La RT 2012 appuie fortement ce concept d'étanchéité à l'air.
Il est un fait que lorsqu'on atteint des niveaux proches de la Basse Consommation, l'air extrait pour raison sanitaire (renouvellement, suppression de la vapeur d'eau et des polluants) représente une perte de chaleur considérable.
Dans les logements collectifs, il est possible d'imaginer que des systèmes de gainages - assez complexes toutefois - permettent une certaine économie en récupérant une partie de la chaleur de l'air 'vicié' sortant pour le transmettre à l'air neuf.
En revanche dans la maison individuelle de tels systèmes dits "à double flux" semblent bien trop onéreux à la construction neuve et carrément prohibitifs en rénovation.
Alors que faire ?
Je propose aux intéressés un cas pratique.
Maison de 150 m2 des années 90, mais à isolation thermique soignée. Consommation annuelle de chauffage de l'ordre de 100 kwh/m2.
Localisation nord Provence. Degrés-jours 1 700à 18°C, mais chauffage aux alentours de 20°C. Quelques fuites d'air à travers 1) une cheminée mal fermée quand elle ne fonctionne pas, 2) des passages de tuyaux plomberie non étanchés avec le vide sanitaire et 3) une hotte de cuisine raccordée à l'air extérieur.
A la base une ventilation centralisée (simple-flux) extrayait l'air de WC + SdB + cuisine à un débit inconnu, mais que j'estime à 100 m3/h. Pour compléter un petit extracteur individuel était positionné sur un second WC à l'autre bout de la maison (disons extraction de 40 m3/h supplémentaire). L'air se renouvelait donc - de manière que j'estime satisfaisante - à travers ces 140 m3/h d'aspiration cumulée et à travers les quelques entrées d'air extérieur non orthodoxes que j'ai citées.
Mais au prix d'une déperdition que j'estime sur mes 6 mois de saison de chauffe à 2 735 kwh, soit 18 kwh/m2 ce qui est effectivement considérable. (détail de calcul disponible sur demande s'il y a des intéressés...)
Un court-circuit providentiel met un jour en panne ma ventilation centralisée => que fais-je ?
- 1) soit j'en profite pour me bâtir une bonne ventilation double flux et m'évertue de combler toutes les sources d'arrivées d'air parasites et j'en ai pour plusieurs milliers d'euros qui ne seront certainement pas rentabilisés par une partie (50%) des 2 735 kwh par an que je vais récupérer dans mon échangeur double flux,
- 2) soit je remets en place une nouvelle centrale d'aspiration simple flux qui me coûtera 3 à 400 euros et je garde mes déperditions précédentes.
- 3) soit j'arrête tout: plus aucune ventilation forcée, quelques fuites rémanentes (mais insignifiantes par rapport au débit d'antan de 140 m3/h) et grandes aérations ponctuelles des locaux (cuisine, wc, SdB, chambre) après usage par ouverture en grand des portes et fenêtres pendant quelques minutes pour 'changer d'air'.
S'il se trouve quelques amis ici intéressés par cette problématique, je serai heureux de lire leurs suggestions : qu'auraient-ils choisi comme solution ? Pourquoi ? Et que pensent-ils plus généralement de la problématique de l'étanchéité à l'air dans les maisons individuelles ? Merci de vos avis.
Jean-Louis
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