Voici l'info :
http://www.reactionengines.co.uk/news_12jul2016.html
C'est bien dommage que l'investissement européen soit si prudent à la hauteur de 12 millions d'euros.
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Voici l'info :
http://www.reactionengines.co.uk/news_12jul2016.html
C'est bien dommage que l'investissement européen soit si prudent à la hauteur de 12 millions d'euros.
Bonjour à tous,
Il y a eu un article à propos du SKYLON dans Aviation Week (je remercie Nicolas, alias saint.112, pour l'info), daté du 21 septembre 2016 :
Reaction Engines Refines Hypersonic Engine Demonstrator Plan (article disponible à la lecture sous réserve d'inscription, qui est gratuite).
La poussée du moteur de démonstration pour les tests au sol a été révisée à la baisse, passant de ~70 tonnes à ~20 tonnes de poussée. Cela reflète la lenteur de l’Union européenne à accepter l’aide proposée par le gouvernement britannique à Reaction Engines, qui s’est traduite par une frilosité des investisseurs privées à mettre eux aussi la main au portefeuille.
Par conséquent, Reaction Engines a dû revoir ses ambitions à la baisse, et étaler encore un peu plus son programme de développement dans la durée. Il y aura un passage en revue et une analyse indépendante du programme de développement (avec des tests de certaines pièces en perspective) à la fin de cette année. Ensuite, le programme reprendra le modèle en 3 phases cher à REL :
- la première phase de 2017 à 2020,
- la deuxième phase en 2020-2021,
- la dernière phase ensuite, avec des tests en vol.
Malgré cet allongement du programme, Mark Thomas, qui a remplacé Alan Bond à la tête de REL, estime que ça permettra à son entreprise de vendre des moteurs plus rapidement sur le marché américain, pour des applications militaires, à travers deux débouchés potentiels :
- Une fusée orbitale à plusieurs étages (ou un missile) comme la NASA préconise l’usage du SABRE, jugeant le lanceur mono-étage trop risqué (voire impossible) techniquement pour une première application, depuis qu’elle collabore avec REL sur le SABRE (qu’elle appelle d’ailleurs SABRE/Ames dans les papiers techniques en interne),
- Un prototype d’avion hypersonique (qui pourrait être utilisé pour les premiers tests en vol), sur le modèle des X-Planes américains (puisque le petit moteur SABRE devrait être de dimension et de poussée équivalentes à celle du moteur F-135 de Pratt & Whitney qui propulse l’avion américain JSF).
Cordialement.
Dernière modification par Geb ; 05/10/2016 à 11h45.
Premiers pas vers l'aspiration de l'activité par l'industrie américaine...
Et dire que les européens s'en désintéressent tant. Pour les uns, c'est utile pour les autres c'est futile, on vit bien sur la même planète, non?
Voici un lien où l'on voit le moteur à réaction aérien : http://www.nextbigfuture.com/2016/09...ntegrated.html ; Il est plutôt esthétique à mes yeux!!
Il faut avouer néanmoins que ces initiatives souligne l'intérêt du moteur SABRE manifestement et dans un certain fait néglige voire même dénigre l'avion spatial SKYLON...
On voit que les intentions américaines semblent très concrètes : il s'agit d'intégrer la nouvelle technologie propulsive dans des solutions classiques mais éprouvées comme une fusée linéaire, un avion jet et... pour des intérêts militaires.
On se demande si ces appels américains ne révèlent pas un travail en collaboration avec BAE et leur dernière attention sur un avion hypersonique. Si c'est cela, on prend nous du retard donc et la recherche européenne finance la société américaine.
S'agit-il d'un travail sérieux sur une future armée sans pétrole?
Une chose me chiffonne : comment ont-ils penser transformer leur jet à kérosène en jet à hydrogène ? Les conditions de stockage et les réservoirs sont tout autres : c'est d'ailleurs cela qui a participer significativement à la forme fusoïde et très grande du Skylon. Stocker l'hydrogène nécessite du volume, des pressions mécaniques fortes et une température la plus basse possible ? Ont-ils à l'esprit l'utilisation du méthane en lieu de l'hydrogène dans la mesure où celui-ci semble plus facile à stocker et à manipuler ? Est-ce que les échangeurs de Bond peuvent satisfaire à cela ?
