L’intuition et l’analyse, je pense que vous en conviendrez, sont deux traitements différents de l’information.
L’intuition se manifeste au cours d’une collecte d’informations lorsqu’elle repère une forme déjà rencontrée (écho, association, ressemblance). Il s’agit d’un processus analogique. L’analyse, de son coté, procède sur les liaisons et sur la processivité des éléments entre eux. Au cours du traitement de l’information, le « module » de l’intuition est selon moi, toujours en activité, prêt à intervenir dans le repérage d’une forme évocatrice ou d’une équivalence. Ainsi, lors d’une analyse, si celle-ci transfigure quelque peu la forme perçue, l’intuition pourra y reconnaître une « forme » déjà rencontrée. Durant nos processus cognitifs l’attention (et donc la conscience) passent de la saisie d’une « forme » à l’analyse puis à la saisie d’une nouvelle forme et ainsi de suite. C’est ce phénomène qui nous donne l’illusion d’une temporalité dans les fonctionnements analyse/intuition.
Il m’apparaît aussi qu’en l’absence de certitude face à un problème avec l’obligation de se déterminer dans le choix d’une réponse, le recoupement des informations et le repérage d’une forme seront associés à un point de vue probabiliste. Si les différents traitements de l’information (analytiques, émotionnels, intuitifs) sont parfois inconscients, il n’en résulte pas moins que les réponses (au sens large) provenant de ces traitements peuvent être conscientes. J’émets l’hypothèse qu’à chacune des réponses envisagées sera associé une sensation de pertinence ou de congruence. L’arbitrage final qui interviendra sur toutes les réponses s’appuiera donc nécessairement sur ce sentiment de justesse ou d’harmonie qui les accompagne. En effet, comme l’évaluation de la pertinence de chaque réponse repose déjà sur une foule d’informations corrélées et non corrélées, le choix sur l’une d’entre elles ne pourra se faire que par l’intermédiaire d’un traitement holiste inconscient de deuxième niveau basé sur la sensation de pertinence de chacune d’entre elles. Au final, pour cet exemple du choix de la meilleure réponse en l’absence de certitude, il ne s’agit donc pas de quelques cognitions élevées mais au contraire de quelque chose de très primaire, de la saillance d’une sensation associée à une réponse (un niveau de pertinence ressenti) que la conscience perçoit, qui nous orientera.
J’espère que cela vous aura intéressé. N’hésitez pas à faire des compléments ou à proposer quelques critiques.
Chaleureusement.
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