Je viens de lire ce débat, il y a certains points que j'aimerais reprendre :
Les titres et les formations :
> Le psychiatre : Docteur en Médecine + spécialisation en psychiatrie.
Dans les centres, ou les hopitaux, généralement, le psychiatre est celui qui prends le premier rendez-vous, établit le diagnostic, et prescrit les médicaments que le malade va prendre.
> Le psychologue : Il a un DESS (Bac + 5) en psychologie (ou un DEA + une période de stage de 4 mois, mais c'est plutôt rare pour la psycho clinique). Il a la possibilité de faire passer des tests et peut assurer un suivi thérapeutique. (Le DESS n'est pas le "minimum requis" pour être psychologue, c'est le seul moyen d'y parvenir. Moi, par exemple, je finirai Docteur en psychologie, mais jamais psychologue.)
> Le psychanalyste : Généralement il a suivi des études universitaires sanctionnées par un diplôme (en psychologie) et a décidé de se spécialiser dans la psychanalyse (si il n'a pas de diplôme universitaire : méfiance, le titre n'étant pas protégé, c'est peut-être un charlatan). Il a suivi une analyse didactique, et il est reconnu comme psychanalyste par ses pairs (il doit donc pouvoir fournir un document d'une association de psychanalystes reconnue, qui sanctionne sa pratique)
> Le psychothérapeute : Attention !! Titre non-protégé !! Ca peut être n'importe qui. Et il peut y avoir des gens très sérieux, et honnêtes, comme des beaux escrocs.
Comme l'a souligné Jiav, Psychologie et Psychiatrie sont deux cursus complètement différents, et relativement incompatibles, hormis si tu a envie de te taper près de 12 ans d'études après le Bac. La psychanalyse peut être une formation complémentaire à l'une des deux formations ci-dessus. Rien ne t'empêche de devenir psychanalyste à 45 ans (c'est à dire à la moitié de ta vie professionnelle), si tu en as envie.
La psychanalyse = effet placebo
La psychanalyse fonctionnerait-elle par un effet placebo ? Quelque soit la réponse, je dirais : "on s'en fout, si elle fonctionne". La médecine occidentale, hormis les cas ou on te prescrit des anti-biotiques (c'est pas automatique) se contente souvent de prescrire des médicament qui masquent les symptômes gênants le temps que le corps se soigne seul, et on ne remet que peu en cause son efficacité.
Ce qui me défrise avecla psychanalyse, c'est qu'il n'y a aucun moyen d'évaluer son efficacité (voir le débat sur le rapport de l'inserm sur les psychothérapies) et que la réussite ou l'échec de la cure est laissée à la libre appréciation du psychanalyste. C'est donc une porte ouverte à l'escroquerie, puisque seul l'analyste est capable de juger de l'efficacité de sa thérapie.
Je ne reviendrais pas sur les critiques des fondements de la psychanalyse (Benesteau, Van Rillaer), de sa scientificité (Popper), ou encore sur les milliers de travaux (expérimentaux) qui la remettent en cause (Eysenck, Loftus, etc.)
Fondements neurologiques des TOCs
En tant que "psychologue social", j'ai un peu de mal avec le tout neurologique (comme avec le tout cognitif, d'ailleurs). Il existe dans ma branche un certain nombre de travaux qui montre que des "effets" réputés robustes en psychologie cognitive peuvent être modulés par le contexte social (voir les travaux de Huguet, Monteil et coll. qui font disparaitre l'interférence de Stroop en manipulant l'environnement social, ou les travaux de Muller qui diminue le taux d'erreur sur la tâche des conjonctions illusoires de Treisman, juste en mettant le participant en co-présence).
Donc, je m'interroge sur le fait que le dysfonctionnement de la zone du cerveau visée dans les TOCs soit la cause ou une conséquence de la maladie. Et si les TOCs n'étaient qu'un symptôme d'un trouble caché, et que la sur-activité électrique n'en soient qu'une autre ? C'est le problème des "corrélations" : B provoque C ? A provoque B qui provoque C ? ou A provoque B et C ? ou en d'autres termes : le neurologique provoque le pathologique, ou le psychologique provoque des modifications neurologiques qui vont provoquer le comportement pathologique, ou encore, le psychologique va provoquer des modifications neurologiques, et parallèlement, un comportement pathologique ?
-----