Bonjour,
Deux a-priori s'opposent concernant la notion de sens relativement à un langage.
1/ Le sens serait dans les mots « une chose incorporée dans les mots »
2/ Le sens n’est pas donné, il n’est pas inclus dans le texte. Il est construit par l’interprétation. « le sens de chaque expression linguistique est une variable qui dépend justement de l’usage et de l’interprétation . On ne peut pas expliquer autrement soit les changements dans le sens d’un mot, soit les controverses entre les interprètes. »
Dans le domaine des mathématiques, qui porte sur les langage formels, il est clairement fait une distinction entre la théorie de la démonstration (uniquement syntaxique) et la théorie des modèles (qui concerne l'interprétation et donc la sémantique).
Le langage naturel, en ce qui concerne les textes normatif (utilisé dans le domaine de l'ingénierie des systèmes pour rédiger des spécifications), ne peut-il pas aussi s'inscrire dans cette démarche ?
Communiquer du sens en langage naturel :
Enrico Pattaro souligne que « la signification n’est pas une caractéristique des mots, mais dépend de la réaction-réponse d’un destinataire à des mots qui agissent sur lui comme des stimuli. On est souvent tenté de croire que les mots ont leur propre signification immanente, parce que, parmi les individus qui ont subi des méthodes d’apprentissage similaires (c’est-à-dire à l’intérieur d’une même communauté linguistique), les mêmes mots évoquent - ou tendent à évoquer, approximativement - les mêmes images et/ou les mêmes concepts chez des destinataires différents »
Dans le domaine de la traduction :
“La même page française ne se traduira pas de même en anglais et en bantou. La distance existant entre deux cultures laisse une empreinte inévitable sur la façon de traduire, bien plus que les rapports purement linguistiques.” E. Cary. La traduction n’est pas un simple travail sur les
mots, mais c’est plutôt un travail sur le message, sur le sens.
Pour le traducteur Il s’agit de "déverbaliser", c’est-à-dire de rechercher le sens, puis de ré-exprimer dans le contexte culturel du langage destinataire. Des biais interprétatif semble donc inévitable.Les objets ou les notions appartenant exclusivement à une culture donnée ne possèdent pas de correspondances lexicales dans la civilisation d’accueil et si on arrive à les exprimer néanmoins, on ne peut compter sur le lecteur de la traduction pour connaître avec précision la nature
de ces objets et de ces notions;
Patrick
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