Actu - Coronavirus : 25 nouveaux foyers d'infection identifiés en France
Si la progression du nombre de cas continue à ralentir en France, de nouveaux foyers d’infection sont apparus ces derniers jours. À Mené, dans les Côtes d’Armor, 69 employés ont été ainsi testés...
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Le mélange nouvelle inquiétante (du moins les titres dans les média) et discours rassurant (du ministre) mériterait d'être décrypté.Envoyé par RSSBot
Si la progression du nombre de cas continue à ralentir en France, de nouveaux foyers d’infection sont apparus ces derniers jours. À Mené, dans les Côtes d’Armor, 69 employés ont été ainsi testés...
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On peut estimer le nombre réel de nouveaux cas en France à partir du nombre d'admissions à l'hôpital (3,6% des cas selon l'étude épidémiologique publiée dernièrement). Il doit être entre 10000 et 15000 par jour. Et ce n'est pas un scoop.
Les 25 nouveaux foyers d'infection ne sont que la partie visible de l'iceberg : ce n'est que parce qu'ils se situent en grande partie dans des régions à faible circulation du virus que leur découverte est "frappante" et que ça permet aux média (Futura comme les autres) de faire du buzz. Dans la région parisienne, où le nombre quotidien de nouveaux cas est certainement de plusieurs centaines par département (plus de 1000 dans certains), s'il était possible de dénombrer les "clusters", c'est par centaines qu'ils se compteraient...
Rien de bien nouveau sous le soleil. C'est juste qu'on a maintenant plus de moyens pour tester systématiquement toutes les personnes ayant fréquenté ces foyers d'infection - surtout dans des régions où globalement la population est peu touchée.
Mais, même si plus de tests sont pratiqués aujourd'hui, ça donne l'impression que ceux-ci restent concentrés sur les "nouveaux" foyers d'infection identifiés. Quand le ministre dit "Vendredi, nous avons diagnostiqué 1.100 nouveaux patients atteints par le coronavirus", il s'agit de personnes infectées dans l'un de ces foyers, contaminées dans une période indéterminée, plusieurs jours avant le test. Ce n'est qu'une petite fraction des quelques dizaines de milliers de nouveaux cas en France durant la même période. En tout cas moins de 10%, même si on diagnostique autant de nouveaux patients tous les jours.
Ce n'est pas avec ça qu'on va "casser les chaînes de contamination" dans tout le pays et en particulier dans les régions où le virus circule le plus. Au temps pour le discours rassurant...
On va visiblement vers un régime à deux vitesses, dans lequel les départements "rouges" ont de fortes chances de le rester : rien que sur la région parisienne il faudrait être capable de pratiquer plusieurs dizaines de milliers de tests par jour (tous les contacts identifiables des cas détectés récemment) pour détecter à temps une partie significative des nouveaux cas. Je ne sais pas du tout où on en est. A défaut, on voit mal comment le déconfinement, même partiel, même avec distanciation, même avec masques, pourrait ne pas conduire à une nouvelle augmentation du nombre de cas.
...Sauf à tester rapidement les contacts, et isoler. Mais ce devrait être plus systématique. 50.000 tests par jour, ça me paraît peu. Les "brigades" sont elles suffisantes ? Y a-t-il toujours 30% de faux négatifs ? Se contenter d'un mètre de distanciation, est ce suffisant ?
Les météorites ne peuvent exister car il n'y a pas de pierres dans le ciel. Lavoisier.
Je ne suis pas d'accord. Ce qui compte, pour éviter l'augmentation du nombre de cas actifs (pour éviter la 2e vague, donc) c'est de garder un taux de reproduction en-dessous de 1. Si le Ro était vraiment autour de 3 (c'est la valeur qui revient le plus souvent, la valeur plus forte de 8 ou environ calculée dans une étude il y a quelques semaines n'a plus l'air d'être privilégiée), ça veut dire qu'il faut que les contacts à risque soient réduits d'un facteur 3 pour passer sous le seuil critique (en fait, probablement même moins : ce Ro estimé a été calculé en fonction de l'évolution initiale de l'épidémie, donc lorsque les gens qui avaient le plus de contacts à risques exprimaient au maximum leur potentiel de contagiosité (dit d'une autre façon : ceux qui avaient le plus de contacts à risque ont probablement été déjà contaminés en bonne partie, donc une bonne partie d'eux est maintenant immunisée et n'est donc plus contaminante, ce qui fait que, sur la population encore contaminable/contaminante, le Ro aurait été plus faible que 3), bref, gardons 3 pour rester simple).
Or, la distanciation physique, les gestes barrière, peuvent suffire à faire baisser le nombre de cas de contacts à risque d'un facteur 3. A cela, il faut ajouter l'effet de l'immunité acquise qui fait mécaniquement baisser le taux de reproduction, même en l'absence de gestes barrière : avec 10% de personnes déjà séropositives (c'est l'ordre de grandeur estimé dans les départements les plus touchés me semble-t-il), même si on est loin de l'immunité collective en l'absence de geste barrière, c'est loin d'être négligeable, et le taux de reproduction R s'écarte déjà notablement de Ro. (Pour un Ro de 3, on en serait à R=2,7 dans le modèle SIR.) Bref, en ajoutant cet effet aux gestes barrière et aux masques, il semble tout à fait possible de rester sous le seuil critique R=1.
