Il y a quand même un problème de base dans cette épidémie : c'est qu'en l'absence de vaccins ou de traitement, on ne pourra pas empêcher l'épidémie de se propager tant que la population ne sera pas immunisée à environ 60 %.
Et avec un taux de létalité qui semble de 1 à 2% , cela fait une mortalité inévitable de 0,5 à 1% de la population, c'est à dire pour la France entre 300 000 et 600 000 morts inévitables. (en gros, la mortalité annuelle moyenne - sachant qu'une partie non négligeable des morts du Covid-19 serait sans doute morts dans l'année, ça ne fait pas un doublement mais probablement une augmentation très significative de la mortalité annuelle).
Et donc on fait face à une contradiction insoluble : si on bloque la contagion, on bloque aussi la propagation de l'immunité, et si on ne la bloque pas, on laisse l'épidémie flamber, ce qui avec les chiffres de morbidité et de mortalité conduit inéluctablement à un débordement des services de santé , et une multiplication peut etre par 3 ou 4 de la mortalité.
Pour le moment on choisit de la bloquer, mais ce n'est pas tenable sur la durée, car c'est tout le système économique qui risque l'asphyxie, avec des conséquences encore plus graves que le virus.
Si on accepte cette mortalité en "étalant le pic" pour ne pas déborder les services de santé, on voit qu'on est pratiquement dans les chiffres actuels, où le système de santé "tient le coup" mais limite, avec des saturations locales. Et donc en ordre de grandeur, la mortalité admissible est d'environ 1000 par jour.
Sauf qu'à ce rythme là, il faudra un an pour que la population soit immunisée. Si on l'augmente, on risque le débordement, et si on le baisse , on prolonge d'autant la nécessité des mesures de confinement.
On est donc sur la corde raide, il faut trouver un mode de fonctionnement qui permette un redémarrage raisonnable de l'économie sous peine d'asphyxie totale, mais sans non plus refaire flamber le nombre de morts, mais tout en laissant une propagation "raisonnable" de l'épidémie pour que les gens s'immunisent, en acceptant le tribut de décès inévitable. Ca s'apparente au pilotage d'un réacteur nucléaire où on doit rester "juste au régime critique". . Existe-t-il un fonctionnement social qui assure ça ? personne n'en sait rien...
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