Un article (plus de géologie économique que de vraie science mais bon) vient d'apparaitre sur Bloomberg.com qui développe une future alternative a l'extraction de l'helium.
https://www.bloomberg.com/news/featu...ht-have-a-fix?
L'helium est un gaz inerte qui est utilisé abondamment dans de nombreuses applications technologiques, notamment dans l'instrumentation médicale. En général, il est utilisé soit pour sa temperature tres basse (cryogénie, détecteurs IR, superconductivité), soit son caractere inerte (atmosphere inerte, soudure), soit sa densité (ballons), soit sa superfluidité, etc. Dans mon domaine particulier, c'est le gaz porteur pour les ICP-MS (spectrometre de masse a torche plasma) et on en consomme plusieurs litres a la minute. C'est un gaz pour lequel on a aucune alternative pratique et pour beaucoup d'applications, son recyclage est limité.
Le souci est que les réserves d'helium sont limitées a 30-40 ans max. C'est un sous-produit de l'extraction du petrole et les concentrations sont souvent fort basses (~1-2% des volatils pour etre exploitable). Jusqu'a encore une dizaine d'années, l'offre etait maintenue par le stock énorme du gouvernement americain (réserve stratégique des années 50 pour un futur fait d'une flotte de zeppelins) mais ces réserves sont maintenant vides et tout provient plus ou moins de l'extraction du gaz. Les pays producteurs sont essentiellement les USA (>50%), récemment le Qatar (20-30%), et l'Algérie, la Russie, la Pologne pour le reste. Mais un jour ou l'autre, il n'y aura plus suffisamment de petrole/gaz a exploiter pour subvenir aux besoins technologiques en helium.
En 2016, apres le déterrage d'un article vieux de 1956 donnant une concentration de 17,6% dans des gaz emis dans un site perdu au fin fond de la Tanzanie, deux geologues ont ete revisiter ce site et fait de nouvelles analyses donnant un gaz entre 5 et 15% (c'est jusqu'a 10x les concentrations d'helium exploitables dans les hydrocarbures volatils). En 2019, l'exploitation n'est toujours pas sur pied (problemes logistiques importants, problemes typiquement africains d'investissement), mais les réserves ont l'air conséquentes et rajouterais une vingtaine d'années a l'écheance du manque d'helium.
Ce gisement a lui-seul n'est pas la solution a cette pénurie programmee, mais savoir qu'il existe des sites, non pétroliers/gaziers qui ont pu pieger l'helium dans des concentrations interessantes est prometteur pour le futur.
T-K
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