bonjour à tous,
je souhaite réaliser deux étagères sur mesure pour entreposer principalement des sous-verres, donc avec des charges assez conséquentes ; je sollicite votre aide pour la justification à l'Eurocode 5 et serais également intéressé par des liens vers des abaques, calculettes ou logiciels permettant de répondre à cette problématique.
Etageres_vue ensemble.jpg
structure envisagée:
en caissons juxtaposés pleine hauteur (2.45m) reposant sur une embase en mélaminé, posée sur plancher bois (perpendiculairement aux solives)
- 2 cadres en "échelle" (tasseaux de 30x50mm de sapin/épicéa du nord), chacun vissé à une joue en mélaminé de 18mm
- tablettes en mélaminé de 18mm fixées aux traverses des cadres
- pas de traverses perpendiculaires aux cadres mais des entretoises (OSB 18mm) à mi-largeur (max 30 cm) entre chaque niveau pour éviter le fléchissement des tablettes et soulager les montants
détail des cadres (caisson le plus chargé) :
- traverses de 50cm de large, assemblage à mi-bois collé-vissé avec les montants (4 à 5 niveaux)
- appui des montants sur une lisse basse de même section sur chant, fixée sur l'embase pour "rattraper" les 5cm manquants (tasseaux GSB de 2,40m)
- une lisse haute, elles aussi assemblée à mi-bois aux montants, fixée dans ossature bois pour lambris
charges:
- 50kg max par niveau (2 traverses de 50cm), soit 25kg par traverse ou approximativement une charge répartie de 500N/ml
Etageres_vues.jpg
Justification du support :
les 2 étagères représentent une charge globale (structure + chargement) d'environ 800kg, répartie sur 3 solives ; j'ai donc avant toute chose, procédé à la justification à l'Eurocode 5 de la solive médiane (la plus sollicitée), en considérant les étagères comme des charges ponctuelles : je mets les données de calcul en fin de message, si quelqu'un peut valider mes choix et ces calculs via un logiciel adhoc, cela serait sympa... sauf erreur de ma part, le taux de travail reste assez modéré pour les différentes contraintes, du fait de la faible portée des solives.
Justification des étagères :
pour les étagères, j'aimerais déjà modéliser le cadre pour étudier les efforts et savoir à quel point il serait sollicité seul, puis avec les entretoises et ainsi déterminer si les joues sont ou non superflues.
j'ai trouvé un petit logiciel en ligne nommé Strian (https://structural-analyser.com/) qui permet de visualiser les efforts, les moments et déformations d'une structure filaire en 2D ; cela donne une idée du comportement de la structure, mais j'hésite sur certains points :
- la structure en échelle reposera sur une lisse basse : j'ai considéré des appuis rotulés : c'est correct ?
- les traverses sont assemblées aux montants par assemblage à mi-bois collé vissé : ne voyant pas de possibilité de mouvement, j'ai considéré des liaison encastrées (autre choix possible rotulées) : c'est correct ?
diagramme des forces :
strian_diagramme_forces.jpg
diagramme des déformations:
strian_diagramme_deformees.jpg
Méthodologie:
comment appréhende t'on une telle structure pour une justification à l'Eurocode 5 ? puis-je la décomposer en structures élémentaires et ne calculer que les éléments les plus sollicités ?
par exemple, en prenant comme hypothèse que les tablettes sont fixées tous les 40 cm sur les montants (40, 80, 120, 160, 200), puis-je ne calculer que la résistance en compression verticale du montant de 40cm du 1er niveau, puisqu'il est soumis à la plus grande force (125N x 5) ?
autre exemple, puis je calculer une traverse comme une solive, en considérant qu'elle a des appuis encastrés au lieu de rotulés du fait du collage à mi-bois aux montants ?
- compression transversale: incidence de l'assemblage à mi-bois sur la section d'appui ?
- cisaillement : incidence de l'assemblage à mi-bois sur la largeur efficace ?
- flexion : incidence des appuis encastrés sur le calcul du moment et de la flèche max ?
question annexe : les traverses sont soumises potentiellement à la même charge répartie de 500N/ml ; pourtant dans Strian, on observe une flèche croissante du bas vers le haut : comment expliquer ce phénomène ?
pour les assemblages, j'ai trouvé 2 documents sur la plateforme Eurocode 5 (https://www.plateforme-eurocode5.fr/...tionnels-bois/) qui donnent quelques indications sur la démarche à suivre, mais cela ne concerne que des assemblages par simple contact (embrèvement, tenon-mortaise) : comment prendre en considération le collage ? est-ce que l'on considère que cela n'affecte que la nature des liaisons ?
merci d'avance pour vos éclairages
eseb
Justification de la solive médiane
Hypothèses:
solive de douglas : portée de 2200mm - hauteur de 195mm - largeur de 95mm - entraxe 600mm - longueur appui : 100mm
matériau: bois massif - classe de résistance inconnue (j'ai pris C18) - classe de service 1 (local chauffé) - classe durée application des charges : long terme
charges réparties : ELU : 1820N/ml (permanentes : 348N/ml - charges d'exploitation : 900N/ml)
charges ponctuelles : étagère1 : 1730N appliquée à 310 mm étagère 2 : 2440N appliquée à 1110mm
compression transversale (appui côté doublage) :
Effort de compression : 4698 N (détail : étagère1 : 1486N - étagère2 : 1209N - charges réparties ELU : 2002N)
contrainte de compression transversale : 0,380N/mm² (section d'appui efficace : 12350mm²)
résistance de compression calculée : 1,185N/mm²
taux de travail : 0,21 (coeff de majoration de résistance 1,5)
cisaillement (appui côté doublage) :
effort tranchant : 4697N (détail: étagère1 : 1486N - étagère2 : 1209N - charges réparties ELU : 2002N)
contrainte de cisaillement : 0,568N/mm² (hauteur efficace:195 - coefficient de forme : 1,5 - coefficient kcr : 0,67)
résistance de cisaillement calculée : 1,831N/Mm²
taux de travail : 0,31
flexion ELU:
j'ai calculé les moments de flexion à L/2 et à chaque point d'application des charges ponctuelles et retenu le max (point D)
moment de flexion max : 2 708 826N.mm (étagère1 : 1 607 601 N.mm - charges réparties : 1 101 225 N.mm)
contrainte de flexion : 4,50N/mm² (module d'inertie : 602 062 mm3
résistance de flexion : 10,66N/mm²
taux de travail : 0,42
flèches à l'ELS:
j'ai calculé les flèches maximales instantanées à L/2 (charges réparties) ou au point d'application (charges ponctuelles) et les ai additionnées : en toute rigueur, je pense qu'il aurait fallu calculer les flèches (charges réparties, étagère1 et 2) en chacun des points particuliers et prendre la flèche cumulée, maximale en un de ces points ; j'ai vu faire cette approximation ailleurs, et cela majore la flèche cumulée donc c'est un moindre mal ? comment procèdent les logiciels pro?
moment quadratique : 58 701 094 mm4 - module moyen axial: 9000N/mm²
flèche instantanée maximale: 2,05mm (détail : plancher à L/2 (G+Q) : 0,72mm - étagère1 : 0,31mm à 943mm - étagère2 : 1,02mm à 1103mm)
flèche différée : 1,01mm (détail : plancher : 0,21mm - étagère1 : 0,19mm - étagère2 : 0,61mm - kdef=60%)
flèche finale : 3,06mm (détail : plancher : 0,93mm - étagère1 : 0,50mm - étagère2 : 1,63mm) soit un rapport de 1/718
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