Bonjour à tous,
Je suis élève de terminal et je découvre la philosophie. Mais depuis le mois de septembre, c'est la catastrophe, je ne comprend pas le prof, j'ai l'impression qu'il parle une autre langue. De bonne volonté, j'essai de m'y mettre... autant vous avouer que c'est très dur !
Pour jeudi prochain, je dois commenter cet extrait des Méditations métaphysiques de Descartes.
Mais ya plusieurs énormes points noirs qui restent sans réponse.
Dès le début, je ne comprend pas pourquoi Descartes nous parle d'Archimède ? Que vient il faire ici ?
Notamment,mon professeur m'a demandé de dégager l'idée générale et constituer un plan, mais là je suis complètement perdu quelqu'un peut-il m'aider ?
J'ai besoin de repères ; je ne m'en sors vraiment pas et je ne compte pas faire l'impasse sur la philo au bac.
En vous remerciant,
William.
Ci-dessous le texte que j'étudie :
"Archimède, pour tirer le globe terrestre de sa place et le transporter en un autre lieu, ne demandait rien qu'un point qui fût fixe et assuré. Ainsi j'aurai droit de concevoir de hautes espérances si je suis assez heureux pour trouver seulement une chose qui soit certaine et indubitable.
Je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses; je me persuade que rien n'a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de mensonges me représente; je pense n'avoir aucun sens; je crois que le corps, la figure, l'étendue, le mouvement et le lieu ne sont que des fictions de mon esprit. Qu'est-ce donc qui pourra être estimé véritable ? Peut-être rien autre chose, sinon qu'il n'y a rien au monde de certain.
Mais que sais-je s'il n'y a point quelque autre chose différente de celles que je viens de juger incertaines, de laquelle on ne puisse avoir le moindre doute ? N'y a-t-il point quelque Dieu, ou quelque autre puissance, qui me met en l'esprit ces pensées ? Cela n'est pas nécessaire, car peut-être que je suis capable de les produire de moi-même. Moi donc à tout le moins ne suis-je pas quelque chose ? Mais j'ai déjà nié que j'eusse aucun sens ni aucun corps. J'hésite néanmoins, car que s'ensuit-il de là ? Suis-je tellement dépendant du corps et des sens que je ne puisse être sans eux ? Mais je me suis persuadé qu'il n'y avait rien du tout dans le monde, qu'il n'y avait aucun ciel, aucune terre, aucuns esprits, ni aucuns corps; ne me suis-je donc pas aussi persuadé que je n'étais point ? Non certes, j'étais sans doute, si je me suis persuadé, ou seulement si j'ai pensé quelque chose. Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il me trompe; et qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose. De sorte qu'après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit."
Méditations métaphysiques (1641), Méditation seconde,
traduction du duc de Luynes revue par Descartes.
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