Ces positions américaines sur le SABRE dénoncent-elles alors le désaveu officialisé des recherches et de la technologie statoréacteurs qu'ils ont menés depuis plusieurs décennies ? J'ai regardé récemment un documentaire sur l'aérotrain (https://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%A9rotrain) qui est un mobile conçu dans les années 70 dans l'intention de faire alors le train du futur et qui ne sera pas choisi au dépend du TGV. Il glisse sur coussin d'air, sur un monorail de béton à prêt de 400 km/h. Or, cet engin propulsé par turbopropulseur, un peu gonflé certes, ne pourrait pas atteindre les 1000 km/h à moindre coût pour lancer un statoréacteur spatial pertinent. Serait-ce alors une solution équivalente à Skylon?
Bonjour Geb. Belle abnégation pour continuer de nous renseigner sur le projet SKYLON, il faut bien reconnaître que l'on s'en éloigne de plus en plus.La poussée du moteur de démonstration pour les tests au sol a été révisée à la baisse, passant de ~70 tonnes à ~20 tonnes de poussée. Cela reflète la lenteur de l’Union européenne à accepter l’aide proposée par le gouvernement britannique à Reaction Engines, qui s’est traduite par une frilosité des investisseurs privées à mettre eux aussi la main au portefeuille.
En Brexitant les britanniques ne devraient plus êtres "emmerdés" par la lenteur de l'aide européenne ils vont pouvoir reprendre la main tous seuls et là on devrait pouvoir vérifier s'ils sont prêts à investir beaucoup d'argent public qui ne soit pas de Bruxelles dans ce projet.
Cela devrait permettre de mesurer un peu la confiance qu'ils ont eux même dans ce projet.
Dernière modification par arbanais83 ; 05/10/2016 à 17h04.
...ou bien recourir, sinon à l'argent bruxellois, à celui donc du géant américain... Ils rebondissent déjà peut-être et c'est les européens les dindons de la farce- l'avenir seul le dira. Remarquez que Concorde ne s'est pas fait avec Bruxelles, mais il vrai avec une forte détermination avec la France voisine ; d'autre part, sous-traitant d'Airbus, l'Angleterre sera toujours en lien avec l'industrie aéronautique airbusienne.
J'ai toujours été très perplexe quant à la faisabilité et à l'intérêt économique du SABRE et je le demeure. On verra.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
J’avais fait une réponse complète mais elle a disparue mystérieusement pendant l’envoi… Ce ne seront donc que quelques remarques à la volée.
L’idée de l’US Air Force en matière de lanceur c’est un avion hypersonique porteur (capable de Mach 8-10 avec un SABRE qui fonctionnerait d’abord en aérobie, puis en anaérobie) avec une "fusée ailée" sur le dos comme second étage (soit un TSTO). Il ne s’agit pas de "fusée linéaire".
De mon point de vue, la position des États-Unis est pragmatique*: un superstatoréacteur ça pourrait marcher pour un missile (encore que le X-51 n’était pas une franche réussite), mais pour un avion de reconnaissance ou un bombardier hypersonique, autant passé par le SABRE (a priori beaucoup plus simple à mettre en œuvre) si les performances attendues sont au rendez-vous. En gros, on prend la première chose qui vient.
En ce qui concerne l’avion hypersonique, il s’agit d’un drone expérimental pour tester le SABRE en vol. On se fout du "rayon d’action" à ce stade (donc on peut remplacé le kérosène par l’hydrogène en reprenant les solutions imaginées par REL pour le SKYLON). D'autant que le SABRE est un "dragster" : il suffisait d'une douzaine de minutes au SKYLON pour atteindre sa vitesse maximale de ~5400 km/h. D’ailleurs on dirait bien que puisque l’orbite basse n’est plus à l’ordre du jour, ils vont se concentrer sur le SABRE 3 au lieu du SABRE 4 (maximisant ainsi le côté "dragster").
La réorientation vers le marché militaire est clairement une volonté de BAE Systems, pas de REL. Donc, je partage l’opinion ambiante, le SKYLON n’est manifestement plus une priorité.
Aussi, la miniaturisation du SABRE n’est pas forcément une bonne nouvelle. Dans un SABRE de 200 tonnes de poussée (comme celui qui devait propulser le SKYLON), pratiquement tout était en double (à l’exception du pré-refroidisseur), ce qui augmentait fortement la fiabilité du moteur et limitait la casse en cas de panne. Ce ne sera probablement pas le cas dans un moteur plus petit. Aussi, la turbo-pompe à hydrogène devra tourner plus vite dans un moteur plus petit (on se rapprochera sans doute du maximum technologique en matière de contraintes mécaniques dans des conditions cryogéniques).
