la "chirurgie des gènes"
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la "chirurgie des gènes"



  1. #1
    invitec9f0f895

    la "chirurgie des gènes"


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    Bonsoir,

    On a beaucoup entendu parler de l'exon skipping (saut d'exon), il y a quelques semaines de cela.
    Cette technique qui consiste a modifier l'epissage naturel d'un ARNm, afin d'en éliminer la partie contenant la mutation, semble très prometteurse, particulierement dans le cas de la myopathie de Duchenne.
    Ma question sur ce sujet est triple.
    1. qu'elles sont les différentes techniques existantes permettant de modifier l'épissage des ARNm ?
    2. pensez-vous que cette technologie sera applicable à d'autres maladies génétiques ? Y a t'il certains tests effectués dans ce sens?
    3. Enfin qu'elles perspectives voyez-vous pour les malades, à quelle échéance pourront ils bénéficier de tels traitements?

    Merci pour vos réponses.
    Yoyo

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  2. #2
    invite251ea399

    Re : la "chirurgie des gènes"

    Merci de votre intérêt pour les travaux menés par Généthon, le laboratoire de l'AFM financé grâce aux dons du Téléthon, sur cette nouvelle technique de thérapie génique, le saut d'exon.

    En réponse à vos questions :

    1 - Pour intervenir au moment de l'épissage et sauter un exon "nuisible" , les chercheurs utilisent des ARN-antisens. Ces petites séries de bases se collent sur un endroit déterminé de l'ARN pré-messager et font passer les exons nuisibles pour des introns qui sont éliminés lors de l'épissage. Jusqu'à présent, les chercheurs utilisaient des ARN antisens synthétisés en laboratoire et injectés tels quels. Mais avec cette technique il faut renouveler sans cesse les injections. Les chercheurs de Généthon ont, eux, trouvé le moyen de rendre le saut d'exon permanent en faisant produire les ARN antisens par un gène introduit dans la cellule (au moyen d'un vecteur AAV). Ils ont utilisé à cet effet le gène U7 qui produit naturellement des ARN antisens. Ils l'ont modifié pour qu'il produise des ARN antisens adaptés à l'exon devant être sauté (exon 23 chez la souris mdx). Le gène U7 normal étant présent dans les cellules, il n'y a pas de risque de réactions immunitaires. Et au bout du compte, la protéine fabriquée, bien que tronquée, semble aussi efficace qu'une protéine normale.

    2 - Effectivement cette technologie est en théorie applicable à d'autres maladies. Elle serait utilisable pour les maladies dont la protéine n'a pas besoin d'être entière pour fonctionner. par exemple : dans l'hémophilie ou certaines myopathies congénitales. L'AFM lance d'ailleurs un programme visant à identifier toutes les maladies génétiques condidates. Mais cette technique pourrait aussi être utile rétablir une maturation normale des ARN, défectueuse dans près de 15% des maladies génétiques (comme la mucoviscidose, la thalassémie...)

    3 - En ce qui concerne les perspectives thérapeutiques, l'AFM a prévu de débuter un essai sur l'Homme pour la myopathie de Duchenne (pour l'exon 51) d'ici 2007. Il permettra d'évaluer l'efficacité de cette technique sur l'Homme.