Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)
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Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)



  1. #1
    yoko83

    Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)


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    A tous les perdus (comme moi) de la ventilation...
    Aux admins : bien que ce poste traite de la VMI, je pense qu'il contient quelques infos qui seront utiles aux auto-installateurs d'autres systèmes de ventilation.

    Bonsoir à tous.

    Il y a un an, j'ai commencé à me pencher sur le poste "ventilation" de la maison que je suis en train de rénover. Ce poste est souvent oublié ou négligé, c'est pourtant ce qui va faire que vous respirerez dans votre maison un air sain : le renouvellement de l'air permet une hygrométrie optimale (sinon attention aux moisissures => sensation de froid + pathologies respiratoires), et une évacuation du CO2 et des divers polluants. Certes, des maisons Bioclimatiques sont conçues avec des cloisons "perspirantes", sans ventil, mais je ne vois pas dans ce cas comment est géré l'évacuation du CO2 que l'on génère.

    J'étais donc prêt à engager un certain budget (je visais les 6000€, pour une maison de 245m2 habitable) dans une ventilation double flux haut de gamme (j'étais partant pour une P..l Ventilation, réputée pour son rendement), j'ai finalement choisi une autre voie, à savoir la VMI (Ventilation Mécanique par Insufflation). Non sans une grande remise en question, d'autant plus que tous les échanges que j'ai pu avoir avec les techniciens ou commerciaux de différentes marques de double Flux (Paul, Hélios entre autres) m'ont fait énormément douter du système que je m’apprêtais à mettre en œuvre.

    Mon ressenti après tous les devis que j'ai pu faire : La ventilation en maison "économes", c'est un marché qu'a su saisir des industriels qui, au final, se soucient peu des besoins du client. Je pense qu'un certain nombre de systèmes de ventilation sont peut-être inadaptés aux habitats. La double flux fait miroiter des chiffres inespérés (au delà des 100% de rendement, avec les enthalpiques), qui ne seront jamais atteints à moins d'une mise en œuvre extrêmement soignée.

    Dans mon cas précis, ma maison est relativement grande, de plein pieds, et est en forme de "U" (patio intérieur découvert). C'est très joli, mais ça a de gros défauts : les déperditions caloriques sont importantes (grande surface de parois en contact avec l'extérieur, en comparaison à un cube), et, dans le cas précis de la ventilation, le réseau à prévoir est très étendu et engendre des pertes de charges importantes.

    Les systèmes Double Flux qui m'ont été proposés par les différents fabricants m'ont petit à petit fait déchanter sur mon projet. Vu les caractéristiques de la maison, il fallait prendre un "GROS" modèle, genre "NOVUS 450" chez une marque, ou "KWL EC 500 PRO L" chez une autre. Mais :

    - le budget dépassait largement mes prévisions (+ de 8000 à 9000€ !!!)
    - le réseau aéraulitique était systématiquement du "Flexpipe" (il parait que c'est "plus facile à placer soi-même"), avec des diamètres relativement petits (75mm à doubler), un prix élevé...
    - les performances s’annonçaient décevantes => pertes de charge importantes, donc même pas sûr de pouvoir approcher les 300m3/heure, pour une consommation électrique élevée...
    - avec l'échangeur et les conduits placés dans les combles (volume non chauffé), difficile de prévoir les calories réellement récupérées...
    - quant à la mise en place, on me chiffrait quelques 400 mètres linéaires de Flexpipe (!!!), 13 plénums... j'arrête là les frais.
    - et quand sera venu le moment de nettoyer 400ml de conduits ???

    J'ai failli plusieurs fois jeter l'éponge et mettre un système très "basique" (des extracteurs électriques dans les pièces humides). J'ai finalement opté pour la VMI, et ce post relate le parcours épique de la conception à l'implémentation de ce système. Au passage, merci à tous les intervenants du fil sur la VMI (ici), plein de bons conseils.


    I) L'ETUDE ET LA CONCEPTION :

    1) un moyen de chauffer...

    Suite à l'acquisition de la maison, il a fallu trouver un moyen de remplacer les gros convecteurs électriques comme unique moyen de chauffage, par un système économique. Le choix s'est rapidement porté sur un poêle à bois de marque BULLERJAN, 14kw. Il permet de brûler des buches de 60cm de long. Ici, je récupère le bois (du pin) gratuitement...

    Les caractéristiques de la maison (240m2), volume chauffé environ 600m3, rendent difficiles la répartition de la chaleur du poêle, surtout aux extrémités (chambres):

    vue3D.JPG


    Il est rapidement apparu que seule la VMI permettrait une répartition efficace de la forte chaleur convective dégagée par ce BULLERJAN : en plaçant une bouche de prise d'air au dessus du poêle.
    La double Flux aurait contribué à répartir également la chaleur, mais l'air chaud, avant d'être réinsufflé, passe par l'échangeur DF, il y a donc une perte de calories non négligeable ! Alors qu'en VMI c'est direct.

    _DSC0148.jpg

    _DSC0147.jpg

    Restait à régler le problème de la régulation : quand et comment prendre l'air à l'extérieur ou au dessus du poêle, voir le mélanger.
    Après divers échanges et réflexions, j'optais pour un système simple : une vanne motorisée à 3 voies, volet commandé par servomoteur. J'ai trouvé mon bonheur plutôt difficilement, chez "Dumonnet" (j'espère que la marque ne sera pas supprimée par un modérateur). La commande est simplement actionnée par un double interrupteur poussoir, auquel j'ai implémenté le génialissime circuit Yokis (français, pas cher, et varois comme moi !) pour des fonctions de programmation / mémorisation de positions. J'ai abandonné l'idée de réguler de façon automatique (par ex en fonction du différentiel de température entre l'extérieur et la T° Poêle), car cette façon génèrerait de trop nombreuses sollicitations du bypass (nombreuses micro ouverture / fermetures). Je ne regrette rien...

