Bonjour, excusez-moi si j'ai pû paraître agressif (c'est que je ne me suis toujours pas remis de ce diesel craché directement dans l'eau, ça choque plus que le diesel qui se volatise dans l'air et qui va partout, c'est idiot je sais...)!
Bref, d'après ce que vous dîtes, le "taux de pollution", ou le "ticket pollution" ou encore "bilan" de quelqu'un qui possède une péniche serait largement "compensé" par le fait qu'en dehors de ça, peut-être qu'il "vit bio", on ne sait pas. On ne le connaît pas ce quelqu'un.
Monsieur Toulemonde ne mange pas de viande ou n'a pas de voiture...sans parler de l'énergie grise...etc...
Or ceci, sans vouloir vous offenser, est un raisonnement du genre '' j'pollue moins qu'toi! "
Mais je comprends tout à fait que, comme vous semblez le sous-entendre, quoi que nous fassions, quoi que nous achetions, nous polluons.
Cela dit il me semble qu'il y a une différence entre...
... être obligé d'acheter, pour se nourrir, de la bouffe qui a été produite par les producteurs qui polluent (bio ou pas, puisque dans tout les cas, la bouffe "bio" est transportée par des camions diesel (j'habite sur la place du marché et je vois tous les jours un camion "la vie saine", et un autre sur lequel est collé un autocollant "Agriculture Biologique"...au moins les producteurs et les transporteurs ont de l'humour), sans compter les autres pollutions qui résultent de sa production...)
...et...appuyer soi-même sur l'accelérateur d'une voiture, d'une péniche ou de ce qu'on voudra qui pue.
Je ne comprends pas l' argument fataliste de la déresponsabilisation qui consiste à dire: "il faut bien se déplacer". "y'a pas d'autre solution" et etc... "mes enfants à l'école, mon boulot"
"on n'a pô bien l'choix", "c'est la société qui veut ça".
Dire ceci c'est baisser les bras et préférer vivre dans un monde laid et gris, où la vie s'accroche lâchement à ce qu'elle peut pour se conserver coûte que coûte, même si c'est une vie laide et maladive.
Personnellement appuyer sur un accélérateur me ferait trop honte car là, ma responsabilité serait bien plus grande que le fait de consommer de l'eau ou de l'électricité qui proviennent de l'énergie nucléaire ou autre, ou encore des barrages qui détruisent et modifient l' "écosystème".
Car l'eau ou la chaleur pour chauffer ma nourriture, si j'habite en ville, je n'ai pas trop le choix de la prendre d'où elle provient.
Et en effet, ce sont plus les producteurs qui sont responsables de la pollution (emballages, transport, production monstrueuse, sans parler de l'esclavage...etc...) que le consommateur. A moins qu'il soit dupe et s'achète une tranquilité de conscience en "consommant bio".
Un bel exemple des responsables de productions qui font mine de s'engager en "responsabilisant" le consommateur, c'est de continuer de foutre des sac en plastique (avec à côté des sacs "réutilisables") aux caisses et de lui dire "choisis: bien ou mal ? - tu as le choix, c'est toi le responsable" (sans parler des emballages...)
Pour résumer, il me semble bien que le "particulier" a aussi une responsabilité: celle de ses déplacements. Alors je trouve que les arguments pour trouver une contrepartie, une compensation, bref un droit de polluer, ont une drôle d'odeur.
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