Et pour répondre à arbanais83, je vois mal le gouvernement britannique faire ça tout seul (surtout dans le marasme économique et politique actuel).
Cordialement.
Dernière modification par Geb ; 06/10/2016 à 11h21.
Pour un appareil militaire hypersonique le moteur SABRE me parait en effet tout indiqué. Contrairement au Ramjet ou au Scramjet il est capable de faire une partie de son parcours à très haute altitude.
Ce qui le rend à mon sens inutilisable pour l'aviation civile c'est :Je comprends que la NASA s'y intéresse pour le compte de l'armée américaine.
- Le bruit. C'est un moteur fusée qui génère donc forcément un bruit de l'ordre de 150 dB. Pas un seul aéroport ne va l'admettre. Par contre, à partir de bases militaires ou de porte-avions ça ne pose pas de problème.
- Les ergols LOX et LH2. Je ne vois pas non plus un aéroport accepter de voir de vraies bombes se balader sur le tarmac. Les militaires sont habitués à manipuler des trucs dangereux.
- Le cout des ergols. C'est moins un problème pour les militaires.
- Le cout de la maintenance. Idem.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
Ca me semble au contraire un argument rendant difficile les usage militaires; en effet, ils ont en général besoin de réactivité et le couple LOX/LH2 ne constituent pas, par définition, des ergols stockables (on ne peut pas laisser longtemps l'aeronef en "alerte" pour un décollage imminent).
On se rappellera que aucun missile militaire n'utilise ces ergols.
Tu as raison, c'est d'ailleurs ce qui a provoqué une sorte de schisme dans les années 50 et 60 entre les missiles militaires et les fusées civiles. Auparavant les fusées comme la Semiorka étaient conçues pour un usage mixte puis les militaires se sont tournés vers les missiles à ergols solides, donc stockable pour l'éternité et pouvant être mises à feu dans les cinq minutes suivant l'alerte.[/LIST]Ca me semble au contraire un argument rendant difficile les usage militaires; en effet, ils ont en général besoin de réactivité et le couple LOX/LH2 ne constituent pas, par définition, des ergols stockables (on ne peut pas laisser longtemps l'aeronef en "alerte" pour un décollage imminent).
On se rappellera que aucun missile militaire n'utilise ces ergols.
Cela dit, l'armée américaine continue à déployer les B-52 et va même les remotoriser et les rééquiper pour les faire durer encore plusieurs décennies. Ils dépasseront donc les cent ans d'âge. Pour l'Air Force un bombardier subsonique a encore un sens. La vitesse n'est pas un paramètre aussi crucial pour certaines manips.
J'avais compris qu'avec le SABRE il s'agirait plutôt d'équiper des engins de reconnaissance hypersoniques à très long rayon d'action et à très haute altitude. Pourquoi pas des bombardiers aussi. Il s'agit donc d'engins qui n'ont pas besoin d'une telle rapidité de mise en service que les missiles stratégiques.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
http://www.nextbigfuture.com/2017/02...onic.html#moreReaction Engines Skylon
February 09, 2017
Reaction Engines of the UK is a leader in developing a hypersonic vehicle and hypersonic components. The British government finalized a £60 million to the project: this investment will provide support at a "crucial stage" to allow a full-scale prototype of the SABRE engine to be built. If all goes to plan, the first ground-based engine tests could happen in 2019, and Skylon could be performing unmanned test flights by 2025. In November 2015, BAE Systems invested £20.6 million in Reaction Engines to acquire 20 per cent of its share capital and agreed to provide industrial, technology development and project management expertise to support Reaction Engines during its development phase. It could carry 15 tonnes of cargo to a 300 km equatorial orbit on each trip, and up to 11 tonnes to the International Space Station, almost 45% more than the capacity of the European Space Agency's ATV vehicle.
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Bonsoir à tous,
J'ai trouvé une lettre de Mark Thomas, qui a remplacé Alan Bond à la tête de REL, adressée à la Chambre des Communes du Parlement britannique, datée du mois de mars 2016, qui explique à quel point REL a de nouveau été flouée par son gouvernement, qui l'a poussé à contracter un partenariat avec BAe Systems, dans lequel elle est le maillon faible (la même société qui veut aujourd'hui jeter le SKYLON aux oubliettes et développer quasi exclusivement des applications militaires). Ça explique aussi mieux pourquoi le premier versement de l'investissement du gouvernement britannique a été effectivement consenti 32 mois (!) après son annonce dans la presse...