    _DSC0146.jpg


    2) Les plans

    Plusieurs essais pour arriver à cela. Je me suis grandement inspiré de schémas disponibles sur le fabuleux post de la VMI.
    La difficulté, c'est d'avoir un réseau avec le minimum de pertes de charges (vu les distances, difficile !), et relativement bien équilibré (cela évite un rééquilibrage par la suite).
    Pour minimiser les pertes de charge, et également le bruit, il faut ne pas se planter dans le choix des diamètres de gaines.
    Pour la prise d'air extérieure, j'opte pour un diamètre 250mm (!), puis après le moteur je passe en 160mm, à certains endroits je diminue en 125 voir 100mm (ces 2 derniers pour les chambres).
    J'arrive à case le moteur dans une position relativement "centrale".

    plan.JPG

    ... suite dans quelques instants

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  2. #2
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    II) Le choix du matériel

    1) choix du moteur

    En VMI, pas trop le choix : tu auto-construits ou tu passes ... Il est vrai qu'il existe au moins une marque qui vend du "VMI", mais c'est un système qui me semble très léger (une seule bouche d'insufflation), et surtout l'air est pris dans les combles. Je suis totalement opposé à ce procédé, l'air des combles comportant souvent un tas de particules pas forcément bien identifiées : laine de verre / roche, amiante (mon cas : des panneaux ondulés en sous toiture en fibrociment + amiante dans toute la maison...)... Aucun filtre "domestique" n'est capable de filtrer efficacement ces particules. Hors de question de retrouver ceci insufflé dans ma maison.

    Suite à des échanges sur notre fameux forum, j'ai appris qu'il existait des moteurs basse consommation dits "ECM" (moteur à commutation électronique). Effectivement, le gain en consommation est plutôt incroyable. Les courbes données sur un site de fabricant (Fra..e Air) indiquent quelques 120W maxi à plus de 1000m3/h (!), et surtout descend rapidement à moins de 50W pour des débits encore importants (500m3/h) (ceci dépend de la perte de charge du réseau).
    Les tarifs de ces moteurs sont certes plus élevés que les modèles "standards", mais je parlerai un peu plus loin des tarifs avec une très bonne surprise à la clé.

    Mon choix s'est donc porté sur un modèle Silen's Air ECM 250 : Accepte une T° d'air jusqu'à 60°, diamètre de conduits 250, isolé.
    Pour réguler ceci, j'opte pour le système "EVOLYS V" => il permet une programmation horaire / hebdomadaire, et surtout de piloter le moteur en mode "pression constante". On en parlera plus loin.

    2) choix des conduits

    Afin d'optimiser la consommation, et donc les pertes de charge, il faut un réseau correctement dimensionné. Exit donc les "Flexpipe" et autres conduits à la mode.

    L'acier galva s'est rapidement imposé : tous diamètres disponibles, pas de problème électrostatique ni sanitaire (PVC), faible coût, facile à couper / joindre, très nombreux accessoires disponibles.
    Pour les jonctions, j'ai opté pour des raccords avec joints à lèvres, qui améliorent grandement l’étanchéité du réseau. Étant plutôt minutieux (et n'ayant pas envie d'y revenir dans 10 ans), je pose en même temps un joint mastic aérolitique (du joint acrylique spécial), puis un scotch aluminium large.

    _DSC9125.jpg



    3) conception des caissons de répartition

    Après de nombreuses et infructueuses recherches, je décide de fabriquer moi-même mes caissons de répartition. Le choix se porte sur du bois contreplaqué.
    Pour connecter les tuyaux, il faut visser / coller des piquages plats :

    _DSC9423.jpg

    _DSC9425.jpg

    _DSC9427.jpg

    J'ai au final conçu deux caissons de dimensions différentes, l'un plaçé juste après le moteur, l'autre plus loin dans le réseau, sur une arrivée 160mm (pour répartir vers les chambres)


    ... la suite dans quelques instants

  3. #3
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    4) au passage, quelques photos de l'intérieur du bypass Dumonnet.
    Le servomoteur est un Gruner, très facile à cabler (comme un volet roulant) ; par contre la mise en oeuvre par l'entreprise française Bofbof...

    J'ai du reprendre à quelques endroit l'étanchéité. De plus le volet est simplement riveté sur une tige carrée actionnée par le servomoteur. A réception, un rivet ne tenait pas bien, j'ai du le refaire.
    J'ai peur qu'avec le temps le volet (simple plaque de tole) prenne du jeu et se plie un peu. C'est la seule crainte que j'ai sur tout mon système.

    _DSC9416.jpg

    _DSC9417.jpg

    ... suite tout de suite

  4. #4
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    grrr j'ai perdu mon post à cause du temps limite de modif...

    5) à propos du prérequis de la VMI

    Qui dit VMI dit en principe préchauffage de l'air. En effet, l'air étant pris à l'extérieur pour être insufflé dans la maison, il faut le préchauffer en hiver. Diverses solutions existent, Capteurs à air, véranda solaire, puits canadien, resistance électrique... A propos de cette dernière, aucun intérêt, tant économique qu'écologique.

    Dans mon cas, vue la nature du terrain, j'ai du opter pour un puits canadien à eau glycolée (SEWT). Un échangeur fait circuler un liquide, qui passe dans mon cas dans 3 couronnes 3X100ml enterrées à 1.80m, puis qui montent et passe dans un échangeur (sorte de gros radiateur de voiture) placé juste derrière l'entrée d'air de la VMI. L'air extérieur passe dans cet échangeur, et se préchauffe en hiver ou se rafraichit en été. Mon circulateur est un ECM (encore ) qui me permets une consommation électrique de rêve :

    Nom : _DSC0153.jpg
Affichages : 1567
Taille : 270,8 Ko

    Soit 9W au total ; l'eau est à 19° aujourd'hui, la T° extérieure de 15° (benh oui, on est en PACA ! Mais la nuit on est à 6°, et à Puget/argens ca descend souvent à -8°...).
    Entre 18° et 25° le circulateur s ecoupe automatiquement (T° de consigne réglables bien entendu ; il faut l'ajuster en fonction de votre T° du sol)


    A propos, gros coup de gueule => merci à ECHOS NATURE d'avoir déposé le bilan après avoir encaissé mon chèque de 4500€ pour le puits SEWT que je n'ai jamais reçu (après 6 mois d'attente), et que j'ai du racheter à Hélios (qui ne m'a pas trop fait de cadeau non plus, vue la situation ils auraient pu faire un effort). Bilan 4500€ de perdus. Fermons la parenthèse.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    III) La mise en œuvre

    Pour la découpe des tuyaux acier galva, je conseille fortement la meuleuse d'angle => très facile, propre et rapide.

