Bonjour
bon je tente un nouveau fil qui je l'espère satisfera aux canons de la qualités sur FS, c'est à dire pas de référence à des blogs jugés climato-plus-que sceptiques et uniquement des références à des articles scientifiques publiés dans des revues à comité de lecture, toujours fiables (quoi que ce critère peut conduire à quelques contradictions logiques mais ce n'est pas le sujet).
Dans mes tentatives de comprendre ce qu'il avait bien pu arriver à ces pauvres ourses ayant perdu 10% de leur poids en 10 jours au mois d'avril, donc manifestement sans avoir trouvé de nourriture et s'étant épuisées à la chercher, alors que la saison est la plus favorable pour la recherche de phoques en particuliers jeunes, j'ai trouvé mention d'un tel problème dans les années 2005 dans un article de Stirling - si j'ai bien compris une autorité dans le domaine et pas du tout climato-sceptique:
https://www.jstor.org/stable/4051317...n_tab_contents
qu'il décrit comme des "tentatives inhabituelles de prédation des ours blancs sur les phoques annelés" entre 2003 et 2006, où les ours avaient du mal à attraper les phoques à cause d'une glace "inhabituellement raboteuse et entassée" et de fait trop épaisse (40 cm). Ces conditions ont provoqué un stress alimentaire. L'auteur ne conclut pas cependant sur le fait que ce serait les phoques qui seraient moins nombreux ou simplement moins accessibles aux ours.
A noter que ces années là, l'aire minimale de la banquise estivale était encore autour de 6M km^2, c'était avant la décroissance plus spectaculaire qui l'a fait descendre parfois autour voire au-dessous de 4 M km^2 (en 2007 et 2012)
Il ne semble donc pas que ce phénomène soit relié directement à la faible extension estivale (ce qui n'empêche pas bien sur par ailleurs que cette faible extension estivale pose d'autres problèmes aux ours), mais plutot à la glace trop épaisse certaines années.
Il n'est cependant pas très clair si ce même phénomène aurait pu se passer lors des années 2014, où il semble aussi que les cartes d'épaisseur de la banquise montrent aussi une banquise épaisse du coté de la mer de Beaufort en avril (encore une fois, avril est loin de la période de fonte estivale, c'est au contraire là où c'est le plus facile pour les ours de chasser sur la banquise ). En tout cas ça me parait une question potentiellement intéressante pour interpréter les phénomènes observés sur ces 9 ourses pendant 10 jours , qui ne sont peut etre pas "typiques" et "moyens" pour l'ensemble de la population d'ours blancs.
Une revue du même auteur passe les différents problèmes rencontrés par les ours à cause de la fonte de la banquise :
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/1...2.02753.x/full
Dans cet article, ils mentionnent aussi
(les références sont disponibles dans l'article).The critical importance of ringed seal pups being available for polar bears to prey upon through the spring and early summer was first demonstrated in the southeastern Beaufort Sea. In the mid-1970s and again in the mid-1980s, ringed seal pup productivity plummeted by 80% or more for 2–3 years (Stirling & Archibald, 1977; Smith & Stirling, 1978; Stirling et al., 1982; Smith, 1987; Kingsley & Byers, 1998). In response, natality rates of polar bear cubs dropped by about 50%, and did not recover until after ringed seal pup reproduction recovered, even though non-naïve older seals were still available as prey (Stirling, 2002).A comparison of the age-specific weights of both male and female polar bears from 1971 to 1973 (productive seal years), to those from 1974 to 1975 (years of seal reproductive failure), demonstrated a significant decline in the latter period (Kingsley, 1979).
donc il y a eu des évènements conduisant à une très nette baisse de la disponibilité en bébé phoques impactant fortement la natalité des ours dans les années 70, puis à nouveau les années 80 - une époque où le déclin de la banquise estivale était encore moins perceptible. Donc manifestement il y a une déjà une variabilité annuelle ou décennale assez grande et les populations peuvent fluctuer naturellement. Il y a beaucoup d'hypothèses sur les conséquences possibles (parfois positives, parfois négatives) mais je n'ai pas trouvé de résultats clairs dans l'article sur les variations constatées des populations avec le déclin observé ces dernières années dans la banquise estivale.
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