Je regarde le compte twitter d'Antoine Flahault chaque jour, et il donne des estimations du taux de reproduction chaque jour (des estimations du taux de reproduction quelques jours avant en fait, puisqu'en raison de la durée d'incubation, 5 jours en moyenne, on ne constate les effets que plusieurs jours après les contaminations). Bref, plus d'une semaine après le début du déconfinement en France, si R était repassé au-dessus de 1, on devrait commencer à le voir, or il semble qu'on reste pour l'instant assez nettement sous ce seuil. De même qu'en Allemagne, qu'en Suisse, qu'en Espagne... Donc je pense qu'il y a plutôt de quoi être optimiste.
Ca ne veut pas dire que le virus va totalement disparaître évidemment, mais si on maintient R sous le seuil de 1 pendant plusieurs semaines, le nombre de cas actifs va rapidement atteindre un niveau négligeable, et on pourra peut-être alors alterner les périodes comme celle actuelle, où on est globalement très vigilants, et les périodes plus relax, où on pourra vivre normalement ou presque pendant quelques semaines avant de repasser aux masques et aux gestes barrière lorsque les cas auront de nouveau augmenté un peu...
Bonsoir.Sur l’ensemble de la population, il me semble qu'on est à moins de 10 % de personnes touchées, environ 8 %, en moyenne, ce début mai.
Pangolito et Pangolita sont dans un bateau...
Bonjour (l'heure tardive m'a fait omettre la politesse élémentaire sur mon dernier message...)
Certes, mais il y a de telles disparités entre les gens, entre ceux qui avaient 2-3 contacts à risques par jour et ceux qui en avaient plus d'une dizaine, qui faisaient la biser à plusieurs personnes au bureau... je n'ai pas les statistiques mais il est logique de se dire que ceux-ci ont été plus contaminés, et que donc leurs contacts ne comptent plus comme contacts à risques (et de toute façon ceux-là ont probablement beaucoup réduit ces contacts, en ne faisant plus la bise, en ne serrant plus la main, en se les lavant régulièrement).
Par ailleurs, le message auquel je répondais mentionnais explicitement une inquiétude quant à la gestion du déconfinement dans les zones fortement touchées, où on est au-dessus de la moyenne nationale.
Dernière modification par nash06 ; 20/05/2020 à 05h59.
Bonjour,
Je suis d'accord avec l'argument, pour la période précédant le confinement. Ensuite la majorité de ces gens ont été privés de contact, en télétravail ou au chômage partiel, mais de toute façon cloîtrés à leur domicile. Et seule une petite partie d'entre eux avait pu être contaminée avant : le 17 mars, guère plus de 1% de la population l'avait été.
Reste à voir à quel point les contacts vont rester limités en nombre (télétravail, fréquentation limitée des immeubles de bureaux et des transports en commun, etc.) et n'auront lieu qu'à des distances suffisantes et/ou à travers des barrières plus ou moins efficaces (les masques par exemple). Et combien de temps ces mesures pourront être supportées. Parce que je ne crois pas que l'épidémie va s'éteindre de sitôt...
L'élément crucial de la stratégie annoncée étant le dépistage des cas suspects et de leurs contacts, j'ai effectivement quelques doutes quand je lis que le ministre se félicite qu'on ait trouvé 1100 patients PCR+ en une journée, alors qu'il doit y avoir plus de 10000 nouveaux cas par jour.Par ailleurs, le message auquel je répondais mentionnais explicitement une inquiétude quant à la gestion du déconfinement dans les zones fortement touchées, où on est au-dessus de la moyenne nationale.
Comme en parallèle on annonce la découverte de dizaines de clusters, avec dans chacun plusieurs dizaines de personnes testées PCR+, dans des régions où le virus circule peu, j'en déduis de plus qu'assez peu de ces fameux 1100 cas ont été détectés dans les régions où pourtant le nombre de porteurs du virus est le plus élevé.
En particulier la région parisienne dans laquelle il doit y avoir 3000 à 5000 nouveaux cas par jour vu le nombre d'admissions dans les hôpitaux, et quelques dizaines de milliers de personnes contagieuses sans le savoir (en comptant 2 jours avant les symptômes, et quelques jours de plus pour les patients qui ont la chance de ne pas avoir de symptômes ou d'en avoir d'assez bénins pour ne pas penser à consulter).
D'où mon inquiétude... Surtout que c'est de loin la région la plus dense, et dans laquelle le nombre moyen de contacts de chaque nouveau patient est le plus élevé.
Je ne serai rassuré sur la capacité de détection et d'isolement des nouveaux cas et sur les résultats de la stratégie visant à casser les chaînes de contamination (pas seulement dans les régions peu touchées) que quand je lirai qu'on en trouve plus de 1000 par jour en région parisienne.
Et accessoirement, quand le ministère de la santé sera capable de publier des données détaillées sur la répartition géographiques des tests PCR effectués et des résultats PCR+.
