A quand une université du désastre ?
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A quand une université du désastre ?



  1. #1
    invite9cd736bc

    A quand une université du désastre ?


    ------

    Bonjour,

    Vu que tout progrès amène sont lot de catastrophe, ne serait-il pas opportun de créer une université du désastre ?

    construire un avion supersonique gros porteur de 1000 places, c’est programmer des accidents faisant 1000 morts ; fabriquer des centrales nucléaires c’est accepter d’enterrer des déchets éminemment toxiques ; confier les cotations boursières à des automates instantanés, c’est prendre le risque d’une panique financière. La vitesse nous mène au cœur des nouvelles technologies, des dernières avancées des sciences, de la philosophie du « progrès ». Paul Virilio : « Après l’ère révolutionnaire, après le chant du progrès, nous entrons dans l’ère révélationnaire. La révélation que le monde est fini, menacé d’épuisement, devenu trop petit pour nos sciences, nos techniques, nos machines - le deus ex machina. Trop petit pour nous les hommes pressés, compressés, de plus en plus nombreux. Une révélation qui blesse notre arrogance.»
    « À l'accident ancien qui est local, nous sommes en phase de voir surgir l'accident intégral qui ne se déroule pas seulement dans l'espace réel mais dans le temps réel, celui de l'immédiateté. L'accident intégral déclenche en chaîne d'autres accidents, et fait système. C'est pour cela que je suggère l'ouverture d'un musée des Accidents et la création d'un Conservatoire des catastrophes, à côté du Palais de la découverte ou du Conservatoire des arts et métiers, non pas pour entretenir le sentiment de la peur, mais parce qu'ils sont le pendant l'un de l'autre. J'irais même plus loin, je suis persuadé qu'il est impératif d'ouvrir une Université des désastres. D'où vient la catastrophe? Elle procède du succès des technosciences. C'est l'accident de la réussite, pas celui de l'échec. Cette université devra mesurer et prévenir l'accident du succès technique. Cela ne me paraît pas fou, c'est même la base du bon sens ! »

    Paul Virilio
    On connaît les stimulantes réflexions de Paul Virilio, l’un des philosophes français contemporains les plus traduits à l’étranger, inventeur de la dromologie (études sur la vitesse) et penseur de l’accident. Dans son nouveau livre, il annonce, sur la base de dizaines d’événements précis puisés dans les médias, le risque prochain de ce qu’il nomme l’« accident intégral ». C’est-à-dire une mégacatastrophe qui – en une dramaturgie intensifiée par la règle des trois unités de temps, de lieu et d’action – cumulerait : la bombe climatique, la bombe atomique, la bombe démographique et l’explosion de la bombe financière.

    Il y aurait donc urgence. Car l’instant de cette convergence fatale de tous les risques, selon Virilio, se rapproche. Comment l’éviter ? Il sera difficile de miser sur la science ou sur l’information. Parce que, « au cours du XXe siècle, la militarisation de la science a rendu suspecte la connaissance, tout comme le développement de la presse à sensation avait rendu suspecte, au XIXe siècle, l’information publique ». L’idée de Virilio est d’encourager, au plus vite, la fondation d’une « université du désastre accompli » au sein de laquelle, par le biais de disciplines nouvelles, seraient analysées les grandes catastrophes (depuis le Titanic jusqu’aux attentats du 11-Septembre) afin de « dissuader l’avenir d’advenir ».
    L'université du désastre...

    Cordialement

    -----

  2. #2
    invite807a7f39

    Re : A quand une université du désastre ?

    en effet ,
    mais chaque chose qu'on fait peux avoir une conséquence négative ,donc en gros on apprendrais a ne rien faire (quoique meme ne rien faire peux etre negatif )

  3. #3
    invite4b0d1657

    Re : A quand une université du désastre ?

    Elle existe déjà cette université, elle a déjà donné naissance à 2 thèses géniales :

    1 : FLUCTUATIONS QUANTIQUES DE LA SIGNATURE DE LA METRIQUE A L'ECHELLE DE PLANCK

    2 : ETAT TOPOLOGIQUE DE L'ESPACE TEMPS A ECHELLE 0

  4. #4
    invitedaba4692

    Re : A quand une université du désastre ?

    Citation Envoyé par Dignaga Voir le message
    Bonjour,

    Vu que tout progrès amène sont lot de catastrophe, ne serait-il pas opportun de créer une université du désastre ?
    Je pense qu'il serait plus judicieux de limiter les progres techonologiques.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite9cd736bc

    Re : A quand une université du désastre ?

