Bonjour,
J'aurais besoin d'aide pour interpréter le concept d'entropie. Je vais utiliser trois exemples tirés du livre "La magie du cosmos", de Brian Greene, que je suis en train de relire.
Sauf erreur, l'entropie peut être définie comme une mesure du nombre d'états que peut avoir un système, sans que ses propriétés physiques soient modifiées. Une autre manière moins précise est de dire que l'entropie mesure le niveau de désordre du système.
Ma question porte sur l'objectivité du concept d'ordre et de propriétés physiques, derrière cette définition.
Exemple 1 : on mélange tous les feuillets du livre Guerre et Paix de Tolstoï en les jetant en l'air, puis on les rassemble pour former une pile bien nette.
Selon l'auteur, l'état de plus basse entropie correspond au cas très improbable où toutes les pages du livres sont dans le bon ordre.
Question : on pourrait par exemple considérer le cas où tous les feuillets sont rangés dans l'ordre croissant du poids d'encre qu'ils contiennent, ou encore dans l'ordre alphabétique, si on supprime les espaces et la ponctuation.
Ces cas semblent appartenir à la catégorie des configurations de haute entropie si on s'intéresse à l'ordre des pages. Pourquoi ne peut-on pas les considérer comme des états de basse entropie ? Il y a en effet une seule façon de réaliser chaque cas.
Serait-ce lié à l'état initial de la pile de feuillets, ou encore à une notion d'ordre subjective qu'on choisit d'attribuer aux feuillets, l'ordre des pages ?
Exemple 2 : de manière extrêmement improbable, des molécules d'eau se réarrangent spontanément dans un verre d'eau pour former de la glace.
Question : le cas encore plus improbable où les molécules forment un glaçon parfaitement cubique, est-il un état de plus basse entropie, que lorsqu'elle se réarrangent en morceau de glaçon informe ? Quelles seraient les propriétés physiques associées ?
Exemple 3 : des molécules de CO2 s'échappent d'une bouteille de Perrier pour se répandre dans la pièce. Parmi toutes les configurations de haute entropie où le gaz est uniformément répandu dans la pièce, on pourrait par exemple s'intéresser au cas où la composante de toutes les vitesses des molécules est nulle. Etant donné que le moindre changement d'état viendrait modifier cette configuration, ou qu'il y a moins de manières de réaliser cette configuration, ne peut-on pas dire que c'est un état de basse entropie ?
Mes questions peuvent se résumer ainsi (je crois) : y a-t-il une subjectivité de la notion "d'ordre", ou des propriétés physiques qui sous-tendent la notion d'entropie d'un système ?
Je suis intéressé pour avoir des explications sur chaque exemple, même s'ils s'avèrent inégaux.
Merci beaucoup !
PS : la question n'est pas technique, j'espère qu'elle est dans la bonne section du forum.
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