Written evidence submitted by Reaction Engines Limited
Morceau choisi :
Cordialement.7. Because of the delay between announcement and access to funding, REL was forced to raise £10m of equity funding in May 2014 to secure time to keep people employed and sustain the technology programme. This was challenging and an option that would not have been open to many small companies who might have got into financial difficulties.
Draft Commercial Principles for the SABRE Grant Offer were received on 15th Sept 2014 (over a year before the Draft Grant Offer Letter was issued). On 1st May 2015 REL was informed that it should expect further ‘principles’ to be included in the terms and conditions of the grant. The most material of these ‘further principles’ was a reversal without explanation of the Government’s previous position, whereby REL was now informed that the £50m would not be approved until there was prior committed inward investment from an aerospace prime. The previous position of the Government was the reverse, as outlined by the Minister (“ ...our investment will help to prime the pump for further commercial investment to supply the remainder of the capital needed for full engine development”). No explanation was given for this change. Additionally REL was informed that future revenues would be subject to a levy, although this levy principle was subsequently dropped in August 2015.
Note: an investment in REL of £20.6m from BAE Systems successfully completed on 1st December 2015.
Bonjour,
Cordialement.04.05.17
In News
Reaction Engines begins construction of UK rocket engine test facility
Reaction Engines Ltd. today began construction of a new engine test facility where it plans to undertake the first ground based demonstration of its revolutionary SABRE™ air-breathing rocket engine.
The test facility at Westcott, Buckinghamshire, UK will enable Reaction Engines to test critical subsystems along with the testing of a SABRE engine core, which will commence in 2020.
[…]
Ground test and development programme
There are three core building blocks to the SABRE engine technology, the pre-cooler, the engine core and the thrust chamber. Each of these systems can be developed and validated using ground based demonstrations which saves cost and time relative to flight test, a design feature that benefitted the development of the piston/propeller and jet engine. Reaction Engines plan to mature each of these independently over the next four years, with a high temperature test of the pre cooler planned early 2018.
[…]
L'info a été relayée sur le site de l'ESA : Test site for ESA-backed airbreathing engine
Mark Thomas avait été interviewé le 25 février 2017 sur la chaîne BBC Radio 4 : The UK Space Industry
https://www.nextbigfuture.com/2017/0...ml#more-132978Reaction engines began building test facility for hypersonic engine
brian wang | May 6, 2017
Reaction Engines Ltd. today began construction of a new engine test facility where it plans to undertake the first ground based demonstration of its revolutionary SABRE™ air-breathing rocket engine.
....................
Si je suis totalement dubitatif sur le SKYLON, le SABRE offre des promesses plus sérieuses.
... si seulement il avait un budget et un véritable plan de développement, et pas seulement un saupoudrage de crédits occasionnel depuis combien ? 30 ans ? encore plus ? Et ils ont même pas encore commencé les tests de réelle faisabilité ?
Une parfaite arlésienne...
mais merci pour ce suivi Geb
Oui mais comme il s'agit de notre argent cette prudence n'est pas excessive compte tenu de ce qu'a rappelé Carcharodon
30 ans pour en être que là ...
Merci quand même à GEB d'y croire encore et nous tenir régulièrement informés même si c'est pour aller de déception en déception, cela n'avance quasiment plus !
Dernière modification par arbanais83 ; 08/05/2017 à 19h52.
Bonsoir,
On assiste simplement ici aux conséquences, ces 4 dernières années, d'un revirement à 180° de l'attitude du gouvernement britannique vis-à-vis de REL, en contradiction totale avec les promesses répétées faites par ledit gouvernement à REL entre début 2009 et début 2013.
Le plus gros problème de REL est un manque total de soutien politique. Il faut dire que la Grande-Bretagne n'a jamais été un paradis pour les lanceurs orbitaux. On en vient à se demander où en serait le projet si Alan Bond avait été ressortissant français...
