Ethique scientifique, Ethique sociale
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Ethique scientifique, Ethique sociale



  1. #1
    invite8342ffcd

    Ethique scientifique, Ethique sociale


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    Bonjour à tous,

    L’éthique scientifique gère les relations entre la science et l’homme. C’est ainsi que l’un de ses objectifs est de prolonger la vie de l’homme. Ce résultat est atteint l’homme vie de plus en plus vieux. Cependant dans quelles conditions : Rares sont les personnes de plus de 80 ans non atteintes par une pathologie sévère physique ou mentale.
    Si le critère quantitatif est satisfaisant, le critère qualitatif semble plutôt se rattacher à une éthique sociale. Vivre plus longtemps dans des conditions décentes coûte cher. Or globalement la société se désintéresse du problème.
    Par exemple une personne dépendante (qui ne l’est pas après 80 ans) à Paris peut recevoir éventuellement une allocation ville de Paris…restituable après son décès sur la succession…
    La qualité de vie à partir d’un âge avancé est directement proportionnelle au revenu.
    L’éthique scientifique doit-elle se contenter d’une obligation de résultat sans prendre en considération les applications qui en résultent?
    Comment intégrer l’éthique sociale à l’éthique scientifique afin d’éviter que cette dernière ne soit de nature purement darwinienne ?

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  2. #2
    Pierre de Québec

    Re : Ethique scientifique, Ethique sociale

    L'éthique n'est pas un objet autonome en soi. Elle n'existe qu'au travers des actions de la personne humaine. Je comprend donc que le début de votre exposé signifie que l'homme se préoccupe de faire une recherche scientifique qui soit éthique.

    Vous énoncez aussi que l'un des objectifs de la recherche est de prolonger la vie de l'homme. Je ne partage pas votre point de vue car la vie est quelque chose de complexe; suffisamment complexe pour que la question de son prolongement ne soit pas abordée de front mais plutôt indirectement. Je pense plutôt que le résultat des actions posées par l'homme pour s'affranchir de la maladie, des difficultés que lui apporte son environnement etc ont pour effets indirects de prolonger la vie. Les interactions complexes qui font qu'une personne finisse toujours par mourir échappe encore à la médecine... pour preuve, nous finissons tous par mourir.

    Vous amenez le cas des personnes âgées, voir même très âgées. Le problème des conditions de vie des personnes âgées dépasse le simple fait de la science. La science n'est pas seule responsable de l'allongement de l'espérance de vie; les gens y ont aussi mis du leur (l'hérédité, la recherche d'une vie plus saine, même la chance etc). Vous citez à juste titre une éthique sociale mais justement, l'éthique sociale est le fait de tous pas seulement d'hommes de science. Bref, la solution du problème est peut-être aussi à regarder du coté du politique que de la science.
    Aux limites du monde des faits, le philosophe a trouvé celui des idées. (Karl Jasper)

  3. #3
    invite8342ffcd

    Re : Ethique scientifique, Ethique sociale

    Citation Envoyé par Pierre de Québec Voir le message
    L'éthique n'est pas un objet autonome en soi. Elle n'existe qu'au travers des actions de la personne humaine.

    ...l'éthique sociale est le fait de tous pas seulement d'hommes de science.
    Le concept d’éthique consiste à apporter une certaine dose de "morale" au sujet concerné.

    Ma question est de savoir si l’éthique scientifique (et non la science en elle-même) peut s’affranchir d’une éthique sociale ?

    L’exemple des personnes âgées n’a pour but que d’illustrer un phénomène résultant de l’absence d’intégration du facteur économique dans la réflexion scientifique.
    Pourtant la recherche tant fondamentale qu’appliquée est construite sur un « budget » réunit par des acteurs économiques (les laboratoires privés essentiellement…)

    Dans le domaine médical l’innovation permet de vivre plus longtemps. Mais quel en est l’intérêt si cet acquis consiste uniquement à rester grabataire ou dans un fauteuil roulant ou dans un mouroir quelques années de plus ?

    Par contre l’insertion de la personne âgée dans la société donc sa resocialisation lui permettant d’avoir accès à une vie « dite normale » déplacements dans la ville, travail , loisirs…est laissée à l’initiative individuelle, familiale voire associative.
    La société dissimule ses personnes âgées, ses handicapés…(coût élevé ?).