    J'ai gagné énormément de temps en traçant dans mes combles, à la bombe aérosol fluo, la position des conduits, du moteur, de l’échangeur SEWT, des caissons, des sorties. Bref le plan en grandeur nature.
    Après il a juste fallu beaucoup de courage pour percer mes murs pignon (passage calculés pour le pas passer sous une poutre), mon plancher béton+poutrelle hourdis (attention à le pas percer dans les poutrelles mais bien dans un parpaing !)...

    _DSC9126.jpg

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    _DSC0150.jpg

    _DSC9205.jpg

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    Aucun tuyau acier galva ne doit etre en contact avec la maçonnerie, pour éviter les transferts thermiques et les vibrations. Les tuyaux sont simplement posé sur un tapis de laine de roche. Chaque passage de mur et fait en entourant le conduit d'un joint résiliant (une sorte de néoprène autocollant).

    Sur la dernière photo, on voit les systèmes de silencieux en place, on en parlera plus tard.
    Dernière modification par yoko83 ; 15/11/2012 à 22h10.

  7. #6
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    ... la suite demain : insonorisation, couts, et plus encore !

    Bonne nuit à tous

  8. #7
    dolf7

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    bonsoir
    super et merci pour ce post qui va etre comme celui du maitre avec ces cailloux un best seller du forum
    a demain pr la suite ici et sur l'autre lol
    --De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace-Danton,le 02 sept 1792--

  9. #8
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Je profite d'une petite journée OFF pour continuer...

    Quelques photos supplémentaires du matériel installé dans les combles :

    _DSC0044.jpg

    C'est la bouche d'insufflation la plus proche du moteur. En toute logique, c'est elle qui débite le plus d'air, car les pertes de charge sont minimes. Du coup, au lieu d'utiliser un registre de réglage (sorte de volet que l'on intercale avant la sortie, pour équilibrer une bonne fois pour toute le réseau), j'ai volontairement appliqué à ma gaine flexible (on en parlera plus loin dans "insonorisation") un gros coude => débit équilibré (à vue de nez, car je n'ai pas le matériel pour un équilibrage parfait ; mais on verra plus loin que çà n'a pas d’influence)


    _DSC0047.jpg

    Ici c'est l'échangeur SEWT. J'ai du opter pour un modèle dit "tertiaire" (SEWT-W 44 R), car ici le débit de ventilation prévu sera relativement élevé, surtout en été. J'ai surtout lu qu'en SEWT il vaut mieux surdimensionner par rapport à un LEWT, afin d'éviter les mauvaises surprises.
    En haut, gainé noir c'est l'arrivée d'eau provenant du circulateur et de la terre (avec le petit purgeur automatique, extrêmement pratique), juste dessous le retour qui repart vers la terre. Lors de la mise en place du matériel SEWT, j'ai eu un gros doute concernant les pertes de charge à venir (circulation d'eau dans les tuyaux), car j’atteins ici, hors couronnes, des longueurs importantes (+ de 40m aller/retour entre le circulateur et l'échangeur). Je me demandais même si le circulateur arriverait à faire circuler correctement le liquide, car la lecture des abaques de celui-ci ne me rassurait pas. J'ai opté pour du tuyau multicouche 20X2 (diamètre 20mm, 2mm d'épaisseur donc), cad le maximum que je pouvais adapter sur les raccords de l'échangeur SEWT. Et bien je suis complètement rassuré, le circulateur ECM, même à basse vitesse, fait circuler correctement le liquide provenant de mes 3 couronnes de 100m; en mode "AUTO ADAPT" je consomme 8W. Passer en vitesse maxi n'apporte quasiment rien et élève la consommation à 45W (il y a bien sur d'autres positions intermédiaires). Tout ceci fonctionne dans un silence presque parfait (à condition de bien purger l'air au départ).
    La sortie en bas à gauche (pastille bleue), c'est l'évacuation des condensats.


    _DSC0087.jpg

    Ici, à gauche un caisson de répartition, à droite le moteur.


    _DSC0089.jpg

    Le moteur repose sur des plots antivibratiles


    _DSC0090.jpg

    La partie électrique du moteur, avec le boitier de régulation sur lequel se branche la commande "EVOLYS V" via un câble réseau (une version sans fil existe, mais je préfère le filaire). Complètement à droite le boitier électronique pour la sonde du pressostat (on choisit avec la télécommande EVOLYS V certaines options, par défaut étant le module de contrôle de débit/pression. On peut rajouter par la suite diverses sondes, hygrométrie, CO2...).

  10. #9
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    La partie insonorisation :
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    J'ai mis la première fois en marche cette ventilation au mois d'août dernier. Je n'avais alors pas encore traité la partie insonorisation, mais le fonctionnement était déjà relativement silencieux en comparaison de certaines climatisations ou autres systèmes de ventilation (Nous avons fonctionné comme ceci pendant 4 mois, dans les chambres le bruit était perceptible sans nous empêcher de dormir).

    Une chose était cependant claire et prévisible, les gaines en acier galva jouent le rôle de "résonateurs". Ce n'est pas le déplacement d'air qui provoque le bruit, mais les gaines retransmettent tous les bruits présents dans le réseau. Preuve en est, même la bouche de reprise d'air au dessus du poêle, bien que bypassée (aucune circulation d'air), retransmet les bruits du moteur. J'entends aussi fonctionner le petit servomoteur lorsque je l'actionne, il est pourtant placé à plus de 20m !!!

    / A noter que ce moteur "Silen's air 250" me parait, comme son nom l'indique, plutôt silencieux au regard de sa taille et de ses possibilités. Après je n'ai pas comparé avec autre chose. /

    J'ai d'abord pensé à traiter les caissons de répartition (ceux en contreplaqué), pensant que cela "piègerait" déjà une partie du bruit. J'ai testé divers isolants, du liège expansé à une ouate dont je vous parlerais plus loin. Le gain a été plutôt faible, il fallait que je "charge" les caissons avec beaucoup d'isolant afin d'atténuer le bruit, mais il restait un bruit de résonance aux sorties...

