Pertes thermique par le vent

[invite8f2f8590]

Bonjour,

Je voulais savoir quel était l'impact du vent sur une maison de forme compacte et bioclimatique avec brique et isolation extérieure.
En effet, depuis quelques jours le vent souffle fort dans notre région et j'ai l'impression de consommer 15% de plus que sans vent.
Est ce que dans le cas d'une maison passive respectant les normes d'étanchéité à l'air, les pertes thermiques varient elles aussi en fonction du vent ?
Ou justement, lorsqu'une maison est vraiment étanche à l'air, le vent n'a aucune incidence ?

Merci d'avance.
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[invite2313209787891133]

Bonjour

Le vent a une influence, car la maison n'est jamais 100% étanche. Par ailleurs elle n'est pas non plus 100% adiabatique; les murs extérieurs sont un petit peu plus chaud que l'ambiant, donc le vent dissipe un peu plus la chaleur.

[invite8f2f8590]

Bonjour,

Je ne comprends pas : les murs extérieurs sont plus chaud que l'air ambiant ?
Mais si on suppose en théorie une maison 100% étanche à l'air, dans ce cas, le vent a t il une influence sur les pertes thermiques ? Ou bien les pertes ne sont crées uniquement par les fuites d'air ?

Merci, A+

[invitec50a8c54]

Bonjour,
sans parler des fuites, un mur de maison sépare un intérieur (chaud) et un extérieur (froid); Il y a obligatoirement un gradient de chaleur et une déperdition, quelque soit l'isolation. Le vent accélère la déperdition: en soufflant sur la soupe, on accélère son refroidissement. après, reste à évaluer l'importance.

[A voir en vidéo sur Futura]

[emmanuel30]

quand on souffle sur la soupe elle refroidie grâce à l'évaporation du l'eau.

Par exemple:
tu prends un thermomètre qui indique 20 °.
tu le trempes dans l'eau.
tu le mets devant un ventilateur.
tu verras la température dégringoler de plusieurs degrés.
Si tu ne le mouilles pas ça ne bouge pas d'un poil.

Par contre quand il n'y a pas de vent, il y a un mince couche d'air immobile qui stagne sur le mur et elle augmente son isolation, quand cette couche est arraché par le vent cette faible isolation supplémentaire n'existe quasiment plus.

Quand on a un bon R et une bonne étanchéité à l'air le vent ne s'infiltre pas dans la maison et le Re (environ 0,13 s'il n'y as pas un souffle) est négligeable par rapport au R du mur, ce qui fait qu'au final ca ne change pas grand chose aux déperditions thermiques de la maison.

[invite8f2f8590]

Bonsoir,

Donc en conclusion, pour que l'effet du vent soit négligeable sur les pertes thermiques, il faut une bonne étanchéité à l'air et le tour est joué, c'est ça ?

A+

[invite90bb2978]

Ben moi je crois que c'est aussi une question de rayonnement. La maison rayonne de la chaleur autour d'elle. Cette chaleur fait tampon au froid et limite la déperdition. Le vent, à l'instar de l'effet de froid bien connu, dissipe ce rayonnement et la maison est dès lors plus vulnérable aux déperditions.

[emmanuel30]

Donc en conclusion, pour que l'effet du vent soit négligeable sur les pertes thermiques, il faut une bonne étanchéité à l'air et le tour est joué, c'est ça ?

Oui c'est cela sauf si la maison est bourrée de ponts thermiques avec des R très faibles qui peuvent devenir à leur tour négligeables par rapport à Ri et Re, dans ce cas, ce sont les coefficients thermiques superficiels qui assurent la majeure partie de l'isolation, alors le vent peut augmenter de manière importantes les pertes au droit de ces ponts (fenêtre simple vitrage, linteau en béton ou montant en alu sans rupture de PT)

[invite2313209787891133]

Bonjour

Non le vent n'a aucune influence sur le rayonnement; celui ci se propage à la vitesse de la lumière.
Par contre le vent influence fortement les déperditions par convection: Environ 10W/m².°C par temps calme contre 30W/m².°C avec un vent de 10m/s: 3x plus de déperditions !

Le vent influence également les déperditions par infiltration. Même une maison passive n'est pas étanche à 100%: Pour obtenir le label "maison passive" une maison doit renouveler maximum 0.03 volume par heure avec une pression différentielle de 50 pa (ce qui correspond en gros à la pression dynamique d'un vent à 8 m/s).

Donc une maison passive, exposée à un vent de 8 m/s peut renouveler 0.03 volume par heure sans que ce soit une malfaçon.
Un tel nouvellement correspond environ à une perte d'efficacité de la double flux de 3%.

C'est faible, mais ce n'est pas rien.

Donc pour résumer : pertes par convection accentuées + pertes par infiltrations = une différence observable sur la consommation d'énergie.

Pour info une maison RT2005 c'est 0.17 volume heure, soit une diminution d'efficacité d'une double flux de 30%

[invitee45b4160]

C'est pas 0.6 volumes par heures sous 50Pa, pour une maison passive ?

[invite2313209787891133]

RT2005: 0.17 volume
BBC Effinergie: 0.08 volume
maison passive : 0.03 volume.

0.6 volume c'est ce qu'on peut avoir avec une maison ancienne, mais pas trop fuyarde; ça peut être bien pire encore.

[invite2313209787891133]

Je viens de me relire et de comprendre mon erreur; bien sur tu as raison, la norme (pour une maison passive) stipule 0.6 volume à 50 pa de dépression, les chiffres que j'avais en tête correspondent aux infiltrations naturelles, sans dépression.

La diminution de l'efficacité la double flux est donc constante. Avec un vent à 8m/s on a une diminution de 55% de l'efficacité de l'échangeur (ceci dit 8 m/s c'est déjà un vent conséquent).

[invite90bb2978]

Autant pour moi, tu as raison dudulle c'est de la convection dont je voulais parler et pas du rayonnement.