La conséquence la plus fâcheuse étant un agenda sans cesse retardé, et désormais exclusivement militaire (avec en vue un drone hypersonique probablement pas plus long qu'un RQ-4), en dépit de ce que proclame sans grande conviction Mark Thomas, ainsi qu'un basculement, sans doute forcé (par BAe), du côté du marché américain (les capacités théoriques d'un mini-SABRE de 20 tonnes de poussée ressuscitant de facto le défunt projet HTV-3X Blackswift abandonné par l'US Air Force en octobre 2008).
Pas de quoi.
Cordialement.
Dernière modification par Geb ; 08/05/2017 à 20h59.
Je ne peux me laisser penser que si REL avait été français, le projet serait déjà tombé à l'eau par manque de soutien et pour ne pas concurrencer les solutions technologiques actuelles, dont il y a encore peu, sous une situation de pantouflage et de suffisance, était perçue comme la seule solution possible et faisable pour les décennies à venir ; les choses ont changées depuis par la passion, la motivation (et peut-être aussi d'une part d'ignorance) qui motive les nouveaux venus comme l'américain SpaceX entres autres.Bonsoir,
Le plus gros problème de REL est un manque total de soutien politique. Il faut dire que la Grande-Bretagne n'a jamais été un paradis pour les lanceurs orbitaux. On en vient à se demander où en serait le projet si Alan Bond avait été ressortissant français...
La conséquence la plus fâcheuse étant un agenda sans cesse retardé, et désormais exclusivement militaire (avec en vue un drone hypersonique probablement pas plus long qu'un RQ-4), en dépit de ce que proclame sans grande conviction Mark Thomas, ainsi qu'un basculement, sans doute forcé (par BAe), du côté du marché américain (les capacités théoriques d'un mini-SABRE de 20 tonnes de poussée ressuscitant de facto le défunt projet HTV-3X Blackswift abandonné par l'US Air Force en octobre 2008).
Les britanniques savent qu'ils ne peuvent soutenir le projet par leur propres moyens et ne peuvent par la même occasion débourser un fort investissement sur une solution encore assez spéculative aujourd'hui, mais dont les retombées potentielles sur les décennies à venir pourraient largement le rentabiliser. On voit qu'un projet de cet envergure ne peut pas être mené par une institution administrative comme l'ESA ou l'UE, qui si elles sont pertinentes pour entretenir l'acquis, manque de motivation propre par définition. Une telle rupture ne pourrait se faire à nouveau que par la coopération nationalisée propre aux états motivés, qui par leur prérogatives nationales, pourrait motiver d'aboutir le projet d'envergure de rupture, comme déjà l'histoire des débuts d'Ariane nous rappelle que seule la motivation nationale, notamment de la France gaullienne, avait su outrepasser les errements de gestion et finalement, à la fois, garantir le retour d'investissement sur les déboires précédents, mais aussi concrétiser la fusée qui plusieurs décennies après est encore la clef de voûte de l'activité européenne spatiale.
Je ne sais comment relire cette phrase. Mais la prudence eût été de soutenir le programme de manière effective et non pas par des dessous de tables qui ne font pas tache sur le budget annuel. Je veux dire que l'ESA a toujours manifesté son intérêt pour Skylon comme véhicule futur ; mais la solution rejetée par les ministres, l'agence se redirige vers les intentions des financeurs, mais garde une discrète et légère attention sur un programme plus innovant. Faire traîner le projet de recherche a sans coûté cher, à la fois en entretenant une activité dont on aurait pu solder plus tôt et rediriger les efforts vers d'autres pistes si l'intention ne menait à rien, ou, sinon, en disposant d'une nouvelle solution potentielle pour dynamiser un secteur en perte d'inertie. Remarquez que le désintéressement européen aura conduit l'ogre américain à se l'approprier (aux frais des britanniques et des autres européens).Oui mais comme il s'agit de notre argent cette prudence n'est pas excessive compte tenu de ce qu'a rappelé Carcharodon
30 ans pour en être que là ...
Merci quand même à GEB d'y croire encore et nous tenir régulièrement informés même si c'est pour aller de déception en déception, cela n'avance quasiment plus !
Bonjour,
Il y a un peu moins de deux semaines, Reaction Engines a annoncé avoir obtenu un coup de main financier de la DARPA américaine pour entamer la construction d'un nouveau centre d'essai baptisé Test Facility 2 (ou TF2, TF1 correspondant à leurs installations actuellement en construction à Westcott) pour les échangeurs de chaleur du SABRE dans le Colorado :
- Reaction Engines Begins Construction of High-Temperature Airflow Test Facility in Colorado
- Reaction Engines start work on US high-temperature airflow test facility
Cordialement.