    Il restait alors les solutions suivantes afin d'obtenir le confort acoustique recherché :

    - acheter et placer des silencieux avant chaque sortie => il existe différents modèles, mais ils sont plutôt onéreux, et vu le nombre de sorties cela explosait mon budget. Ils comportent tous un isolant en laine de verre ou laine de roche.
    - concevoir moi-même mes silencieux
    - mettre en place quelques mètres de gaines souple isolée avant chaque sortie

    L'une de mes principales préoccupations était de concevoir une ventilation la plus saine possible. J'ai essayé de minimiser la présence de colles (juste colle à bois et mastic acrylique) dans le réseau, tout comme celle de fibres minérales. Étant plutôt de fibre écolo, le fait d'avoir de la laine de verre présente dans mon réseau ne me plaisait pas énormément.
    Après de longues recherches, j'optais à contrecœur pour de la gaine "Phoniflex" en épaisseur 50mm (ici). Il s'agit d'une gaine en aluminium spiralée, dont le papier alu est micro-perforé. Autour de cette gaine est placée 25 ou 50mm de laine de verre, c'est elle qui va piéger le bruit. Autour de tout ceci, un polyester/alu pare-vapeur, qui a pour rôle essentiel d'assurer l'étanchéité de la gaine.

    Le test a été sans appel :

    - avec seulement 1.5m de gaine, scotché temporairement en sortie d'une bouche, le bruit de résonance disparaissait totalement
    - par contre, chose très sympathique, je me retrouvais avec un tas de poussière de laine de verre qui me soufflait dans la figure . Certes, la gaine a été compressée pendant le transport, ce qui a du provoquer une dé-fibration de cette laine de verre ; peut-être qu'à l'usage la quantité de poussière de verre relarguée serait négligeable. Mais pour moi il était hors de question de "polluer" ma ventil avec ce type d'isolant.

    J'ai donc cherché un isolant de remplacement, avec des bonnes caractéristiques phoniques, un classement feu le meilleur possible, et surtout aucun relargage de poussières. Jusqu'à ce que je tombe sur cela :

    Isolant en fibre de polyester recyclé.
    => C'est un isolant à base de plastique recyclé (bouteilles PET).

    Contrairement à ce que l'on pourrait croire, son classement feu est très bon :
    Normes : Réaction anti-feu : M1 selon NF P 92-504 + B-S2-d0 selon EN 13501-1
    Ce n'est certes pas au niveau de la laine de verre, mais fera très bien l'affaire.

    Cet isolant à surtout la faculté de ne pas se défibrer :
    Non tissé ouate PES. 100% fibres polyester thermolié. Lambda 0,041. Jusqu'à 80% de fibres recyclées.R= 4,39 m².K/W
    Aucune irritation de la peau et des yeux/anallergique.
    Recyclable (100% PET).
    Sans odeur.
    Sans aucun produit chimique (sans formaldéhyde).
    Imputrescible, pas de prolifération des moisissures.
    Compressible et durable.
    Ne dégage aucune particule volatile.

    On trouve cet isolant dans les grandes surfaces de bricolage, notamment à CAST....A, appellation "ISOPERFECT" ici

    Il m'a donc simplement fallu remplacer la laine de verre de ma gaine "Phoniflex" par cet isolant.
    Le résultat est simplement parfait => plus de bruit de résonance, seul le souffle d'air est légèrement audible lorsqu'on force le débit à des valeurs proche d'un moteur d'avion de ligne (bon je m'enflamme). Et surtout aucune fibre dans l'air

    Aux bouches de sortie (ou de prise d'air du poêle) qui étaient les plus bruyantes, je suis allé jusqu'à 2.5 de longueur de cette gaine. Le minimum en place = 1.5m.

    A noter qu'avant de redécouper mes gaines acier galva en place, pour placer ces gaines flexibles, j'ai testé un autre système : j'ai tenté de reproduire un silencieux, en perçant sur 1m l'acier galva d'une centaine de microtrous. J'ai ensuite enroulé l'isolant polyester, puis un plastique scotché pour l'étanchéité. Le résultat n'était pas à la hauteur de celui des gaines flexibles, peut-être n'ai-je pas testé sur une longueur suffisante, ou le nombre de trous n'était pas suffisant non plus...

    Je me suis récemment aperçu qu'on commence à trouver des gaines flexibles de ventilation à base de cet isolant, comme quoi mon choix n'était pas trop mauvais ! ;
    Notamment ici
    L'isolant fait ici 25mm et pas 50mm, il faut donc augmenter un peu la longueur de cette gaine pour une atténuation optimale.

    Suite dans l'après-midi

  11. #10
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    _DSC9570.jpg

    C'est une photo de l'isolant à base de plastique recyclé.
    Celui-ci peut-être découpé aux ciseaux (prévoir de bons ciseaux et une main de rechange, en cas de forte épaisseur).
    On peut aussi facilement, en étant minutieux, séparer l'épaisseur (on enlève à la main une "couche").

    Note marrante, cet isolant (à cellules ouvertes, c'est pour cela qu'il est bon en acoustique) a exactement la même tête que mon filtre placé au dessus du poêle (filtre G3).

    Dans le cas d'isolation de caissons de ventilation, on peut "emballer" cet isolant dans un voile de croissance ou d'hivernage (voiles pour protéger les plantes), afin d'éviter qu'il s'encrasse à terme :

    _DSC9572.jpg

    En haut, l'isolant, en bas, le voile de croissance (c'est un voile microperforé)


    LA PARTIE FILTRATION :
    *******************

    Cette partie va être rapide :

    Dans la maison, j'ai donc deux entrées d'air :

    - 1 extérieure (mais abritée)
    - 1 intérieure (reprise d'air du poêle)

    Il était indispensable de filtrer ces deux entrées.

    Je n'ai cependant pas choisi de filtre "pollen" ou de classe fine, je me suis contenté de :

    - Pour le poêle, un filtre G3 ici

    _DSC0150.jpg

    Notez que j'ai du bricoler le porte filtre, qui est prévu pour un faux-plafond => j'ai meulé deux attaches qui dépassaient beaucoup, fixé au plafond et bouché avec du plâtre (qu'il faut que je finisse, d'ailleurs )

    - Pour l'entrée extérieure, une grille antivolatiles + un filtre G4 qui est fourni avec mon échangeur SEWT (filtre à plis à faible perte de charges ; une simple moustiquaire a une perte de charges plus élevée):

    _DSC0124.jpg

    _DSC0126.jpg

    Dans les combles, j'ai placé volontairement mon échangeur SEWT proche du mur extérieur. Ainsi, lorsque mes combles seront isolées (la semaine prochaine, avec 40cm de ouate de cellulose), je pourrais tout de même accéder de l'extérieur au filtre, pour contrôle ou coup d'aspirateur sommaire. L'accès par les combles sera beaucoup plus difficile, mais nécessaire pour changer le filtre.