    Bonjour,

    J'ai l'impression que la promotion de la science et de l'importance de l'innovation, pour le développement économique nous rend aveugle et sourds, aux nécessités de développer une culture de gestion des risques, et une prise en compte, une considération pour les facteurs humains.
    Notre cécité, nous amène à nous engouffrer tête baisée, dans l'adoption de nouvelles technologies, en toute inconscience des conséquences à long terme sur l'environnement naturel et social.
    Notre société, vit dans le paradigme de l'objet, dans le culte de la prothèse, qui nous permet de tout faire, et ce culte de l'objet, cette idéologie du contrôle de la matière, occulte l'esprit et la conscience subjective, qui par nature échappe à la science.
    Derrière ce culte de l'objet qui caractérise notre monde moderne, il y a une opacification du sujet, de la conscience, de ses finalités plus ou moins avouables, de ses motivations plus ou moins conscientes.
    L'humain me semble donc bien symbolisé, par le mythe d'Icare, Icare qui grâce à la technologie s'élève dans les airs, par sa compréhension des lois de la nature, et qui grisé par un début de succès tente de s'élever toujours plus haut jusqu'à ce que la cire, symbole de la technologie, trouve sa limite d'utilisation face à l'imprévisibilité et la complexité du monde.
    Mais autre limite d'Icare, est aussi son orgueil. Sa limite est aussi une méconnaissance de lui-même.
    Le problème à mon avis n'est pas inhérent à la technologie, ni à la science, mais prend sa source dans la brisure de symétrie qui apparaît entre la connaissance objective, celle relative au monde matériel, et la connaissance subjective celle relative à l'esprit, au sujet, et à sa subjectivité.
    Hors si l'on observe la société, on constate, que tout notre système éducatif, est fondé, sur la connaissance objective, orientée vers la technologie, vers l'action du corps sociale, et son économie, et non orientée vers l'épanouissement de l'individu, son intégration dans la société, son processus d'individuation.
    Au nom de la laïcité, notre société confis toute la problématique du sujet et de l'esprit, aux religions bien souvent en décalage total, avec la réalité changeante du monde moderne.
    Il nous manque donc une culture de la subjectivité, distribuant à chacun les cartes permettant de gérer au mieux le stress, et de maintenir un équilibre, dans un monde ou tout va de plus en plus vite.
    Ces manques éducatifs entraines tous les excès de notre modernité, l'hubris technologique, toutes les formes de compensations, les drogues, qui objectivent , qui extériorisent nos malaises intérieurs...
    La crise n'est donc pas seulement économique, elle est à mon sens spirituelle, elle résulte d'un oubli de l'esprit, de sa réalité, de ses besoins vitaux, et ceci se traduit, par toutes formes de compensation, de dépendance, d'excès et d'inconscience, que nous connaissons aujourd'hui.
    L'hubris technologique, est un opium comme les autres, un relais affectif, qui vient compenser notre méconnaissance de nous-même et des autres.

    Cordialement,

  7. #6
    inviteb14aa229

    Re : A quand une université du désastre ?

    Je suis assez d'accord : introduire la psycho parmi les matières fondamentales dès le collège ne serait pas une mauvaise chose.

  8. #7
    invitedaba4692

    Re : A quand une université du désastre ?

    Citation Envoyé par Dignaga Voir le message
    Bonjour,

    Notre cécité, nous amène à nous engouffrer tête baisée, dans l'adoption de nouvelles technologies, en toute inconscience des conséquences à long terme sur l'environnement naturel et social.

    L'humain me semble donc bien symbolisé, par le mythe d'Icare, Icare qui grâce à la technologie s'élève dans les airs, par sa compréhension des lois de la nature, et qui grisé par un début de succès tente de s'élever toujours plus haut jusqu'à ce que la cire, symbole de la technologie, trouve sa limite d'utilisation face à l'imprévisibilité et la complexité du monde.
    Bonjour,
    je suis d'accord avec la premiere partie de votre commentaire. Comme Icare, on utilise des technologies que l'on ne maitrise pas completement. Mais contrairement a Icare, les dangers ne se limitent pas uniquement aux personnes qui utilisent cette technologie. La gestion des risques est une question democratique (qui concerne tous le monde) mais qui demande un savoir, une expertise que seul un pourcentage extremement faible de la population est capable de maitriser voir de comprendre.

    Je ne pense pas que donner des cours de psychologie ou d'autre semi-science aidera a former le future citoyen a determiner si par exemple il faut permettre la culture d'OGM, le developement des nanotechnologies, l'augmentation du nombres de centrales nucleaires ou encore la creation de nouveaux outils financiers (du genre subprimes..). Je crois qu'une culture mathematique poussee (et notament en statistique) permettrais d'avoir des citoyens mieux a meme de comprendre les risques de tels ou tels developements scientifiques et etre mieux a meme de decider de limiter le developement technologique dans certains domaines.

  9. #8
    inviteb14aa229

    Re : A quand une université du désastre ?

    Citation Envoyé par Insight Voir le message
    Je ne pense pas que donner des cours de psychologie ou d'autre semi-science aidera a former le future citoyen a determiner si par exemple il faut permettre la culture d'OGM, le developement des nanotechnologies, l'augmentation du nombres de centrales nucleaires ou encore la creation de nouveaux outils financiers (du genre subprimes..). Je crois qu'une culture mathematique poussee (et notament en statistique) permettrais d'avoir des citoyens mieux a meme de comprendre les risques de tels ou tels developements scientifiques et etre mieux a meme de decider de limiter le developement technologique dans certains domaines.
    Semi-science ?
    En fait, je parlais d'autre chose. Dignaga a parlé de stress, de dépendance... Je suggérais que l'étude de la psycho pouvait peut-être protéger du recours aux croyances farfelues et à la fuite dans la surconsommation. Mais peut-être n'est-ce qu'un voeu pieux...
    Ce qui n'est évidemment pas incompatible par ailleurs avec une culture scientifique.

