Voilà un résumé, "self-contained", rassemblant les principales informations débattues jusqu'à présent sur un fil dans la section physique, et qui permet aux nouveaux participants d'être sur le même pied d'égalité et de participer au débat (qui s'est considérablement orienté vers une discussion de type Astro/Cosmologique, donc déplacé ici)
A) Expérience : Etant debout, on fixe les étoiles lors d'une nuit claire. Elles sont au repos et nos bras libres pendent le long du corps. Maintenant, on tourne rapidement sur soi-même : nos bras s'élèvent et les étoiles tournent!!!
B) Phénoménologie:
Selon le principe de Mach, le fait que les étoiles tournent aussi lorsqu'on tourne sur soi-même, n'est pas une coïncidence, mais explique pourquoi nos bras s'élèvent : il s'élèvent car nous somme dans un repère non-inertiel qui accélère (rotation) par rapport à la distribution de masse dans l'Univers observable.
On se rend compte qu'on ne peut en effet jamais réaliser cette expérience, sans que les étoiles ne tournent!
Dans ce contexte, toute expérience physique dépend de la Cosmologie : l'inertie (= le terme proportionnel à l'accélération dans la seconde Loi de Newton (principe fondamental de la dynamique) ) étant déterminée par l'accélération par rapport à toute la masse de l'univers, Mach propose que les repères inertiels au sens de Newton soient précisément (voir plus bas) ceux qui sont fixes par rapport aux étoiles lointaines!
C'est une vision (qualitative) très élégante de l'inertie des corps...qui anecdotiquement a charmé Einstein et l'a conduit à considérer un Univers homogène (d'Einstein) (c'est-à-dire dans lequel l'inertie ne dépend pas de la direction, conformément à l'expérience de tous les jours : la masse inertielle est un scalaire et non un vecteur!)
C) Description mathématique:
C.1.) principe de Mach et principe d'équivalence
Cependant, quantitativement, cette force calculée, bien que fournissant une accélération remarquablement proche de , s'en écarte "sensiblement" (en appréciant la délicatesse de ce terme, vu les ordres de grandeurs cosmologiques considérés ici), comme on le voit dans le développement suivant :
Soit une force agissant sur un corps de masse (inertielle) .
Dans le cadre de la mécanique de Newton, ce corps acquiert une accélération relativement à un repère inertiel .
Dans un repère localement inertiel l'accompagnant, le corps possède une accélération nulle : .
a) Si la force est gravitationnelle, dans ce cas, nul besoin de recourir au principe de Mach : s'explique par le principe d'équivalence :
(où est la masse gravitationnelle intervenant dans la loi de Gravitation de Newton : ) : dans ce cas, les repères suivent une géodésique de l'espace-temps déformé par la distribution de masse :
- environnante pour le mouvement des étoiles, planètes et des plus petits corps;
- Cosmologique pour la dynamique et la géométrie de l'espace-temps de l'Univers.
b) Si la force n'est pas gravitationnelle, a'=0 s'explique par l'introduction d'une force égale et opposée (voir ci-dessous) à qui agit toujours dans ce repère S' :
et ce, de manière à ce que, conformément au principe de Mach, et an analogie avec le principe d'équivalence :
- principe d'équivalence : "gravité = accélération";
- principe de Mach : "inertie = mouvement par rapport à la distribution cosmologique de masse"
C.2.) aspect quantitatif de la force d'induction inertielle
Suivant ce raisonnement, on pourrait distinguer (définir) :
-un principe de Mach fort : dans S',
-un principe de Mach faible : dans S', où est un facteur de diminution de la force F dans S' (ou par exemple, une opération vectorielle sur F en cas d'inhomogénéité ou d'anisotropie dans la masse de l'Univers)
De diminution, car :
- La force étant opposée à si l'on veut que leur somme soit nulle, la gravitation est attractive!
- étant appliqué dans le sens de dans , son "effet inertiel" dans est moindre...
Sciama a formulé une "force d'induction inertielle" en considérant et pour l'Univers observable.
(A noter donc, qu'on considère bien tout le contenu en masse-energie de l'univers, et pas uniquement les étoiles visibles ( (source) si on suppose k=0 pour la courbure de l'espace)
Son calcul fournit :
!!!
(source : mon cours de Cosmologie, et l'article original de Sciama sur Harvard/edu/SAO/NASA Astrophysics Data system (1952))
D) Questions
0) Le raisonnement présenté ici (le seul "élément" nouveau par rapport à ce qui est généralement admis est le facteur , dont on peut très bien se passer en ne considérant que la version forte du principe) à partir du point C.2.) contient-il des erreurs ou des imprécisions, ...?
1) Pour que le principe de Mach fort soit respecté, il faut modifier la loi d'induction inertielle de Sciama de manière à ce qu'elle fournisse dans les limites des observations expérimentales? (celles sur le principe d'équivalence sont de , mais qu'en est-il de celles sur le principe de Mach?)
2) Pour que le principe de Mach faible soit respecté : il faut trouver une explication physique au facteur , de façon à ce qu'il soit environ de 0.4, conformément à la formule de Sciama, qu'on suppose alors comme décrivant correctement l'induction inertielle?
3) On voit dans l'équation de Friedman pour un Univers de Robertson-Walker,
que si n'est pas exactement égal à 1, mais supérieur, alors k=1, c'est à dire que l'univers est fermé.
Or, actuellement est mesuré à (par les anisotropies du CMB) (source)
Dès lors, sans être certain de la géométrie de l'univers, comment justifier la validité de la métrique utlisée par Sciama pour obtenir son résultat? Serait-il différent pour une autre métrique (non plate) considérée?
4) La valeur de la force de Sciama est obtenue, comme dit ci-dessus, en considérant la densité critique de l'Univers observable, qui est, on le sait et on l'observe, composée pour plus de 75% ( (source)) d'énergie du vide.
Or, cette densité du vide, majoritairement contributive donc, obéit l'équation d'état d'un fluide à pression négative, s'apparentant donc à une force gravitationnelle répulsive.
Ce qui devrait contribuer à diminuer (et donc inverser, si l'effet inductif du vide est similaire à celui de la matière baryonique) le terme inductif de Sciama, de manière à ce que la somme vectorielle de cette contribution et de la contribution de la matière visible (obéissant à une force gravitationnelle attractive, mais dont la densité est moindre) soit dans le même sens que celui de !!?? Ce qui est paradoxal...?
Pour moi, on ne peut pas considérer une densité scalaire totale de l'Univers comme l'a fait Sciama, il faut séparer les différentes contributions cosmologique, avec le signe approprié (attractif ou répulsif), dans l'intégrale fournissant
là je bloque...car cet argument va à l'encontre du principe de Mach (la force s'écarte de )...merci pour votre aide...
Je vous remercie à tous pour votre attention, votre éventuelle aide, tout commentaire est le bienvenu! fusse-t-il anecdotique!
Et j'espère vous transmettre le caractère tout à fait incroyable et magique de coïncidence que les étoiles tournent lorsqu'on tourne sur soi-même (ce qui n'est pas pris en compte par le principe fondamental de la dynamique)
a+ pour de futures discussions palpitantes avec les personnes intéressées
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