Oui, tout à fait. C'est cohérent dans ce qu'Etienne Klein appelle l'univers-bloc (je ne sais pas si le terme est de lui). On se donne un espace et un temps complets, écrits du passé jusqu'au futur, avec son histoire, ses trous de ver, et tout. D'un seul bloc, tout entier.
Cela revient au passage à supposer que le futur est écrit, et qu'il n'existe pas de libre arbitre.
Une boucle causale telle que celles que l'on voit dans le film est alors compatible avec les lois de la physique. C'est une solution valable aux équations de la relativité générale : l'énergie y est conservée, ainsi que la charge électrique etc.
En fait, c'est la seule façon cohérente de considérer un trou de ver ou des dimensions supplémentaires qui permettraient d'atteindre le passé à partir du futur. L'alternative, qui consiste à supposer que l'on peut changer le passé si on utilise une machine à voyager dans le temps n'a aucun sens en relativité générale : la relativité générale autorise, si on se donne des topologies d'espace-temps exotiques, à atteindre un point du passé. Le seul. Celui de notre univers. Pas celui d'un univers "parallèle" avec une histoire différente.
Une planche et deux tréteaux dans la quatrième dimension, on les amène juste au-dessus du mur de la chambre de Murphy (Dessus ? Côté ? Derrière ?... il faut un quatrième axe orthogonal aux trois premiers), on pose Cooper dessus, et on "pivote" le tout autour d'un hyperaxe de l'hyperespace de sorte que le temps de la chambre se retrouve dans le sens d'une dimension d'espace de Cooper.
Finalement, ils ont laissé tomber la planche et les tréteaux, ils ont attrapé Cooper et il l'ont sorti des ses trois dimensions spatiales pour le faire pivoter dans les autres, comme on soulève un personnage de papier découpé pour le sortir du plan de sa feuille de papier.
Bon, évidemment je simplifie, hein ? En fait ils ont l'air d'avoir fait une sorte de tôle ondulée avec les dimensions pour que la chambre de Murphy apparaisse à intervalles réguliers à différents décalages temporels.
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