L’homme se définie lui-même comme un animal pensant. C’est ce qui lui permet de « s’extraire » du reste du règne animal pour en faire un règne à part entière : l’homo autocongratulis. Fièr, de cette aptitude dont lui a fait cadeau mère nature, il a entrepris depuis quelques décades d’essayer de materialiser la pensée à travers quelques objets de sa création afin que ces derniers le soulagent un peu de ce fardeau au quotidien.
Les exemples ne manquent pas : des frigos intelligents qui estiment que vous vous nourrissez mal en analysant leur contenu et qui prennent soin de commander des soupes de légumes au marchand du coin, des ordinateurs qui battent nos champions d’échecs ou qui composent de la musique, et pour les gens seuls, il existent même des programmes informatiques avec qui ont peut discuter de tout et de rien et qui peuvent même vous donner un conseil comme le ferait un ami d’enfance ; bref, une partie de cette pensée humaine, pudiquement nommée intelligence artificielle nous assiste (pour ne pas dire nous gouverne) déjà dans les taches quotidiennes.
On se rassure en se disant qu’il y a toujours un homme derrière une machine. Par exemple, le pilotage automatique d’un avion est possible mais c’est le pilote qui decolle et qui atterri… mais n’est ce pas tout simplement parce que la modelisation technologique de ce processus est encore trop compliqué pour être mis en place maintenant ? Ce n’est qu’une question de temps, on arrivera bien à faire décoller et atterrir un avion tout seul un jour. Idem pour les opérations chirurgicales ou les prises de décisions boursières. D’ailleurs, la machine le fera sans doute mieux qu’un homme (errare humanum est). Mais l’homme connaitra t-il les limites à ne pas dépasser ? et d’ailleurs, quelles seraient ces limites ?
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