Bonjour,
N'ayant pu me libérer plus tôt, je n'ai pas pu répondre à la discussion précédente du même titre, avant que celle-ci soit close.
Je tente donc une réponse, si vous pouvez la réintégrer à la suite de la discussion c'est parfait, mais si vous considérez que ça dérive trop hors de la science pour poursuivre aucun problème.
Le rêve c'était il y a deux ans, mais pour autant que je m'en souvienne, je m'étais réveillé avec une impression forte (mais pas nécessairement vraie...) qu'il y a deux types de vérités : celles portant sur les faits, et celles portant sur les lois qui régissent ces faits.Envoyé par shub22
Pas vraiment de réponse à ma question dans les échanges, mais les réflexions de muzoter et d'autres amènent des perspectives :
Est-ce que la formule célèbre "il n'y a de science que du général, il n'y a d'existence que du particulier" est juste? Autrement dit est-ce que l'objet de la science ce sont les lois et les catégories, et non les faits ? C'était peut-être ça en creux le questionnement de mon rêve.
De plus certains ont soulevé cette question : s'interroger sur la véracité des lois que l'on "découvre" est-il pertinent, ou l'essentiel de la science est plutôt "ce qu'on en fait" comme disait Amenuensis ? (proposition qui nous ramènerait quand même bien aux faits...)
Ce serait connaître les faits mais pas les lois qui régissent ces faits.Envoyé par Muzoter
Aparté - Ça fait penser à la philosophie des Stoïciens : il assimilaient le monde (qui était aussi Dieu) à une sorte de "grand organisme" vivant et dynamique où chaque événement est la cause de l'enchevêtrement des événements passés (ce que la théorie du chaos a sensiblement confirmé). Contrairement aux aristotéliciens, qui s'intéressaient à la substance des choses (via leur message qualitatif) et établissaient des catégories générales, les stoïciens s'intéressaient à la compénétration de l'homme et du monde (sympathie), et pour eux seul le particulier existait et donc avait un sens.Envoyé par Muzoter
A la logique aristotélicienne du prédicat, utilisant le verbe être (Socrate est un homme), ils préféraient une logique des événements (il fait clair, cette femme a enfanté). Comme quoi ce genre de dilemme est ancien
Je verrais plutôt un autre sens à "les faits sont faits" : les faits sont "fabriqués".Envoyé par muzoter
C'est-dire que les faits sont produits par voie de conséquence des faits précédents, ce qui est la vision communément admise. Les lois de la nature, qui intéressent la science, seraient donc en quelques sortes les règles de fabrication des faits à partir des faits précédents. La proposition inverse est que les faits ne sont pas fabriqués, mais pré-existent.
On peut penser à la toile de Pénélope attendant le retour d'Ulysse : soit le temps tisse inlassablement les faits à partir des faits précédents en suivant des lois, défaisant au fur et à mesure (ou pas) les faits qu'il a déjà tissé (le passé); soit la toile est déjà tissée, les faits passés et futurs existent, et nous avons l'illusion de parcourir la toile suivant l'écoulement du temps.
Les lois de la nature, objets de la science, n'auraient plus tout à fait le même sens...
Je m'excuse auprès de la modération pour ces écarts loin de la démarche scientifique, j'ai quand même essayé d'utiliser plusieurs sources pour ne pas partir dans la philo de comptoir.
S'il y a un passage pertinent dans ce long message vous pouvez l'utiliser
Bonne soirée
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