Salut Geb
Tu n’as pas dû regarder la page d’index du forum car il y a quelques jours j’ai créé un fil sur le même sujet : Des nouvelles de Reaction Engines.
Je m’attendais à ce que tu répondes mais je me disais que tu devais être en vacances. D'ailleurs personne n'a répondu.
Bonne année.
Nico
Dernière modification par saint.112 ; 31/12/2017 à 03h45.
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
Salut Nicolas,
Effectivement, je n'ai pas regardé l'index du forum mais simplement repris cette discussion là où on l'avait abandonnée il y a près de 8 mois.
Je t'avoue que je suis ravi d'apprendre que tu fais partie des quelques personnes, à part moi, qui suivent ce dossier sur ce forum, au point d'y ajouter des articles sur ce sujet.
Cela dit, je ne sais quoi répondre à ce type d'annonce.
Sur ce, une bonne année 2018 à tous.
Dernière modification par Geb ; 31/12/2017 à 03h58.
Je dois dire que je n’ai pas pensé poster dans cet ancien fil.
Comme son nom ne l’indique pas Aviation Week donne souvent des nouvelles en astronautique.
En tout cas, cela veut dire que la DARPA donne sa chance à la technologie de REL et on sait qu’elle a les moyens. On saura donc ce que ça peut donner.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
J'ai posté une suite dans le fil que j'avais ouvert sur le sujet. Je donne le lien ici pour les gens qui sont abonné à cette discussion et ne regardent pas nécesairement l'index :
Il y a un nouvel article dans AW, Reaction Engines’ Sabre Rocket Engine Demo Core Passes Review, montrant que le projet avance bien. Ils vont pouvoir faire de tests en vraie grandeur.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
Bonsoir,
En avril 2019, le "prérefroidisseur", pièce maîtresse du moteur SABRE développé par Reaction Engines Ltd., a démontré un fonctionnement nominal avec des gaz à 420°C (soit l'équivalent de Mach 3.3).
Par un communiqué de presse publié le 22 novembre 2019, Reaction Engines Ltd. a annoncé que les tests à plus de 1000°C (l'équivalent de Mach 5.0) ont été un grand succès. Les tests ont été effectués au Colorado Air and Space Port, aux Etats-Unis.
Le 27 juin, le CNES et l'agence spatiale britannique ont annoncé avoir complété leur étude préliminaire, conjointe avec Reaction Engines Ltd., des capacités opérationnelles attendues d'une flotte de TSTO (Two-Stage-To-Orbit) dont le 1re étage serait lancé depuis Kourou et propulsé par la technologie développée pour le moteur SABRE. Des résultats partiels de l'étude ont été présentés en juillet 2019 à Madrid, à la conférence EUCASS.
- Reaction Engines announces European collaboration to investigate the impact of air-breathing propulsion systems on future space launch architectures
Cordialement.
Enfin les européens prennent conscience de leur atout majeur. C'est un petit pas. Mais ce sont des agences nationales qui coopèrent, ce qui peut laisser penser à un certain dynamisme. Ce sont deux nations qui ont montré par le passé se surpasser dans le secteur aéronautique, avec Concorde. Aussi cuisant qu'a été le déploiement commercial de ce dernier, Airbus a su néanmoins concrétiser cet effort et a remis certains pays européens au niveau aéronautique des plus honorables. Peut-être que nait ici, dans cette formelle étude d'étude, le nouveau dynamisme spatial des pays européens pour les trois décennies ; qui sait ? Bon, vu la décrépitude des sociétés européennes à comparer à la situation des décennies 60/70, l'arrivisme tardif de certaines institutions spécialisées et l'affront de leur désaveu, ce n'est pas très enthousiasmant...
Aura-t-on enfin avec plusieurs décennies de retard le fin mot de la pertinence de Sabre/Skylon ou non?
Bonjour,
L’étude conjointe CNES/UKSA est plus cosmétique, pour la comm, qu’autre chose.
Depuis l’annonce du rachat de 20 % du capital flottant de REL par BAE en novembre 2015, REL a complètement perdu son indépendance par rapport aux projets à développer ; lire la lettre de Mark Thomas à la Chambre des Communes (au message #642 de cette discussion) pour mieux comprendre le rôle du gouvernement britannique dans ce revirement fâcheux.