  10. #9
    invite9cd736bc

    Re : A quand une université du désastre ?

    C'est Maurice Merleau-Ponty qui a écrit :

    " La science manipule les choses, mais renonce à les habiter"

    Petit aphorisme qui résume bien, cette brisure de symétrie que j'évoquais précédemment.

    La science a permis de sortir de l'obscurantisme moyen-moyenâgeux, mais je crains que par réaction nous soyons tombés dans le symétrique inverse, nous conduisant à une nouvelle forme d'obscurantisme.

    Bien sûr une solide culture scientifique est plus que jamais indispensable, mais si cela permet à Icare de voler plus haut, cela ne règle pas le problème psychologique, voir spirituel d'Icare.

    Nous devons d'une manière ou d'une autre réinvestir l'esprit, à la lumière des connaissances acquises par la science.

    Nous devons ré-inventer une nouvelle culture, et des valeurs, qui remettent l'épanouissement de l'individu au coeur de nos préoccupations. Un nouvel humanisme.

    A l'heure, ou l'on évoque la légalisation du cannabis, la surconsommation de psychotropes, le sport orienté vers le business,
    aidé par le dopage.

    Il y a une exacerbation de l'esprit de compétition, et les compétiteurs, deviennent les représentants kamikazés, de ces compétitions, qui broient l'individu.

    On est loin du fameux "Esprit sain dans un corps sain".

    On est plutôt en face d'un corps névrosé, et d'un esprit qui cherche des compensations, des succédanés de bonheur, faute de disposer,du savoir être indispensable à cette quête.

    Notre société s'est démarquée de phénomène religieux au nom de la laïcité, mais se contenter d'inscrire "Liberté-égalité-fraternité" sur les frontons de certains monuments ne suffit pas.

    La fraternité, l'égalité, la liberté, cela s'apprend. IL y a à mon avis dans la médiocrité culturelle ambiante, sa superficialité, un énorme fossé à combler.

    Cordialement,

  11. #10
    Gilgamesh
    Modérateur

    Re : A quand une université du désastre ?

    Citation Envoyé par Dignaga Voir le message
    C'est Maurice Merleau-Ponty qui a écrit :

    " La science manipule les choses, mais renonce à les habiter"

    Petit aphorisme qui résume bien, cette brisure de symétrie que j'évoquais précédemment.

    La science a permis de sortir de l'obscurantisme moyen-moyenâgeux, mais je crains que par réaction nous soyons tombés dans le symétrique inverse, nous conduisant à une nouvelle forme d'obscurantisme.
    Dans la citation de MMP la "chose" c'est le concept scientifique. Par exemple le concept de masse ou d'énergie. Si je mesure le concept "volume de l'océan" j'utilise une abstraction et pendant le temps de l'opération le volume de l'océan devient une succession de puissance de 10 que j'aditionne. Mais ça n'est en rien un frein à ce que le scientifique soit également un bon marin. Opposer les deux me semble très peu pertinent.
    On pourrait dire la même choses des objets techniques (la maison, la voiture, l'avion, l'ordi) : quoique crée par un processus qui utilise l'abstraction du concept, ils sont habitables et habités. Les utilisateurs peuvent avoir une relation très charnelle et investir beaucoup d'affect là dedans. Je ne vois aucun processus de déshumanisation là dedans.

    Ensuite... la plupart des citoyens ne sont pas scientifiques.

    En fait, le problème pourrait plus venir de l'inculture scientifique, qui rend le monde façonné par les concepts de la science relativement abstrus. Mais il me semble que l'environnement des sociétés traditionnelles était tout aussi mystérieux...

    a+
    Parcours Etranges

  12. #11
    invite9cd736bc

    Re : A quand une université du désastre ?

    Dans la citation de MMP la "chose" c'est le concept scientifique.
    Dans la citation de MMP la "chose" c'est le monde dans lequel nous vivons, ce qui donne un sens à la deuxième moitié de la phrase :

    "...Mais renonce à les habiter".

    Par exemple : Une entité qui tente d'en manipuler d'autres, les considère comme des objets, elle les conceptualisent, pour arriver à ses fins, en utilisant une méthode. Elle se place donc au dessus de ces choses qu'elle s'ingénie à manipuler.

    On cherche toujours à manipuler et contrôler des états de choses, qu'on refuse tels qu'ils sont, d'où notre désir de les changer.

    Habiter le monde c'est le vivre tel qu'il se présente, sans vouloir le changer apriori.

    Cordialement,

  13. #12
    shokin

    Re : A quand une université du désastre ?

    Le forum FUTURA SCIENCES n'est pas un forum pour refaire le monde.

    Aussi, Dignaga, je ferme cette discussion (pour donner le change), sans compter les deux discussions sur le même sujet, que d'autres personnes de l'équipe de modération ont déjà archivées.



    Shokin
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

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