De plus en plus de gens se taillade les veines, surtout pendant l'adolescence.
Pourquoi un tel acte ?
Que cherchent-ils à fuir ?
Merci d'avance
- Raizen -
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05/10/2004, 01h51
#2
invite977f6f5f
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Re : Se taillader les veines
Il y aurait la réponse - fort littéraire - d'Hamlet...
(acte 3, scène 1)
To be, or not to be,--that is the question:--
Whether 'tis nobler in the mind to suffer The slings and arrows of outrageous fortune
Or to take arms against a sea of troubles,
And by opposing end them?--To die,--to sleep,--
No more; and by a sleep to say we end The heartache, and the thousand natural shocks
That flesh is heir to,--'tis a consummation
Devoutly to be wish'd. To die,--to sleep;--
To sleep! perchance to dream:--ay, there's the rub;
For in that sleep of death what dreams may come,
When we have shuffled off this mortal coil,
Must give us pause: there's the respect
That makes calamity of so long life; For who would bear the whips and scorns of time,
The oppressor's wrong, the proud man's contumely,
The pangs of despis'd love, the law's delay,
The insolence of office, and the spurns
That patient merit of the unworthy takes,
When he himself might his quietus make
With a bare bodkin? [...]
Personnellement, je ne sais pas. Mon enfance fut heureuse et calme, je ne peux donc m'appuyer sur mon expérience ni sur le témoignage de proche.
Je pense, sur ce fond d'ignorance (faut-il le signaler), que l'acte "râté" de se donner la mort est une sorte d'appel désespéré pour qu'autrui vienne nous soutenir et nous aider dans les épreuves difficiles que nous endurons à un moment donné.
06/10/2004, 17h00
#3
invite6b1a864b
Date d'inscription
janvier 1970
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Re : Se taillader les veines
ça tiens à mon avis à la distance (neurologique) qui existe entre le soi décisionnel, et le soi instinctif ?
La conscience possède une stabilité qui s'oppose à l'existence du corps et à son état. C'est la volonté de faire ce que l'on décide et pas ce dont on a immédiatement envie (ceci n'est qu'une apparence, mais résulte d'un phénomène bien réél : la persistence du "sens sémantique" dans notre esprit, cad des symboles qui ordonne et organise notre action en s'opposant à la pulsion qui découle de la réalité sensible). Quelqu'un qui n'aurait plus le gout de la vie, qui n'aurait plus le gout du plaisir, et qui de part le sens qu'il donne à la réalité, n'a pas de solution possible à long terme, n'a pas d'avenir radieux à espérer, sais pourtant qu'il va vivre.
L'existence humaine à deux but : éviter la souffrance et rechercher le plaisir. Si la quête de plaisir apparait comme à jamais impossible irréalisable alors l'évitement de la souffrance n'a plus de valeur, car l'action même, le travail et déjà une souffrance si il n'y a pas de récompense. C'est donc, dans cette optique, tout à fait normale de préférer éliminer la cause de la souffrance, l'existence à travers la forme qu'elle semble avoir prise.
La cause de la souffrance n'apparait plus extérieur, puisque l'extérieur n'offre plus la possibilité de s'y opposer et devient une prison, mais intérieur, comme un handicap, la prison étant inconsciente et donc interne (parce qu'en réalité, notre vision non-symbolique des choses sait bien qu'on peut s'en sortir avec des efforts). Alors paf : on pête la prison et on se suicide.
Finalement, c'est comme si le médecin qu'on s'était fixé à l'origine (bien souvent un romantisme, une volonté, des principes... etc, basé sur une vision faussé de la réalité) qui est sensé nous apporter le bohneur n'y arrive pas mais qu'il soit l'unique médecin du coin et qu'il continue donc à nous fillé son remède inadapté. Le médecin, au bout d'un moment va s'identifié comme la cause du probléme, et donc s'éliminer lui même.
Il est si facile de croire que rien n'ira jamais mieux....