Bonjour à tous,
Quelqu'un pourrait t'il m'expliquer le mécanisme de putréfaction des restes de produits animaux dans le colon ?
Je lis que ce sont notamment le collagène et les tissus conjonctifs qui sont métabolisés par les bactéries intestinales, il y aurait une décarboxylation et une désamination de ces restes mais est-ce possible alors que les acides aminés ont été absorbés en amont dans le grêle ?
Merci de vos retours,
Olivier
Il y a peu d'études sur le sujet, mais les quelques études consultables indiquent un taux de digestion global de 94 à 100% des protéines ingérées (en fin d'iléon). Le fait que le collagène soit un peu plus résistant aux enzymes protéolytiques ne semble pas affecter ce rendement final. Une portion de ce total est récupérée par la flore intestinale pour sa propre croissance. Ce qui se retrouve au final dans le colon, ce sont surtout des fibres et autres composés indigestibles, des bactéries et divers déchets métaboliques, on y retrouve par contre pas de collagène en général.
Merci encore pour votre retour. Je demandais cela pour comprendre un peu l'étiologie de ce qu'on appelle la dysbiose de putréfaction dans le colon gauche.
Dysbiose qui serait en partie responsable d'une mauvaise santé intestinale (et donc des conséquences de type lien intestins-cerveau, inflammations diverses, etc) .
La personnes est généralement sujette aux ballonnements, gaz odorants et retrouve généralement un mieux-être après une diminution des produits animaux et un repeuplement en probiotiques sélectionnés.
A ma connaissance, il commence à y avoir un peu de littérature sur cette problématique tout autant que la dysbiose de fermentation dans le colon droit où les personnes ont des difficultés à digérer les fibres essentiellement.
Pour être particulièrement concerné par la dysbiose, la santé intestinale et les probiotiques, je n'avais jamais entendu parler de "dysbiose de putréfaction dans le colon gauche"...
Je suis rassuré, cela ne correspond pas à grand chose biologiquement et cliniquement, et le peu d'infos qu'on trouve sont sur des sites de "bien être", bourrés de raccourcis, d'erreurs et d'approximations.
La vie trouve toujours un chemin
Merci pour votre retour. Je vous entends bien mais que pensez de ces personnes chez qui l'on diagnostique cela (je parle de médecine fonctionnelle ou nutritionnelle bien sûr) par une clinique précise (ballonnements, flatulences odorantes, douleurs zone colon gauche, etc) et une biologie bien spécifique (Il me semble que c'est l'analyse des métabolites urinaires ou coproculture, analyses fécales) et qui se sentent mieux après un réglage alimentaire et un assainissement de l'intestin ?
Je me permets de vous joindre ce module trouvé sur le net qui explique ce phénomène: https://www.kine-formations.com/wp-c...-4-complet.pdf
Bonjour
je ne nie pas l'existence des symptômes que vous décrivez (et dont les causes peuvent être multiples)
en revanche il n'y a pas de lien évident et systématique avec une dysbiose particulière (terme qui n'a d'ailleurs pas de définition officielle) ou avec d'autres paramètres du microbiote.
Les Bacteroides et Clostridiales dont parle votre lien sont des composants normaux du microbiote humain.
Au sujet des "analyses fécales", il s'agit essentiellement de recherche de pathogènes, et donc d'espèces microbiennes bien particulières provoquant des infections digestives bien décrites.
La composition globale du microbiote n'intéresse pas la médecine diagnostique, notamment car il n'existe pas, sauf exception, de marqueur sensible et spécifique. Votre lien semble aussi présenter des raccourcis en attribuant une causalité à une corrélation de facteurs.
La vie trouve toujours un chemin
Je subodore que la dite "dysbiose" en lien avec une alimentation trop carnée soit uniquement liée à la surabondance en soufre organique qu'elle génère (issu notamment de la cystéine et méthionine). Ce soufre est un substrat pouvant servir à de nombreux métabolismes bactériens se traduisant notamment par l'émission de composés soufrés volatiles (en particulier l'hydrogène sulfuré, le sulfure de méthyle.diméthyle) qui donnent une odeur "pourrie" aux gaz digestifs et aux selles.
Réduire l'apport carné (notamment en charcuterie) permet en général de résorber ce phénomène naturel.
