T.e.m.p.s.
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T.e.m.p.s.



  1. #1
    invite1ec00046

    T.e.m.p.s.


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    Bonjour,

    L'évolution, ainsi que la connaissance scientifique ne semblant pas suivre une évolution linéaire, mais plutôt géomêtrique en terme de physique, ne sommes nous pas confronté à un problème sémantique pour définir ce que nous livre l'univers ?

    Le mot "TEMPS" a-t-il atteind ses limites ?

    Merci de votre attention.

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  2. #2
    invitea99e6a66

    Re : T.e.m.p.s.

    Citation Envoyé par benedictvs Voir le message
    Bonjour,

    L'évolution, ainsi que la connaissance scientifique ne semblant pas suivre une évolution linéaire, mais plutôt géomêtrique en terme de physique, ne sommes nous pas confronté à un problème sémantique pour définir ce que nous livre l'univers ?

    Le mot "TEMPS" a-t-il atteind ses limites ?

    Merci de votre attention.
    Vous avez raison : on a un problème avec le mot temps.
    D’abord parce le mot temps ne peut pas être défini : la notion de temps a quelque chose de primitif, d’« originaire » au sens où elle n’est dérivable d’aucune autre notion, de sorte que toute tentative pour la définir ne peut être que redondante.
    Ensuite, parce que le mot temps est devenu exagérément polysémique. L’abondance de la mitraille verbale a si peu compensé l’imprécision du tir conceptuel que ce vocable semble désormais capable de (presque) tout désigner : la succession et la simultanéité, la durée et le changement, l’époque et le devenir, l’attente et l’usure, le vieillissement et la vitesse, et même l’argent ou la mort. Sa signification est même devenue si flottante qu’on est en droit de se demander s’il ne devrait pas être systématiquement remplacé par des désignations plus modestes, plus spécialisées, en tout cas libérées de toute l’ambivalence mystérieuse dont l’histoire du langage l’a chargé. Sous peine d’entretenir la confusion, quiconque veut désormais penser le temps doit - au minimum - commencer par procéder à une sorte de « nettoyage de la situation verbale ».
    Enfin, parce que le langage par lequel nous croyons dire le temps s’est comme sédimenté au cours des âges, figeant dans sa structure-même des analogies dépassées, comme celle du fleuve par exemple. Il s’est si peu adapté et si peu précisé qu’un siècle après les travaux d’Einstein, nous continuons à utiliser le mot temps pratiquement de la même manière qu’avant Galilée. Cette fixité de la langue ne serait pas bien grave si elle n’induisait pas subrepticement une sorte d’ensorcellement de la pensée : le langage ne nous dit pas ce qu’est le temps, mais il détermine implicitement ce qu’il faut penser à son propos et formate dans l’œuf notre conception de la temporalité. Il y a comme une « métaphysique du langage quotidien » (pour reprendre l’expression de Jean-Luc Petit), par opposition à une métaphysique qui prendrait les théories physiques pour point de départ. C’est pourquoi notre pensée, lorsqu’elle se rive aux seuls mots, se condamne à tourner en rond.
    Pour toutes ces raisons, notre façon coutumière de parler du temps a besoin d’être critiquée.
    Bien à vous. Etienne K