Gaz à effet de serre et Pic pétrolier

[invite8915d466]

Bonjour

certains géologues (en particulier l'ASPO) prévoient un pic du pétrole aussi tot que 2006 ou 2007, ou au mieux 2015. Dans le cas ou la dépletion du pétrole entrainerait une décroissance de l'activité économique, si elle n'est pas compensée par une exploitation accrue du charbon, est ce que les modèles sont plus optimistes?
les modèles climatiques que j'ai pu voir tablent toujours sur une croissance mondiale continue jusqu'en 2050, avec des taux variant entre "fourchette basse" et "fourchette haute" , mais est-ce vraiment réaliste ?
Et réciproquement, peut-on arriver à faire décroître suffisamment les émissions de GES en maintenant une croissance mondiale supérieure à 1% par an?

Merci
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[invitef7e9f743]

RK : Ce sont de bonnes questions pour les géologues, les pétroliers, et les économistes. Je n'en suis pas.

La rencontre d'une demande croissante de produits pétroliers avec un ralentissement voire un déclin de la production va certainement donner une forte impulsion aux recherches de moyens pour les utiliser plus efficacement. Et il y a de la marge pour les économies d'énergie ! Voilà qui est positif.

De l'autre côté, il y aura la tendance vers une dépendance et un développement accrus des ressources de charbon. Il y a du charbon pour quelques siècles de consommation, notamment en Chine. Mais le charbon donne le plus d'émissions de CO2 par kilowatt-heure d'énergie. Ce qui est décourageant.

Une parade possible : la séquestration, c'est-à-dire de capter le CO2 avant sa sortie de la cheminée et de le mettre quelque part d'où il ne sortira pas dans l'atmosphère pendant longtemps. Beaucoup de chercheurs et d'industriels y travaillent. Dans de grandes centrales de production d'électricité ou d'hydrogène, cela permettrait effectivement d'exploiter le charbon sans renforcer l'effet de serre. De plus, les pétroliers (IFP parmi d'autres) s'y intéressent, parce qu'injecter du CO2 dans le sous-sol permet d'augmenter le rendement des puits de pétrole, d'extraire une plus grande fraction du pétrole présent dans les nappes, de retarder le pic pétrolier.

Mais est-ce réaliste de tabler sur une application massive d'une telle technologie d'ici 2050 ?

Entre émissions toujours croissantes de CO2 avec croissance économique dans la gabegie, un crac économique ou une guerre avec réduction des émissions, qui est optimiste, qui est pessimiste ? Il faut travailler pour une croissance intelligente avec réduction des émissions. Si les pays de l'ancienne Union Soviétique parvenaient à réduire leur intensité carbonique (kg de CO2 émis par $ de PIB) au niveau français, ils pourraient multiplier leur niveau de vie par au moins un facteur 3 tout en réduisant leurs émissions de GES. Les chiffres sont similaires pour la Chine. Et on peut faire mieux que la France d'aujourd'hui !

[invitee38b7566]

Les climatologues ne font pas de prévisions d'évolution d'utilisation de l'énergie, ce sont des économistes qui développent ces scénarios (démographie, utilisation d'énergies...).

Cela reste un défi de découpler croissance et émissions de GES (cf dernières décennies). L'augmentation du prix du pétrole devrait stimuler des investissements importants vers la mise en oeuvre de technologies nouvelles (cf années 1970 avec le premier choc pétrolier). La séquestration du CO2 devrait jouer un rôle important dans la faisabilité de ce découplage.