    Après 4 mois d'utilisation, j'ai sorti le filtre et nettoyé celui-ci ; il comportait déjà pas mal d'insectes, et avait un peu "grisé" à cause de la poussière (j'habite pourtant au beau milieu de la nature).
    Dernière modification par yoko83 ; 16/11/2012 à 14h30.

  12. #11
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    LE FONCTIONNEMENT :
    ******************


    1) Régulation moteur

    J'ai donc choisi, pour la régulation du moteur, le module "EVOLYS V".
    Il existe d'autre modules, comme de simples potentiomètres, pouvant ajuster la vitesse du moteur (toute entrée 0-10v peut réguler le moteur).

    Mais l'EVOLYS V me permets :

    - de programmer une vitesse précise (ou un mode) de façon horaire, quotidienne ou hebdomadaire
    - et surtout, de piloter le moteur en "pression constante" (quezaquo ?)

    La pression constante :

    Comme je l'ai dit précédemment, l'EVOLYS V est fourni avec un boitier électronique avec deux tuyaux :

    -> en mode débit constant (c'est a dire que l'on programme le débit que l'on souhaite, genre 300m3/h), on connecte 1 tuyau (petit transparent) sur le conduit acier galva situé juste avant le moteur, le 2eme tuyau sur le conduit galva situé juste après. Le boitier électronique connait ainsi en temps réel le débit réel du moteur et régule. Note que ces tuyaux transparents sont très facile à poser : un ptit trou dans l'acier galva, après on "plugge" un connecteur prévu, on visse (un joint s'écrase pour faire l'étanchéité) et on branche le transparent

    ->en mode pression constante, on connecte 1 seul tuyau avant le moteur, le 2eme mesure la pression barométrique de l'air "ambiant". On ne choisit plus, dans ce cas, un débit cible, mais une pression (en pascals).
    Le gros avantage, c'est lorsque l'on s'équipe de bouches d'insufflation réglables, comme ceci :

    _DSC0149.jpg

    _DSC0152.jpg

    Ces bouches peuvent être ajustées en vissant ou dévissant la petite molette. Et c'est top ! On peut augmenter le soufflage, diminuer ou même totalement fermer celle-ci (plus du tout d'air ne passe). On peut même les orienter.
    En fermant par exemple une bouche, on augmente la pression dans le réseau aérolitique ; cette augmentation est détectée par le boitier, qui ajuste la vitesse du moteur pour garder la pression de consigne. J'étais d'abord sceptique, en fait c'est excellent, et je ne fonctionne plus que comme celà !

    NOTA : avant d'implémenter l'EVOLYS V, je fonctionnais avec le potentiomètre fourni, de 0 à 10v ; je pilotais le moteur de 0 à 100%. Depuis l'Evolys V, celui-ci ne peut descendre en dessous de 30% en vitesse mini. Ce n'est pas gênant dans mon cas, mais je ne vois pas pourquoi le fabriquant a imposé cette limite.

    Pour résumer => toutes les bouches de la maison ouvertes en grand => le moteur va augmenter son débit en grand. Une seule bouche ouverte => il diminue au mini (30%). Cela permet d'avoir à chaque bouche finalement, un débit constant, quelque soit l'ouverture des autres bouches...

    _DSC0144.jpg


    2) Bypass poêle

    J'ai donc choisi un bypass motorisé actionné par un interrupteur double poussoir du commerce, auquel j'ai ajouté un boitier Yokis.
    Pour info, Yokis, c'est plein de petits micromodules électroniques à rajouter (sur tableau électrique ou dans des boites électriques encastrées)

    ICI

    Dans mon cas un MVR500E. Il me permet :

    - des actions comme mettre le bypass en position intermédiaire programmée (j'appuie 2 fois sur un poussoir)
    - fermer, ouvrir, stopper le bypass
    - programmer une ouverture précise à une heure précise quotidiennement

    J'avais déjà utilisé ces micromodules pour un détecteur de présence (lumière), c'est topissime et c'est français je répète
    C'est relativement facile à câbler pour quelqu'un qui s'y connait un peu en électricité.

    Eh bien je n'ai qu'une chose à dire : CA FONCTIONNE

  13. #12
    yoko83

    IV ) LES TARIFS

    Avant de demander des devis, j'avais bien ficelé mon projet :

    - calcul EXACT du nombre de conduits acier galva
    - accessoires (joint résiliant, grille, porte filtre...)
    - moteur
    - régulation
    - nombre de bouches

    J'ai tout répertorié dans un fichier excel, en précisant les codes produits de façon à mâcher le travail du commercial.

    Pour toute la partie ventilation, j'étais prêt à mettre 6000€ max, soit mon budget initial pour une double flux (qui, pour rappel, m'ont été proposées à + de 8000€).
    Il faut rappeler que ce projet n'est plus simplement un projet de ventilation, mais qu'il assurera le chauffage de toute la maison.

    Voici les devis que j'ai reçu rapidement en retour :

    devis.pdf

    (le prix est HT, livraison offerte)

    A cela il faut rajouter la prix du Bypass :

    facture Bypass.pdf

    (le prix est TTC)

    Il faut encore ajouter un peu de matériel, notamment le contreplaqué pour les caissons, l'isolant et la gaine flexible pour l'acoustique, les câbles électriques.

    En gros le total doit tourner à moins de 2600€ TTC !!!

    Ça a été la très bonne surprise de ce poste.

    Ce prix ne tient pas compte du puits canadien, hors sujet, et avec lequel j'ai eu une très mauvaise expérience d'achat (dépôt de bilan dont j'ai parlé plus tôt...)

    ### devenu inutile



    Merci.
    Dernière modification par SK69202 ; 16/11/2012 à 20h35. Motif: gestion pièce jointe

  14. #13
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    V) LE RETOUR D'EXPERIENCE

    Après un peu plus de 4 mois de fonctionnement sans interruption, voilà ce que je peux dire :

    - La ventilation est complètement oubliée dans l'habitat : inaudible, pas de sensation de courant d'air

    - Augmentation du confort évidente : l'année dernière, à cette même époque, la fenêtre de la chambre des enfants était pleine de buée le matin ; ça sentait le "phoque". Maintenant, plus aucune buée. Plus aucune odeur de "renfermé".