Par conséquent, le développement du projet le plus ambitieux, l’avion orbital Skylon, a été complètement abandonné.
Depuis, les projets que BAE a imposé à REL sont uniquement militaires et exclusivement tournés vers le marché américain :
- un missile hypersonique,
- un drone militaire hypersonique.
Il existe également un projet à beaucoup plus long terme (sans qu’aucune date de réalisation d’un premier prototype ait été évoquée), un TSTO dont le premier étage serait propulsé par des moteurs SABRE.
Le SABRE est désormais développé dans un laboratoire installé par REL au Colorado.
Il existe une version américaine dans les cartons, baptisée SABRE/Ames par les Américains, qui a été analysée par des ingénieurs du Centre de recherche Ames de la NASA, formés par deux employés de REL pour soutenir le programme de développement de REL.
Cordialement.
Dernière modification par Geb ; 03/03/2020 à 12h34.
C'est donc bien l'aspiration de l'activité par les États-unis. C'est dommage mais c'était prévisible et devenu banal. Vous ne pensez plus néanmoins conjointement à des intérêts nationaux ou européens alors? Je peux comprendre... Je n'ai pas vraiment compris l'intérêt d'un double étage outre que politique. Mais voici la présentation en anglais des études sur le lanceur double-étage, avec deux configurations, soit le second étage est en soute à la manière de Skylon, soit sinon, il est en tête d'une façon similaire aux lanceurs linéaires. On y envisage plusieurs trajectoires de retour, passant notamment par le Cap-vert, les Açores, ou un retour à Kourou sans oublier l'île sud-atlantique de l'Ascension. Le Cnes a pour participation de présenter le second étage assez classique et jetable sur un carburant méthane, à l'image dit-on du moteur d'étude Prometheus, mais il s'agirait alors d'une adaptation. Est-ce pertinent d'avoir une solution hybride réutilisable et jetable ? J'en doute, généralement, l'hybride c'est l'accumulation des inconvénients des deux solutions mélangées.
https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j...xhP9Ee3Isnuwcb
J'ai oublié un point important figurant dans le papier, peut-être est-ce d'ailleurs un apport du CNES, c'est la redessin de la tête et de l'arrière du véhicule inspiré par Skylon. On y suggère en effet la disparition de la dérive, et l'usage de plats, à l'avant et à l'arrière, sans doute pour améliorer l'aérodynamisme. L'arrière a l'allure d'une queue d'oiseau ! Pour l'avant, on supprime le système actif en ailes de canards du Skylon, et on le remplace par un plat surmonté d'une section supérieure elliptique dans l'intention d'améliorer la rentrée atmosphérique. L'arrière très plat est envisagé d'être équipé d'un aileron (type IXV?), si je comprends bien, pour contrôler l'engin avec un fort angle d'inclinaison.
Je ne comprends pas ta question. Qu'est-ce que tu entends par "intérêts nationaux ou européens" ?
Le développement du SKYLON, s'il avait été poursuivi jusqu'à son terme aurait coûté, selon les estimations, au moins 20 à 25 milliards d'euros (peu ou proue le coût de développement de l'Airbus A380). C'est beaucoup d'argent. Or, pour beaucoup d'ingénieurs en aérospatial, l'argument de base c'est un peu : "Si un SSTO était possible techniquement, les Etats-Unis l'aurait déjà développé". En général, la démonstration s'arrête là.
Les ingénieurs motoriste de l'ESA, Mark Ford le premier, ont bien déclaré à plusieurs reprises (depuis le mois de mai 2011) que les travaux de REL étaient "révolutionnaires", et ce après avoir assisté aux premiers essais du "prérefroidisseur" du SABRE, et analysé les travaux de REL de manière indépendante, et aussi que tout cela semblait parfaitement faisable. Mais l'ESA n'a pas les moyens de lancer un tel programme de développement ; la priorité c'était et ça reste le "réalisme" d'Ariane 6 (et on peut le comprendre).
Le TSTO est donc jugé moins risqué techniquement (et financièrement). On aurait (au moins selon la NASA et BAE) une probabilité plus importante de voir un prototype réussir son lancement orbital si on développait un TSTO plutôt qu'un SSTO. La seule différence avec le SKYLON c'est qu'il n'y a plus de volonté affichée de développer ce TSTO.
Cordialement.
Dernière modification par Geb ; 09/03/2020 à 09h55.