Bonjour les astrophysiciens en herbe !
La majorité d'entre nous préfèrent faire des mots croisés ou lire ce que j'appelle "la littérature de loisirs" durant leurs vacances au soleil. Histoire de me démarquer, j'ai déniché dans un tabac-presse de Noirmoutier un numéro spécial de je ne sais plus quelle revue scientifique, dédié aux infinis et autres concepts tout aussi légers qui vont avec
Alors, non seulement j'ai pu le lire à la plage sans déclencher de migraine, mais en plus j'ai pris des notes pour vous en faire part une fois revenu de vacances. C'était sans compter sur mon tempérament distrait, qui m'a fait égarer les papiers à la rentrée, ni sur mon caractère tenace, qui m'a permis de les retrouver cette semaine
D'après une étude publiée il y a pile poil un an dans la revue Nature, basée sur une interprétation nouvelle des données fournies par le satellite Planck : la probabilité pour que la courbure de l'espace soit positive serait de 99%. Si cela se confirme - ce qui n'est pas encore le cas -, l'univers serait serait de taille finie mais sans bord, et plus précisément une hypersphère.
C'est là que notre affaire se complique encore plus, car il existe plusieurs classes topologiques de courbures, chaque type de courbure de l'espace correspondant à une taille et une forme d'univers différente. De surcroît, chaque topologie dépend d'une valeur spécifique de densité de l'énergie du vide, et nous n'avons pas encore réussi à calculer celle qui correspond à "notre" univers ; pour citer Emilian Dudas, directeur de recherche à l'Institut Polytechnique de Paris, la plage de valeurs possibles impliquerait pas moins de 10 puissance 500 types d'univers différents.
Interrogé sur le sujet, Jean-Philippe Uzan, de l'Institut d'Astrophysique de Paris, affirme qu'en l'état actuel de nos connaissance, nous n'avons aucun moyen de trancher. D'autres données fournies par Planck permettent de déduire que l'univers dans son ensemble (c'est à dire observable et inobservable) serait au minimum 92% plus grand que l'univers observable, ce qui nous avance un peu pour la taille, mais pas pour la forme.
Pour ma part, je me console avec le bon vieux adage consolateur : ce n'est pas la taille qui compte.
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