    - Au niveau thermique, nous n'avons pas encore isolé les combles, ce qui sera fait la semaine prochaine (40cm de ouate de cellulose, qui "noiera" tout le réseau acier galva ). En attendant, le fait d'utiliser la répartition de l'air chaud du poêle chauffe les oiseaux. Il y a beaucoup de mètres linéaires de conduits AG, je vous laisse imaginer la déperdition calorique dans ces combles ! Mais nous avons pu tout de même tester le fonctionnement de cette répartition, qui s'avère prometteur : avec une prise d'air au dessus du poêle à 34° (on est même monté jusqu'à 38°), je souffle à 23° dans la chambre des enfants, qui est la pièce la plus éloignée !

    Mais comme un dessin vaut mieux qu'un long discours :

    Nom : graphe sans isolant poele en marche.png
Affichages : 1497
Taille : 29,4 Ko


    Donc retour d'expérience dans 1 semaine 1/2 !


    Points que je n'ai pas encore traités :

    - les extractions dans les pièces humides : seule 1 salle de bain possède une grille d'extraction ; la 2eme pièce d'eau n'a rien. Il faudra que je les équipe d'un clapet antiretour (membrane très légère en caoutchouc)
    - contrôler l'étanchéité de la maison et vérifier que l'air sort bien par ces grilles (ce qui semble déjà le cas dans la pièce équipée : en tout cas aucun air froid ne rentre, et la salle de bains est sèche)


    J'arrête là mon compte-rendu pour l'instant.

    Bonne lecture (et bon courage !)
    Dernière modification par yoko83 ; 16/11/2012 à 15h45.

  15. #14
    Jypou

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Bravo pour ce travail de recherche et pour l'exposé.
    Il y a une chose que je comprends pas bien: la régulation de la ventilation.
    Il est prévu un extracteur indépendant dans la cuisine, peut être aussi pour d'autres pièces, lesquelles?. Quand on le met en route, est-ce la vmi qui amène de l'air en plus automatiquement? par un registre motorisé sur l'amenée d'air ou est ce la régulation à pression constante qui compense automatiquement en augmentant le débit?
    La solution retenue pour le ventilateur: est ce à pression constante ou à débit constant.
    Je n'ai surement pas lu au bon endroit. Y a t il un schéma de principe du réseau d'insufflation et des rejet/extraction pour comprendre.
    Merci

  16. #15
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Je répondrais à tes questions ce soir, dès que j'aurais un petit moment

  17. #16
    ofmika

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Bonjour Yoko83,

    D'abord merci pour ce compte rendu détaillé.

    Moi-même je me pose plein de questions sur le système de ventilation.

    Par contre, il est vrai que ta maison n'est pas la maison classique habituelle et que ton volume est relativement important.

    J'aimerai savoir : si ta maison avait été d'une forme disons cubique et d'un volume moins important, ferais tu toujours le choix de la VMI ou te serais tu orienté vers une VMC DF (qui rentrerais dans ton budget initial) ? Pour quelles raisons ?

    Merci

    Michel

  18. #17
    karl89

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    bonjour,
    très bel exposé, bien écrit.
    j'ai bien vu pour les conduits pour les apports d'air mais par où l'air vicié est il extrait?

  19. #18
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Pour Jypou,
    ------------

    Non, il n'est pas prévu d'extracteurs indépendants, ni dans la cuisine ni dans les salles de bains.
    En fait, je me réserve cette option en dernier recours, si l'étanchéité de la maison ne suffirait pas, et dans ce cas l'air insufflé ne trouverait pas "son chemin" jusqu'aux ouvertures des salles humides. Car, bien sûr, chaque pièce humide (ici une salle de bains et une salle de douche) doit comporter une ouverture "passive" vers l'extérieur. Une simple "grille" suffirait, mais le mieux est de rajouter une sorte de clapet antiretour (comme celles pour hottes de cuisine, mais ici la membrane est élastomère, tarée à une pression d'ouverture beaucoup plus faible; je mettrai un lien vers le modèle plus tard), empêchant l'air extérieur de rentrer (en cas de vent par exemple) ; il ne pourra que sortir. Si la maison n'est pas suffisamment étanche, l'air s’échappera par les "défauts d'étanchéité" ; ce n'est pas un mal en soi mais l'air ne sortira plus par ces grilles prévues, donc les pièces humides...le resteront.

    La VMI met la maison en surpression (imperceptible, bien sûr, car immédiatement compensée par les fuites d'air ou les bouches de sorties prévues), et non pas en dépression comme les VMC classiques simple flux ; Je n'y vois que des avantages, notamment améliorer le tirage de votre cheminée/poêle à bois et non le réduire. C'est le même principe pour la ventilation de votre voiture.

    La solution retenue pour la régulation moteur : je fonctionne en pression constante, car comme je le disais c'est pratique lorsque l'on est amené à ouvrir ou fermer certaines bouches, mais l'EVOLYS V permets de basculer d'un simple appui vers le mode débit constant (je peux même programmer une pression constante à certaines heures, puis basculer vers débit constant à d'autres).

    Le schémas de principe est tout au début du post, "2) Les plans" : en vert les prises d'air, en orange l'insufflation. Il est vrai que je n'ai pas rajouté sur la plan les grilles d'évacuation des salles d'eau.


    à ofmika :
    ---------

    Je te mets en copie le mail que j'avais envoyé à un commercial, qui malgré cela n'a jamais compris le principe de la VMI :

    Bonjour,

    Concernant la double flux, il est vrai qu’au départ, je ne jurais que par cela dans le cadre d’une rénovation avec un objectif basse consommation.
    Le livre sur la « conception bioclimatique » de JP Oliva (p190) m’avais cependant déjà éveillé, il y a quelques années, au fait qu’il pouvait exister d’autres systèmes, parfois plus simples, qui pouvaient faire aussi bien dans certains cas voir mieux.

