement cette première main fait monter la note au lieu de la descendre, alors qu'on pourrait supposer que la colonne d'air est rallongée.
Peut-on obtenir toutes les fréquences intermédiaires quand on retire ainsi progressivement la main?
Merci de me répondre.
La seconde main ne sert qu'à accéder à la note la plus basse de la conque .
Prenons une conque en "ré" dans laquelle on souffle sans obstruer l'ouverture : sonne un ré . A mesure que l'on approche et que l'on bouche l'ouverture avec une main la note va descendre via toutes les fréquences. On ne peut avoir que quatre à cinq demi-tons par conque°
Je suis curieuse aussi j'ai cherché sur le tourbillon: c'est peut-être complètement farfelu.
Peut-on penser que l'air freiné par la main, soumis à une force, circulerait alors en rotation (comme le phénomène de l'allée de tourbillons de Karman) ce qui rallongerait alors l'onde?
Si la descente n'était pas progressive quand on rentre la main, on aurait pu imaginer que le Re est en fait un harmonique, le fondamental devenant évanescent en raison de la forme très évasée du "pavillon" final (d'après ce que j'en vois).
Cela pourrait se vérifier sur une analyse spectrale avec un outil genre Audacity ou équivalent.
Mais si c'est vraiment une descente progressive, cela exclut cette hypothèse.
Cela mériterait sans doute de contacter des experts de l'IRCAM à la rentrée. Vous trouverez sûrement quelqu'un qui soit a déjà étudié cet instrument, soit sera ravi de faire des mesures dessus(si vous avez la possibilté d'aller les voir à paris).
C'est effectivement une descente complètement fluide et progressive. Merci pour le lien. Je ne sais pas trop comment rentrer en contact avec l'Ircam, je verrai à la rentrée et vous tiendrai au courant de mes avancées. Bon week end.
Bonjour,
j'ai continué à chercher sur ce sujet, et j'ai trouvé ceci sur les sons bouchés sur le cor :
http://physics.illinois.edu/undergra...Watts_Adam.pdf
La conclusion de l'article est que le bouchage baisse les divers harmoniques en moyenne d'un 1/2 ton (mais près de 1 1/2 ton pour l'harmonique 2) et l'explique ainsi :
This intonation effect is due to the added acoustical mass the hand creates at the end of the air column as it is pushed farther into the bell, lowering the frequencies of the system, which can be thought of as an approximate Helmholtz resonator
Ce qui est intéressant est que l'existence même de cette baisse quand on bouche est si peu intuitive que certains musiciens la contestent :
To add to the confusion, some horn players claim that transposing up actually does
work for certain stopped notes. So does hand stopping raise or lower the pitches of the horn's
partials? Clearly there is something more complicated going on when the stopping technique is used...
On pourrait leur faire écouter de la conche pour les convaincre....
Bonsoir,
je n'ai pas lu ton lien, Resartus, mais de manière assez immédiate je dirais qu'en effet la conque est un résonateur de Hemlholtz. Boucher le col a deux effets :
- diminution de la masse acoustique (et non augmentation)
- diminution de la raideur due au volume d'air interne (pour une même variation de volume, la surface est plus faible => même pression sur une surface plus faible => force plus faible, donc équivalent à une raideur diminuée)
La raideur diminue plus vite que la masse, le ratio "k/m" diminue donc globalement, la fréquence de résonateur diminue donc. C'est la même chose que l'imitation du cri d'une chouette avec deux mains.
