demande d'avis sur de possibles protocoles de réduction des émissions de NOx et de SOx

[invitec8363968]

Bonjour à tous,

Tout le monde connait le protocole de Kyoto, son objectif et son commerce (ventes et achats de crédits pour polluer).

A votre avis, serait-il possible d'envisager un ou plusieurs autres protocoles de ce genre qui concerneraient les émissions d'oxydes de soufre et celles d'azote?

Peut-être y en a-t-il déjà en cours?

Quelles seraient les possibilités d'action de tels protocoles? Comment faudrait-il s'y prendre? Le principe du commerce des crédits pour polluer serait-il également une solution?

Merci d'avance
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[invitea4a042cf]

Pour les émissions de SOx et de NOx, il n'y a pas de protocole, juste des législation imposant des émissions maximum.
En effet, la grande différence entre ces polluants et le CO2, c'est que le CO2 a un effet global. Qu'une tonne de CO2 soit émise en France, aux US, en Chine ou à Tambouctou, son impact sur le climat est identique. Donc il est logique d'essayer de réduire le CO2 là où c'est le plus simple de le faire. D'où le protocole de Kyoto, qui dit qu'on peut faire la réduction chez soi, ou financer une réduction ailleurs.
Les NOx et SOx, au contraire, sont des polluants toxiques, qui agissent essentiellement localement. Ce sont les riverains des usines produisant ces polluants qui "trinquent", et plus largement, les régions proches. Il est donc logique que la législation soit, elle aussi, locale : on ne va pas autoriser une usine à produire plus de SOx (donc à intoxiquer ses voisins) tout en réduisant largement ailleurs. Donc chaque pays impose des émissions maximales, en fonction notamment de sa richesse (car les traitements anti-SOx et NOx coûtent cher) et de la "sensibilité" de sa population à ces questions.
Enfin, les solutions pour réduire ces polluants sont connues, tandis qu'il n'est pas toujours possible de réduire le CO2 dans une industrie donnée.

[Yoghourt]

Euh, Cécile, dans ta dernière phrase, que faut-il comprendre quand tu dis "possible"?
Rentable?
Acceptable par les actionnaires?
Techniquement possible?

[invitea4a042cf]

dans beaucoup de cas, c'est impossible physiquement (ou chimiquement) de ne pas émettre du CO2.
Exemple : la fabrication d'acier. Il faut réduire l'oxyde de fer (au sens chimique du terme) : FeO2 + C --> Fe + CO2
Cette équation chimique montre qu'il est impossible de fabriquer du fer (donc de l'acier) sans émettre du CO2. Et encore, je ne compte pas l'énergie nécessaire pour chauffer !
De même, fabriquer du ciment émet naturellement du CO2, à la fois par la réaction chimique de fabrication du ciment, et pas la nécessité de chauffer.
De même, toute industrie utilisant une combustion émet du CO2. Impossible de faire autrement. On ne peut pas produire de l'électricité à partir de gaz ou de charbon sans émettre du CO2.

[A voir en vidéo sur Futura]

[Yoghourt]

Je suis bien d'accord sur cet aspect intrinsèque.

Comme tu disais plus haut, le CO2 a un effet global. C'est ce qui donne une légitimité à la stratégie de compensation, c'est à dire chercher à juguler le problème "à la destination" à défaut de pouvoir le faire à la source. Le sens de mon questionnement est que je ne sais pas où l'industrie en est concernant la séquestration en compensation des émissions intrinsèques. Et donc si le frein est principalement technique, budgétaire, ou financier.
Enfin, l'on s'éloigne ici du sujet

[invitea4a042cf]

Tu penses au stockage géologique de CO2 ? Ou je n'ai pas bien compris ?
J'ai l'impression que le protocole de Kyoto cherche plutôt à juguler le problème à la source, en évitant d'avoir besoin d'une combustion par exemple.

[Yoghourt]

Si je me base sur le rapport GIEC 2005, stockage géologique, oui. Je ne sais pas quelles sont les avancées depuis 2005 côté carbonates et boucle chimique.

[invitea4a042cf]

Je reste assez sceptique sur le stockage géologique.
Ce qui me gène avant tout, c'est le coût énergétique de la séparation de CO2. C'est une peu "jeter de l'énergie par les fenêtres". Je ne me souviens plus combien ça coûte en énergie : 10 % ? 15 % ? 20 % ? En tout cas, ce n'est pas négligeable !