    Dans mon cas précis :

    Différents problèmes, que vous avez d’ailleurs évoqués :

    - Des grandes distances à parcourir, induisant des pertes de charges élevées, d’où une consommation électrique des moteurs plus importante
    - La maison n’est pas au niveau « passif » question étanchéité (même si j’y travaille)

    Concernant ce dernier point, j’avais déjà été alerté par différents ouvrages (notamment celui du CSTB) sur l’absolue nécessité d’avoir une étanchéité quasi-parfaite (du niveau passif ! et non pas BBC, insuffisante !), afin de prétendre à un rendement de la double-flux permettant de réaliser des économies.
    Tout défaut d’étanchéité => autant d’air qui rentre par ces « ouvertures non sollicitées » et qui ne passent pas par l’échangeur => le rendement s’effondre. Celui-ci chute encore lorsque l’on place les conduits en volume non chauffé (on passe de de 90% à 70%), il chute encore lorsque l’échangeur est également placé dans ce type de volume (on passe de 70% à 50%) réf : CSTB : « Ventilation double Flux dans le résidentiel » : conception, mise en œuvre et entretien, janvier 2011.

    Le cas de la VMI :
    Dans le cas de la VMI, puisqu’on ne récupère pas de calorie de l’air vicié, il faut trouver un système de « préchauffage » basé sur la récupération d’énergie gratuite, c’est pourquoi ces systèmes sont très souvent voir systématiquement proposés en couplage d’un puits canadien, d’une serre ou véranda solaire, ou même d’un capteur à air.
    On peut faire au contraire un système TRES économique, lorsque qu'il est conçu de cette façon, tout en adaptant le volume d’air à renouveler en fonction de la nécessité.
    - Un 1er avantage de la VMI, effectivement on met le bâtiment en surpression, l’air vicié s’échappe directement par des ouvertures calibrées, placées stratégiquement (salles de bains, WC…) ; si le bâtiment n’est pas 100% étanche, l’air s’échappera par ces fuites mais n’engendrera aucune baisse de rendement (car on a décidé de faire rentrer xxx m3/h d’un air préchauffé gratuitement, de toutes façons), plus aucune sensation de courants d’air froid car celui-ci ne rentre plus par ces fuites d’air, justement.
    - Le 2ème et très gros avantage de la VMI : elle peut aisément, à l’aide d’un by-pass, faire office de répartiteur de chaleur dans toute la maison. Dans mon cas, je chaufferai 600m3 uniquement via un poêle à bois (Bullerjan, pour les connaisseurs), la VMI reprendra directement l’air au-dessus du poêle pour aller l’insuffler dans les autres pièces SANS AUCUNE PERTE DE CALORIES (je m'autocorrige : c'est faux, c'est fonction de l'isolation des tuyaux) ; Dans le cas de la double-flux, avant toute distribution, l’air aspiré sort de l’habitation, via l’échangeur ; certes, il réchauffe l’air entrant, mais même avec le meilleur rendement du monde, une partie des calories est gaspillée…
    - 3ème avantage : à débit égal, la consommation électrique est divisée au minimum par 2 par rapport à une ventilation double flux
    - 4ème avantage : la VMI permet d’atteindre des débits de surventilation beaucoup plus élevés par rapport à une DF, dans mon dimensionnement actuel, j’atteints aisément 900m3/h, sans gêne acoustique (conduits bien dimensionnés pour vitesse de l’air faible) ce qui est utile pour la surventilation nocturne en été
    - 5ème : Au minimum 2 fois moins de longueur de conduits à nettoyer par rapport à une DF

    En conclusion : Même si je suis certain que les systèmes DF sont très performants voir indispensables pour atteindre un objectif basse conso, dans des cas bien précis et maitrisés, je suis extrêmement séduit par les qualités de la VMI.
    Reste que ce système est réservé à des maisons pouvant intégrer un préchauffage de l’air basé sur la récupération d’énergie gratuite, ou dont le besoin de renouvellement d’air est très faible (maison avec faibles COV, murs perspirants…) ; le top étant d’associer les deux.

    Enfin, je tiens à signaler qu’à ma connaissance, il n’existe aucun système de VMI commercialisé qui tienne la route, le seul (Vent**airsec) étant un gadget n’ayant rien d’une approche basse consommation (préchauffage de l’air électrique, un seul point d’insufflation, très faible volume d’air insufflé).
    C’est pourquoi les connaisseurs de ce système le mettent bien souvent eux-mêmes en œuvre.



    Donc, pour répondre à ta question :

    - Si ma maison avait été de forme cubique, donc une possibilité d'avoir des longueurs de gaines relativement modestes,
    - si j'avais eu comme chauffage un autre système qu'un poêle à bois ou si la répartition de la chaleur avait été optimale dans toute la maison,
    - Si ma maison avait une étanchéité extrêmement soignée, du niveau "passif" (autrement le rendement de l'échangeur s’effondre) ; à ce propos il serait intéressant d'avoir des retours d'expérience de Double Flux installées en rénovation
    - Si j'avais eu la possibilité de placer l'échangeur ET les gaines en volume chauffé (cela va à l'encontre de ce que m'avait avancé le commercial de chez PAUL, qui m’affirmait que les échangeurs testés par le CSTB étaient d'une ancienne génération, pas ce problème avec le leur...)
    - et au détriment de la consommation électrique (qui à débit égal, consomme au moins deux fois plus, vu qu'il y a deux moteurs ; sans parler des pertes de charge induites par un réseau obligatoirement plus complexe),
    - et de la maintenance (le réseau d'extraction ne peut pas avoir de filtre, me semble-t-il, donc s'encrasse très vite ? A confirmer)

    Dans ce cas oui, j'aurais probablement pris une Double Flux.

    A noter que, il y a environ 2 ans, j'ai lu une étude très intéressante et indépendante ( grrr, je n'arrive plus à mettre la main dessus), qui affirmait, dans sa conclusion, que, pour qu'une double flux soit rentable, comparée à une simple flux Hygro, il fallait qu'elle soit ARRETEE (cad ventilation par ouverture des fenêtres) au moins 4 à 6 mois de l'année (excusez mon imprécision). Je crois cependant que l'étude avait été réalisée en région PACA, l'objet était de savoir si oui ou non ces (ma) régions gagnaient à utiliser ce système de renouvellement d'air...


    à karl89,

    Voir plus haut, même réponse.

    Sujet à suivre car la comparaison insufflation / double flux m’intéresse toujours !
    Dernière modification par yoko83 ; 18/11/2012 à 23h44.

  20. #19
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    http://mob44.canalblog.com/archives/...3/7440262.html

    Je me demande si l'article n'était pas ce lien sur le site du PREBAT, mais il ne semble plus disponible...

