Bonjour,
Comment font les industriels pour minimiser leur taux d’émission de CO2 ?
Maintenant on leur donne un quota d’émission, puis après deux ans ou trois ans la société doit diminuer encore plus ces taux de CO2 ! je ne voit pas comment peut elle atteindre l'objectif ! normalement elle doit produire plus, donc dégager plus de CO2 !
Est-ce qu’on peut me citer un cas concret ?
Je vous remercie beaucoup pour votre aide
ben c'est comme les impots, tu cherches à les minimiser en faisant les meilleurs placements les moins imposés, mais ça va quand même pas jusqu'à renoncer à des revenus pour pas payer d'impots. Si elles dépassent leur quota, elles achetent des permis sur le marché. Ceci dit les quotas ont été généreusement accordés du coup le prix est très bas et ça n'a pas d'inconvénient. C'est une des faiblesses du marché du CO2 , ça tend pas à diminuer au maximum la production, ça tend à l'aligner sur les quotas prédéfinis (et seulement pour une petite partie de sa production, le reste , on fait comme on veut).
Des pistes pour minimiser les émissions de CO2 :
- améliorer l'efficacité énergétique de l'installation. C'est à dire produire plus avec la même quantité d'énergie. Il y a plein de manières de faire ça, les industriels le font depuis longtemps, mais il reste des marges de progrès. Les choses les plus faciles à faire ont déjà été faites, et plus ça ira, plus l'amélioration de l'efficacité énergétique demandera des investissements. Tant que le coût de ces investissements reste supérieur au coût des émissions de CO2 qu'il éviterait, l'industriel ne fait rien. Mais lorsque le coût du CO2 augmentera, certains investissements deviendront rentables.
- changer de combustible. Passer d'un combustible très émetteur de CO2 (comme le charbon) à un combustible plus "propre" (comme le gaz) permet de diminuer énormément les émissions. Dans l'ordre d'émission décroissant, tu as le charbon, le fioul, le gaz, et enfin la biomasse (déchets de bois par exemple).
- acheter des quotas de CO2. Mais bon, je n'appelle pas ça réduire ses émissions.
je pense que la question posée par Isabella reflète bien l'ambiguité de ce qu'on appelle la "réduction" : il y a deux choses bien différentes, réduire l'intensité carbonée (la quantité émise par unité de bien produit), et réduire la production totale, qui elle dépend du volume de l'activité ! evidemment, à volume constant, les deux sont identiques. Mais justement a priori le but d'une entreprise est de développer son volume d'affaire, donc réduire son intensité carbonée n'est pas synonyme de réduire son volume total (les chinois ont très bien compris ça ....).
En réalité, c'est un problème bien plus central que le seul problème des entreprises, c'est le même problème pour le monde entier. Toutes les mesures proposées (du type de celles que tu proposes) réduisent uniquement l'intensité carbonée, mais ne garantissent rien sur le total produit, vu que personne ni rien ne controle a priori ce toral. Vu que tout le monde cherche à relancer son économie, le plus logique est qu'on finira quand même par tout exploiter au maximum : la réduction de l'intensité énergétique ne fera que permettre de produire plus, ou plus longtemps. C'est complètement caché dans les scénarios par le fait qu'on raisonne à croissance économique constante, alors qu'au contraire améliorer les procédés ne fait que permettre in fine plus de croissance.
Curieusement, ça fait un siècle que Jevons avait bien compris ça. Il semble que ce ne soit pas le cas de beaucoup actuellement ...
Je n'en suis pas sûre : il me semble que les quotas de CO2 sont fixés pour un industriel, et qu'ils n'augmentent pas même si sa production augmente. Donc ils ne sont pas liés à l'intensité carbone, mais aux émissions.Envoyé par gillesh38
Je confirme...Je n'en suis pas sûre : il me semble que les quotas de CO2 sont fixés pour un industriel, et qu'ils n'augmentent pas même si sa production augmente. Donc ils ne sont pas liés à l'intensité carbone, mais aux émissions.
Et j'indique également que les chinois considèrent qu'ils vont atteindre leur "pic de pollution" très rapidement et ensuite ne faire que descendre..
Et que les Allemands ont très bien réussi à associer baisse des émissions, augmentation du niveau de vie (réunification avec l'Allemagne de l'Est), croissance économique et économie exportatrice... (ouf)
Keep it in the Ground !
j'aimerais bien savoir à quel niveau de consommation les chinois estiment qu'ils vont commencer à redescendre, et ensuite jusqu'à combien
sinon, même si les quotas indutriels sont limités, ça n'empêche pas :
* qu'ils sont renégociables
* qu'ils ne constituent qu'une partie de la consommation, et en particulier pas la source principale de croissance, celle des pays en développement
* et que c'est de toutes façons pas pour ça qu'on va les limiter DANS LE TEMPS, c'est à dire qu'on va imposer leur décroissance alors que rien ne l'impose, donc même si ils limitaient la production, ça ne ferait au pire que repousser l'extraction à un peu plus tard.
excusez moi, mais si les quotas avaient une quelconque efficacité pour réduire la production mondiale de CO2, on aurait déjà dû s'en apercevoir. La seule chose qui a été efficace, c'est la récession mondiale, et ça n'a rien d'étonnant.
Je garde mon avis, que la seule technique qui aurait une efficacité assurée serait de limiter le périmètre des fossiles exploitables en interdisant purement et simplement la mise en exploitation des ressources non conventionnelles. Mais comme on me dit que c'est inacceptable et qu'il n'en est pas question, j'en conclus qu'il sera impossible de limiter la consommation autrement que par l'épuisement naturel , quand ils deviendront trop chers pour être économiquement rentables (ce qui d'ailleurs pourrait arriver à un seuil beaucoup plus bas que ce qu'on imagine).
à ce propos, une étude publiée par le Carnegie Institution of Science se penche sur le problème des "exportations" de CO2 par le fait que la délocalisation des industries polluantes ne fait en fait que déplacer l'attribution des émissions des pays riches vers les pays pauvres... qui exportent leur production vers les pays riches de départ.
http://www.ciw.edu/news/carbon_emiss...ping_countries
Ca modifie bien sûr sensiblement le jugement sur les pays "vertueux" qui ont baissé leurs émissions (dans l'UE en particulier) et les "méchants" qui les augmentent (la Chine). Tout comme la croissance économique chinoise est elle aussi probablement en partie "empruntée " à la recession occidentale....
