Evolution/maths/informatique

[Quinto]

Bonjour,
je me demandais s'il existait des modèles en maths, des sortes d'algorithmes, ou n'importe quoi, qui permettrait de mettre en relation certaines évolutions en biologie (notamment le brassage génétique et l'évolution des espèces).
J'ai déjà posé une question un peu du même genre, mais cette fois j'aimerais surtout savoir si ce genre de programmes ont une quelconque véracité au niveau biologique, notamment:
Si un quelconque système mathématique ou informatique confirme ou infirme une théorie, peut on affirmer que la théorie est vraie?

Comment fonctionneraient de tels algorithmes ou de tels modèles?
Toute idée sera la bienvenue.
Respectueusement,
Quinto
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[invitecdf1035c]

Il y a de tout, mais vraiment de tout. L'imitation de l'évolution biologique par des algorithmes soumis à des mutations, à la sélection naturelle, à la reproduction sexuée, etc. est un champ extrêmement large.

Si vous avez du temps : http://www.talkorigins.org/faqs/genalg/genalg.html Cet article (anglophone) détaille surtout les applications des principes de la théorie de l'évolution à la résolution de problèmes d'optimisation, pour obtenir de meilleurs logiciels.

Si un quelconque système mathématique ou informatique confirme ou infirme une théorie, peut on affirmer que la théorie est vraie?

Je ne connais pas beaucoup d'exemple où une théorie sur l'évolution ait été testée à l'aide d'un logiciel informatique. C'est plutôt la théorie de l'évolution qui est appliquée à la création d'algorithmes. Cependant, voilà un exemple d'article de chercheurs qui ont cherché à voir si "l'évolution tendait vers plus de complexité" (question à laquelle une grande partie des biologistes répondent non) à l'aide d'une simulation utilisant des organismes virtuels : http://www.pnas.org/cgi/content/full/97/9/4463 (eux, ils répondent oui)

Un autre article, où des chercheurs ont utilisé des organismes virtuels "évoluant" sur un ordinateur pour démontrer que les principes darwiniens (mutations et sélection naturelle) pouvaient bien rendre compte de l'émergence d'adaptations très complexes : http://myxo.css.msu.edu/papers/natur...03_Complex.pdf Ce n'est pas vraiment un sujet de débat parmi les biologistes ; l'article donne plutôt l'impression d'avoir été publié pour contrer la vague créationniste aux Etats-Unis.

[Prolagus]

Oui les modèles math. existent, ça s'appelle p.ex. les stats & probas
(et la question de la 'vérité' en sciences est très épineuse, dommage que le forum Philo soit fermé )

[Quinto]

Merci, ces réponses sont très intéressantes, je me demandais si éventuellement vous auriez des ouvrages à me conseiller.
Je vais bien entendu commencer par m'intéresser à ces liens donnés.
Merci beaucoup.

[A voir en vidéo sur Futura]

[camaron]

Le modèle mathématique contient par construction certaines hypothèses, il ne peut donc pas démontrer un résultat. Il permet de confirmer qu'une hypothèse conduit à un certain résultat.

Par exemple simplement on peut montrer que la dérive génétique conduit aléatoirement à la disparition d'un gène si la pression sélective est inférieure à une valeur.

[invite972494a2]

Si un quelconque système mathématique ou informatique confirme ou infirme une théorie, peut on affirmer que la théorie est vraie?

Non, l'approche que tu cites est une approche de modélisation c'est-à-dire qu'elle permet de comprendre mieux le fonctionnement d'un système complexe. Il faut voir qu'il s'agit surtout d'un outil mais pas d'éléments qui reflètent l'exacte réalité biologique, souvent bien plus complexe car la variable environnementale par exemple --- de part son impredictibilité --- n'est pas modélisable.

[Quinto]

Oui c'est vrai, en fait j'en avais conscience que mon modèle était déjà faussé de part les hypothèses.
Celà étant, je construis mon modèle qui part des hypothèses que sont le brassage génétique, et le fait qu'un environnement hostile tend à faire disparaitre une espèce, qui je pense sont assez peu contesté, même par les créationnistes je pense (mon idée n'étant pas de faire une confrontation entre les darwinistes et les créationnistes, mais je pense que le fond du problème est quand même celui ci)

Si mon modèle conclut que certaines espèces vont se "modifier" ou plutôt vont évoluer de sorte à mieux vivre dans leur milieux, et que certaines "espèces vont apparaitre", est ce que j'aurai alors prouvé quelque chose? (plutot que le terme prouver que je n'aime pas puisque ce ne sont que des expériences, je préfèrerai le mot "valider").
Bien sur, tout ceci étant à mettre sous la coupe de l'expérience. De la même manière, on ne sait pas si les pommes tombent toutes à la même vitesse, mais ca semble bien être validé par l'experience.

En fait je me posais ces questions suite à de nombreuses discutions sur le sujet de l'évolution. Je me suis rendu compte qu'il serait peut être plus intéressant de voir se dérouler certains algorithmes que de faire des tests sur des espèces vivantes, car la vitesse de reproduction peut être largement accélérée et que l'on aurait une sorte de laboratoire à l'intérieur d'un calculateur, toute proportion gardée, naturellement.
Merci pour ces nouvelles réponses.

[aquilegia]

En fait je me posais ces questions suite à de nombreuses discutions sur le sujet de l'évolution. Je me suis rendu compte qu'il serait peut être plus intéressant de voir se dérouler certains algorithmes que de faire des tests sur des espèces vivantes, car la vitesse de reproduction peut être largement accélérée et que l'on aurait une sorte de laboratoire à l'intérieur d'un calculateur, toute proportion gardée, naturellement.

Bonjour,
les modèles permettant de prévoir l'évolution d'une population, et d'une espèce, en fonction de l'environnement, sont les modèles de géntique des populations.
Avant de vouloir élaborer un modèle, il faut donc parfaitement connaitre les mécanismes étudiés en génétique des population.

Il est possible de trouver de très, très nombreuses études dans ce domaine, en feuilletant un peu la littérature (Si il vous manque des bases, je vous conseille de commencer par le livre "les Avatars du gène", de P.H. Gouyon).