  21. #20
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Et si vous voulez de la lecture pour la nuit :

    http://tel.archives-ouvertes.fr/docs...se_J_Koffi.pdf

  22. #21
    Jypou

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Merci pour tes réponses.
    la maintenance (le réseau d'extraction ne peut pas avoir de filtre, me semble-t-il, donc s'encrasse très vite ? A confirmer)
    Dans une double flux, à cause de l'échangeur thermique, il y a un filtre dans le caisson. Ceci n’empêche pas le réseau d'extraction de s'encrasser entre les bouches de reprise et le caisson.
    Il existe des bouches équipé de filtre, mais c'est plutôt pour des laboratoires et des débits importants (elles ont une dimension par exemple de 600mm par 600mm).
    Les conso élec sont proportionnelles aux pertes de charges.
    Les pertes de charges sont la somme de celles du réseau, de l'échangeur thermique et du filtre.
    En supprimant l'échangeur, on fait une grosse économie.
    Le filtre même peu encrassé, peut créer autant de perte de charge que le réseau. Donc il est important de le nettoyer. Tu dois le constater puisque tu as une indication de la conso.
    A+

  23. #22
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Effectivement, je dois nettoyer très souvent le filtre de reprise d'air du poêle, qui s'encrasse vite (poussières de suie lorsque j'ouvre le poêle, notamment).
    L'idéal est 1 fois par semaine.
    Pour le filtre G4 extérieur (filtre à plis), nettoyage tous les 6 mois, ca doit suffire.

  24. #23
    vinsurvain

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Je découvre ce fil : bravo !
    Dernière modification par vinsurvain ; 05/02/2013 à 09h36.

  25. #24
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Merci

    Je vais poster prochainement mon compte rendu de saison hivernale, et les petites modifications que je souhaite apporter (pas grand chose, juste partie filtration)

    J'ai vu tes problèmes liés aux condensats, hallucinant !
    Effectivement, le calorifugeage des gaines d'extraction me semble être la bonne solution. Vois le bon côté => c'est vraiment de l'air humide que tu évacue de ta maison, donc ta ventilation est efficace !

  26. #25
    KroM67

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Bonsoir,

    Super installation, chapeau. Et merci pour ce retour fort intéressant...

    Citation Envoyé par yoko83 Voir le message
    Pour résumer => toutes les bouches de la maison ouvertes en grand => le moteur va augmenter son débit en grand. Une seule bouche ouverte => il diminue au mini (30%). Cela permet d'avoir à chaque bouche finalement, un débit constant, quelque soit l'ouverture des autres bouches...
    Du coup j'imagine que si on ouvre une fenêtre, le moteur va tourner à fond...

  27. #26
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Non, car le capteur mesure la pression dans le conduit juste après la sortie moteur.
    C'est donc la pression insufflée qui est gérée.
    Je pense que même avec une maison 100% étanche, il doit exister certaines contraintes / lois physiques qui font que pression insufflée est différente de la pression de la maison.

  28. #27
    SK69202

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Je pense que même avec une maison 100% étanche, il doit exister certaines contraintes / lois physiques qui font que pression insufflée est différente de la pression de la maison.
    S'il n'y a pas de gradient de pression, il ne peut pas y avoir de mouvement d'air.
    Dans les villages gaulois, ils ne sont jamais tous d'accord. Jules César

  29. #28
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Dit comme cela, c'est plus clair

  30. #29
    Moux

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Bonjour Yoko83,

    Tout d'abord félicitation pour la réalisation et surtout merci de partager cette expérience avec nous! Je vais réaliser moi même mon réseau aéraulique dans notre futur maison avec tunnel à galet. Mon objectif est d'obtenir une installation silencieuse même à fort débit (maxi 800m3/h). Les conduits sont donc surdimensionnés ainsi que les bouches d'aspi et de soufflages. Je pensais utiliser la même technique que toi avant les bouches d'insufflations : du phoniflex en 50 mm d'épaisseur. Mais la laine de verre ne me plait pas du tout, je vais donc moi aussi utiliser ton isolant en fibre de polyester recyclé. J'en viens donc à ma question :

    Comment as-tu fait pour remettre le "polyester/alu pare vapeur" correctement après avoir changer l'isolant? Tu as des phots de cette manip?

    D'avance merci .

  31. #30
    yoko83

    Re : Reportage conception et installation VMI en rénovation (version intégrale)

    Je n'ai pas de photos de la manipulation, mais elle est très simple :

    - couper ta gaine Phoniflex (de préférence celle en 50mm d'épaisseur, cela atténue encore mieux http://www.france-air.com/Portals/0/...FT_2996_32.pdf ) à la bonne longueur
    - à 2 personnes : 1 tient le pare vapeur d'un côté, l'autre tire doucement la gaine et l'isolant
    - une fois déposé, tu t'apercevra que l'isolant n'est rien d'autre qu'un rectangle de laine de verre, qui entoure la gaine. Ce n'est pas un "O" fermé. Il est juste maintenu en place par le pare vapeur
    - Découpe la fibre de polyester recyclé aux mêmes dimensions (attentions aux crampes avec des ciseaux, c'est costaud...). Si tu n'as pas la même épaisseur d'isolant (le polyester sera surement plus épais), tu peux séparer une couche plus fine de ouate de polyester, en tirant délicatement dessus.
    - mettre en place la nouvelle ouate, autour de la gaine ; pour la maintenir en place, je l'ai personnellement scotchée avec du scotch alu à 4 - 5 endroits (attention, ne pas utiliser un autre scotch qui serait inflammable).
    - remettre le pare vapeur (attention, fragile, sensible au déchirement et au poinçonnage : si tu travailles sur le sol, attention aux cailloux par ex)

    Autrement, comme je l'indiquais, il existe à présent des gaines déjà équipées en ouate de polyester, le seul inconvénient étant que je ne les trouve pas en 50mm d'épaisseur (seulement 25mm)

    Avec ceci placé à toutes tes bouches, et une installation bien dimensionnée, tu auras une ventilation parfaitement silencieuse, même à haut débit. Il faudra tout de même faire attention au type de bouche que tu mettras en place, car celles-ci génèrent plus ou moins de bruit d'air lorsque tu réduis leur débit de sortie (comme dans la voiture, lorsque l'on ferme presque totalement un aérateur).
    Je suis encore allé hier chez quelqu'un équipé en pompe à chaleur + split comme chauffage... impressionnant de voir ce que les gens peuvent endurer comme bruit de fond tout en trouvant ça "normal"...

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