Nous ne nous comprenons donc pas. Simple constat.
Si je t'ai bien compris, et peut-être que je me trompe, tu sembles dire qu'il n'y a a pas d'éthique, car ce qui a été fait peut être regrettable et que ça n'aurait peut-être pas dû se passer comme ça. Or, l'éthique de responsabilité, ce n'est pas ça. L'éthique de responsabilité est rattachée sans a priori à ce qui a déjà été fait et que personne ne peut refaire en revenant en arrière. L'éthique de responsabilité porte évidemment sur ce qu'on peut avancer sur le plan de la morale la plus élémentaire pour approuver ou désapprouver ce qui a été fait et qu'on ne peut plus refaire. Mais elle porte aussi sur les moyens à mettre en œuvre pour permettre à ce qui a été déjà fait de pouvoir se refaire sans problème, si bien sûr l'on approuve ce qui a été fait, et elle porte aussi sur les moyens à mettre en œuvre pour interdire de refaire ce qui a été déjà fait, si bien sûr l'on désapprouve ce qui a été fait.
Les lois sont les moyens de faire appliquer les principes de l'éthique, qui peut être de responsabilité ou de conviction, ce qui ne change rien à l'affaire.
Le juridique est indissociable de l'application de tout principe de morale et d'éthique, et ce principe a de son côté une influence incontestable sur le juridique.
Lorsque dans les années 90, de plus en plus de médecins ont procédé à des diagnostics préimplantatoires pourtant interdits par la morale, l'éthique et les lois et règlements en vigueur à l'époque et que cela a débouché sur un eugénisme individuel et personnel permettant d'éviter d'avoir des enfants atteints de maladies génétiques graves, l'éthique de responsabilité a débouché sur une modification des lois et règlements, et aussi de la morale et de l'éthique de conviction rattachés à ce procédé, par exemple.
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