    Mon objectif est de dire que l’éthique scientifique ne peut s’affranchir d’une éthique sociale destinée à faire prendre en charge par la collectivité les améliorations pratiques issues de certains domaines comme la biologie.
    Autrement quel serait l'intérêt d'une éthique scientifique fondée sur une discrimination sociale par le revenu?

    Une taxe, par exemple, sur certains médicaments (pour la mémoire, la prostate…) contribuerait à créer des structures de socialisation et donnerait tout son sens à une éthique scientifique aboutissant directement ou indirectement au prolongement de la vie.

  4. #4
    Pierre de Québec

    Re : Ethique scientifique, Ethique sociale

    Citation Envoyé par Dansampi Voir le message
    Le concept d’éthique consiste à apporter une certaine dose de "morale" au sujet concerné.
    Bien sûr. Certains traitent l'éthique et la morale comme un même concept. Pour ma part, je vois l'éthique comme un guide d'actions individuelles et comme vous, j'estime que l'éthique peut fort bien être influencée par la morale, qui elle, est un guide d'actions issue d'un groupe, d'une société.

    Citation Envoyé par Dansampi Voir le message
    Ma question est de savoir si l’éthique scientifique (et non la science en elle-même) peut s’affranchir d’une éthique sociale ?
    Oui et non! Il n'y qu'à penser qu'aux cadres mondialistes dans lequel la recherche scientifique s'effectue. Il peut fort bien y avoir des variante dans l'approche éthique d'un pays à l'autre (ex. la question de la recherche sur les cellules souches). Mais localement, il est clair que l'éthique scientifique et l'éthique sociale sont liées.

    Citation Envoyé par Dansampi Voir le message
    L’exemple des personnes âgées n’a pour but que d’illustrer un phénomène résultant de l’absence d’intégration du facteur économique dans la réflexion scientifique.
    Pourtant la recherche tant fondamentale qu’appliquée est construite sur un « budget » réunit par des acteurs économiques (les laboratoires privés essentiellement…)
    J'ai l'impression que vous mettez sur le même plans la recherche scientifique et les applications pratiques. Les problèmes de qualité de vie liés au groupe d'âge des personnes âgés sont aussi liés à la recherche scientifique mais d'une façon beaucoup moins serré qu'ils peuvent l'être au domaine des applications pratiques (i.e. le domaine de la technique). Je m'explique. Améliorer la qualité de vie (ex. une chaise roulante motorisée plus performante, moins onéreuse à l'achat et l'entretien) relève en premier lieu des applications pratiques et en deuxième lieu de la recherche scientifique d'autant plus qu'une problématique précise serait identifiée avec une quasi certitude d'un résultat positif.

    Citation Envoyé par Dansampi Voir le message
    Dans le domaine médical l’innovation permet de vivre plus longtemps. Mais quel en est l’intérêt si cet acquis consiste uniquement à rester grabataire ou dans un fauteuil roulant ou dans un mouroir quelques années de plus ?
    Mais la recherche scientifique ne s'occupe pas d'un cas particulier (monsieur X par exemple); c'est l'affaire de la technologie, des applications pratiques. Les innovations sont un cran en dessous de la recherche scientifique. Pour la qualité de vie d'une personne en particulier, je pense qu'elle dépend beaucoup de l'histoire de la personne. Si pour une personne la qualité de vie est nettement en dessous de la moyenne ou n'atteint pas un seuil juger moralement acceptable, je ne vois pas trop ce que la recherche scientifique pourrait faire pour cette personne en particulier compte tenu du délai entre le début d'un programme de recherche et l'application pratique.

    Citation Envoyé par Dansampi Voir le message
    Mon objectif est de dire que l’éthique scientifique ne peut s’affranchir d’une éthique sociale destinée à faire prendre en charge par la collectivité les améliorations pratiques issues de certains domaines comme la biologie.
    Autrement quel serait l'intérêt d'une éthique scientifique fondée sur une discrimination sociale par le revenu?
    Mais c'est déjà comme ça! Il y a une partie de la recherche scientifique qui est orientée vers des problématiques qui posent des problèmes sociaux (notamment en santé).

    Citation Envoyé par Dansampi Voir le message
    Une taxe, par exemple, sur certains médicaments (pour la mémoire, la prostate…) contribuerait à créer des structures de socialisation et donnerait tout son sens à une éthique scientifique aboutissant directement ou indirectement au prolongement de la vie.
    Et les dames! Seront-elles exemptées de la taxe sur la prostate? (Désolez, elle était facile celle là )
    Aux limites du monde des faits, le philosophe a trouvé celui des idées. (Karl Jasper)

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