Oui
Non
Je ne sais pas
Bonjour,
On lit toujours que le procédé n'est pas au point car il détruit les cellules... Dans quelle mesure cela est-il grave ? Une technique avancée pourrait-elle régénérer les tissus, ou les lésions sont trop graves ? En particulier, les neurones sont-ils touchés ?
Y a-t-il des avancées progressives ? Est-il raisonnable d'espérer qu'un jour la technique soit au point ?
Dernière question : existe-t-il d'autres pistes de recherche dans l'optique de conserver le corps ?
Ça dépend de ce qu'on souhaite congeler :
- blastocyste
- sperme
- kératinocutes
etc
On sait congeler correctement de petit volumes de tissus/cellules avec chaque type de cellule ayant des contraintes propres.
Par contre un organe ou même un corps entier, pour l'instant on est loin des romans SF où les gens resteraient vivants... Pour les lésions, je pense notamment au système vasculaire et aux cellules sanguines comme les hématies -- ça fait partie des cellules et tissus ne sait pas congeler, d'où besoin en continu de dons du sang (à moins d'arriver à faire pousser des hématies en tube). Ce sont quand même des atteintes critiques. Difficile de dire si on pourra vraiment congeler des hématies ou de l'endothélium un jour
Pour les neurones, il me semble que même avec un prélèvement tissulaire de belles celules bien saines, il n'y a que 30% de survivante et encore : il n'y a pas que des neurones et pas dans les proprotions de départ...
J'ai également lu que même sans régénérer le cerveau en tant que tel, il pourrait être "scanné" et l'esprit transféré dans un autre support.
a condition que l'information soit suffisamment conservée.. Que sais-t-on là-dessus ?
Le mythe du connectome ? Parce qu'il s'agit bien d'un mythe -- la numérisation du cerveau. Sauf que je cerveau, ce n'est pas "juste" de nombreux branchements dont on sait qu'ils sont complexes, mais en plus influencés par la chimie, l'épigénétique, et même les transposons quand au traitement de l'information. La chimie et la plasticité du cerveau n'ont pas fini de nous émerveiller
Par ailleurs, rien ne garantirait qu'une copie exacte de votre "mémoire" donne le même individu -- tout comme deux jumeaux monozygotes ne sont pas la même personne, la conscience et la personnalité sont plus que la somme des souvenirs. Rien qu'une modification chimique comme l'adrénaline peut provoquer deux cascades complètement opposées : l'agressivité ou la peur. Si à stimulus égal on peut avoir de telles différences sur un même individu, imaginez avec un cumul de stimuli comme les souvenirs
On est de nos jours capable d'imprimer de plus en plus d'objet.. Pourquoi pas un jour le cerveau ?
Quelque soit la complexité de son fonctionnement, il reste un objet matériel, donc si on parvient à en faire une copie conforme (ou éventuellement sous une forme différente mais équivalent) l'esprit sera identique.
Je ne nie pas la difficulté technique, mais je n'y vois pas d'impossibilité fondamentale.
Il faudrait certes comprendre le cerveau pour commencer..
Le problème est d'assimiler votre conscience/personnalité à un objet ou un logiciel.
Un peu comme confondre la pipe et le dessin :
Je considère effectivement l'esprit comme un phénomène d'origine matériel, et a priori localisé dans le cerveau.
Tout comme le virtuel a beau paraître inconsistant, il est en fait contenu dans l'ordinateur matériel.
Le virtuel est inconsistant. Il n'est pas contenu sur odrinateur, on l'émule à partir de bits -- des creux et des pleins sur un support, des courants et coupures de courant dans des composants.
Le virtuel est "transportable" d'un support à l'autre parce qu'il est constitué à 95~99% de codage.
Pour une de nos cellules, seules les protéines sont encodées ; et encore il n'est marqué nulle part quand ni où les utiliser. Ces protéines représentent peut-être 40% du poids sec de la cellule, c'est encore pire si on compare à la masse totale humidifiée. Donc moins de la moitié ou peut-être moins de 20% de la structure cellulaire est effectivement encodé. Ça paraît "incroyable", mais ça marche comme ça depuis des milliards d'années. Tout le reste repose sur des réactions chimiques par cascades d'actions et rétroactions.
Le vivant est vraiment une source d'émerveillement parce que c'est vraiment d'apparence ordonnée et pourtant perpétuellement sur le fil du chaos.
C'est tentant de vouloir voir le cerveau comme les ordinateurs bien ordonnés que nous concevons. Seulement on est conçu (très) différemment.
