bouffement d'un mur: connaissez vous cette technique de réparation ?

[invited87304ab]

Bonjour à tous,
vous trouverez ci-dessous une technique de réparation des bouffement ("ventre") sur un mur à double parement.
La méthode consiste à encadrer le bouffement avec un cadre de planches et des tiges filetées traversant le mur. Serrage progressif, descellement d'une pierre dans la partie basse permettant de vider les déchets entre les deux parements. Insertion de boutisse en béton armé.
La méthode:

http://www.meda-corpus.net/libros/pd.../1-13%20FR.pdf

source: Projet CORPUS Levant visant au maintien et à la réhabilitation de l'architecture traditionnelle sur le bassin méditerranéen.
Cette méthode est aussi décrite dans un très bon libre intitulé arts de bâtir traditionnel de J.Coignet

1/ L'avez vous déja utilisé ?
2/ Qu'en pensez vous ?
3/ Y a t'il d'autre méthodes


Merci d'avance
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[40CDV20]

Bjr,
Je ne sais pas si c'est superposable, mais j'ai eu l'occasion de voir faire quelque chose du genre sur les murs d'une église il y a de ça un bon demi siècle.
Les parois étaient re-verticalisées en force par des banches métalliques et vérins, après quoi il était injecté sous forte pression un coulis de ciment naturel pur, équivalent du prompt actuel.
Cdt.

[invited87304ab]

Oui ce que tu as vu ressemble apparemment, l'action mécanique des vérins joue le même rôle que le serrage des tiges filetées.

Par contre, si les injections de ciments étaient la panacée entre les années 60-80 à cause se résistance mécanique et de son étanchéité, elle est aujourd'hui fortement déconseillée. Le ciment agresse les pierres (sels) et l'humidité emprisonnée détériore l'ensemble de la structure. Certains bâtiments ont même du être entièrement démontés puis remontés.
(source: direction de l'architecture et du patrimoine)
merci

[invite21e9323e]

Bonsoir truitas, Bonsoir 40CDV20,

Voir cette discussion > http://forums.futura-sciences.com/br...e-deforme.html
Le mur est maintenu par la dalle, du moins ce que l'on peut supposer...
Ne pas oublier que le dessin correspond à mon ressenti des dires de benj, est-il exacte???

Concernant la méthode pour redresser un mur, je ne connaissais pas...
Je resterais inquiet quand même > Déplacer les pierres dans un sens puis dans l'autre, je ne sais comment se comporte le joint de mortier de chaux...
Vraisemblablement, je pense que le joint ne fait plus qu'un joint de calage mais non de liaison...
Il faut vraiment bien positionner les boutisses pour avoir une bonne résistance du mur... Je suppose que ce sont des boutisses débouchantes ou parpaignes...
A+

[A voir en vidéo sur Futura]

[invited87304ab]

Bonsoir Amaty,
effectivement le pdf a repris la technique présenté dans le livre De J Coignet cité plus haut. Cet architecte a mené de nombreuses études sur les constructions anciennes à partir des années 60.
Certains de ses ouvrages sont toujours cités en exemple à l'heure actuelle par ses confrères.

Je en suis pas sur que cela réponde à votre remarque sur l'état des joints mais il précise: "après dépose de l'encadrement, les joints seront refouillés et l'enduit de dégrossissage dosé à 350 kg de ciment bien fouetté en fond des joints."

Ce sont bien des boutisses parpaignes.

Comme votre schéma l'illustre parfaitement, plusieurs articles du même ouvrage soulignent les problèmes de déformation lorsqu'un seul parement est mis en charge ("murs ne comportant presque jamais de boutisses et dont le cœur est fréquemment hourdé en "mortier d'agasse".)

Je ne sais pas si cela est toujours d'actualité mais au cas ou afin d' éviter les bouffements:
"Dans un ensemble structurel qui reste globalement déformable, les associations entre les murs et les structures horizontales ne doivent pas être rigides...La rive du plancher formant chainage ne doit pas être engravée dans le mur car l'engravure, étant donnée la constitution traditionnelle du mur va nécessairement concerner structurellement la 1/2 de son épaisseur > affaiblissement structure + risque de flambage + apparition de fissures horizontales favorable à la pénétration de l'eau + pont thermique souligné par l'apparition d'un spectre en façade.

Préconisation: dalle en BA dont l'ancrage crée un faisceau assez ouvert de tractions convergentes.

1/ dalle connectées aux poutres si grosse section, connecteurs soudés au treillis et traversant la poutre

2/dalles non connectées: dalle mince 5 à 6 cm ancrée par point tous les 1.5 à 1.8 m.
Chaque ancrage sera en queue d'aronde sur toute l'épaisseur du mur afin de jouer le double rôle d'un tirant et d'une boutisse.
Boutisse en queue d'aronde coulée en même temps que la dalle
Dalle non adhérente aux murs

Précision: ces données datent des années 80.

[40CDV20]

Bjr Truitas73 et Amaty,
Je n'avais pas connaissance du terme bouffement, ceci étant en y réfléchissant en peu, on voit assez souvent des reprises localisées de ce type sur les murs (de pierres maçonnées) périmétriques des châteaux et grands domaines (Vaux par ex.). Par contre, on observe également que les zones reprises ne restituent pas strictement la verticalité mais plutôt un compromis qui permet de conserver le centre de gravité intramuros. Alors, réparations de fortune pour faire durer l'ouvrage ou zones saines de référence pour une reconstruction ultérieure ?
Cdt.

[invite21e9323e]

Dans un ensemble structurel qui reste globalement déformable, les associations entre les murs et les structures horizontales ne doivent pas être rigides.

Une dalle reste une charge très lourde et relativement rigide...Faire des axes de rotation au niveau contrainte de flexion apparaît reste difficile par rapport à des murs en pierres...
De la part la constitution de ces murs, il est également difficile de faire des articulations pour les profilés acier... Sans parler des poutres en béton armé...

Dalle non adhérente aux murs

Là encore, pour les auto-constructeurs, c'est assez délicat à réaliser > Mise en place d'une couche fusible...
J'ai souvent vu des dalles pour au contraire maintenir ou resserrer les murs...
A ce sujet, je préconise auparavant un chaînage périphérique (ou semi-périphérique) quitte a qu'il soit en verrue pour maintenir les murs, afin qu'ils ne s'écartent pas dans la partie supérieure, la dalle tirant les murs au niveau du sol...

après dépose de l'encadrement, les joints seront refouillés et l'enduit de dégrossissage dosé à 350 kg de ciment bien fouetté en fond des joints.

Un peu étrange... les murs en pierres sont maçonnés au mortier de chaux... Ce rejointoyage au mortier de ciment apparaît anachronique pour moi...
A+

[invited87304ab]

Bonsoir Amaty,
Merci pour toutes ces précisions