C'est un peu ça.
Si je me souviens bien c'est même l'expression que j'avais lue dans l'encyclopédie de philosophie de Stanford : l'ontologie en MQ est un isomorphisme entre les concepts (exprimés mathématiquement) de la MQ et les concepts classiques (de la physique classique, intuitifs, du quotidien).
Mais on fait ça aussi (évidemment il faut faire attention aux raisonnements circulaires et, croit moi, ce n'est pas évident ! Comme l'a signalé Maximilien Schlossauer, beaucoup de "démonstrations" de la règle de Born sur les probabilités quantiques sont totalement circulaires et c'est souvent bien "caché")
Bien entendu, on a construit les lois de la MQ à partir de la physique classique. Donc, c'est logique qu'on ait une correspondance.
Plus précisément : on a le cadre (le formalisme) classique et le cadre quantique. On a des lois exprimées dans le cadre classique et des règles permettant de trouver leur formulation dans le cadre quantique (remplacement des variables par des opérateurs, règles de commutation pour les variables canoniquement conjuguées,etc...)
Mais ce charabia physicomathématique, c'est bien, mais encore faut-il comprendre ! Donc on peut se poser la question de :
- Soit les lois physiques décrites dans le cadre quantique
- Soit, moi, observant (avec mes yeux) un phénomène physique
Pourquoi, à mon échelle, est-ce que je vois un "monde classique" décrit par des lois physiques décrites dans un "cadre classique" ?
Et bien, ce n'est pas si trivial !
Il faut faire intervenir (en plus de la théorie MQ elle-même et les lois des aspects physiques abordés) :
- l'interprétation (inévitable, et c'est difficile car ça "interfère" avec les autres points)
- le principe de correspondance (puisque h est petit, on pose h = 0, on doit retrouver les lois classiques, c'est le chemin inverse de ci-dessus, c'est aussi lié au fait que le principe d'incertitude a peut d'impact à notre échelle à cause de la faible valeur de h et des "grandes" masses)
- Lois des grands nombres : effets statistiques, moyennes, théorème optique, thermodynamique,...
- Décohérence (disparition des superpositions quantiques et apparition des "bases privilégiées" suite à l'interaction avec l'environnement)
Et beaucoup d'aspects viennent mettre leur grain de sel :
- la classicalité (le fait qu'un objet classique est bien identifié, bien localisé et que son état peut servir de "mémoire")
- la mesure
- la flèche du temps
Et on se heurte parfois a des difficultés d'interprétation liée (par exemple) à l'intrication quantique ou à la relativité. Et parfois on se prend les pieds dans le tapis (par exemple, confondre physique, mathématique et philosophie).
Bref, c'est un véritable domaine de recherche à part entière.
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