Clonage, modes de reproduction des espèces vivantes, vieillesse et mort.
Le réussite du clonage d'un être vivant est selon moi, bien avant les fantastiques progrès de la physique, l'évènement scientifique le plus important de tous les temps pour l'homme. "Important" ne veut pas dire que je l'approuve. Ce qui m'inquiéte par contre c'est que cela n'ait pas soulevé un débat sans précédent sur le vivant, ses modes de reproduction, les raisons pour lesquelles la reproduction par le sexe a été privilégiée par la nature, etc. Quand on a annoncé le clonage de Doly, l'évènement scientifique n'a été mis en avant que quelques jours, puis on est vite passé au débat éthique, alors que cet évènement soulevait des questions pour les sociétés humaines et leur mode de fonctionnement, dont auraient dû s'emparer, les philosophes, les sociologiques, les historiens, les théologiens et bien d'autres. Car, pour les églises chrétiennes par exemple, qu'est-ce qui venait d'être annoncé: que Dieu aurait pu permettre à la vie humaine de se perpétuer sans avoir besoin de créer à la fois l'homme et la femme, sans Adam et Eve. Le fait que toutes 100% des religions se soient emparées du rapport homme-femme, le plaçant très souvent au centre de leur préoccupation est dû au fait qu'il était à la base du mode de reproduction de l'espèce. Et, ceci dépasse le cadre des religions (même s'il n'y a pas longtemps encore, il était presque impossible de trouver une société humaine dont les règles ne soient pas dictées par la religion), les sociétés humaines ont été construites autour du rapport de reproduction entre l'homme et la femme par le sexe, de nombreuses règles ont été édictées sur cette base, et aujourd'hui encore, des millions d'années plus tard, les rapports entre ces deux parties de l'humanité sont presque totalement régi par elles.
La porte ouverte par la clonage venait remettre en cause la piste de reproduction imposée par la nature dont on était tous convaincus qu'elle était unique.
Je pourrais continuer longtemps à citer des questions capitales que la réussite du clonage aurait du soulever, car bien loin du fait de pouvoir cloner du vivant, le problème était que les lois de la nature ait pu permettre une telle possibilité.
On aurait dû débattre dans tous les pays et dans tous les sens pour savoir ce que cette nature nous réserve encore, ce que nous sommes réellement, ce que les humains sont destinés à devenir.
Mais ce silence inquiétant qui couvre la secousse terrible que va subir les sociétés humaines ne se limite pas au clonage, et frappe notamment de nombreux progrès de la génétique (sauf quand on veut les critiquer).
Un professeur américain réputé a annoncé il y a quelques années (c'était à la suite de Doly) que l'homme qu'un jour pourrait vivre 5000 ans et en bonne santé (comme certains arbres). Bon nombre de scientifiques sérieux annoncent que le vieillissement sera un jour convaincu, etc… Et personne n'en parle, l'homme continue à vivre sur la base de règles vieilles parfois de plusieurs millions d'années, et ignore ce qui se prépare dans les laboratoires du monde. Tout ce passe comme s'il était doté d'un instinct qu'il le pousse à se maintenir dans son état physique du moment, même si celui-ci le conduisait au pire, la maladie et la mort. C'est un fait qui m'étonne terriblement. On voit dans des émissions de télévision, l'animateur faire siffler des personnes d'un certain âge qui aimeraient retrouver une seconde jeunesse. La vieillesse, la pire maladie de l'homme est glorifiée. La réalité est ignorée. Et quand j'entends parler de retraite, d'un avenir de l'homme dans lequel on a totalement gommé ce que la science prépare, je suis plus qu'abasourdi.
-----