Bonjour,
voici une petite chenille vue dans une prairie plus ou moins humide du côté de Deauville, fin avril 2021. J'étais parti pour un nocturne, mais avec ses 2 petites cornes au cul, on serait chez les Nymphalidés. Mais entre plusieurs espèces mon coeur balance. Est-ce que les spécialistes de l'élevage ont déjà vu passer cette petite bête?
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Nep.
Il n'est qu'une clef pour accéder au savoir, et c'est le désir (A. Nothomb)
Bien vu, Nep. ! Et, oui, je l'ai vu passer ; la réponse complète ici.... J'étais parti pour un nocturne, mais avec ses 2 petites cornes au cul, on serait chez les Nymphalidés...
... Pierre.
Une Mégère, donc. Par contre, sur vos photos, je ne retrouve pas le zonage dorsal clair de ma chenille. Quel est le critère qui oriente vers Lasiommata megera, plutôt qu’un autre? Dans la galerie de Lepinet, il y a la Bacchante et le Fadet commun qui collent pas trop mal.
Nep.
Il n'est qu'une clef pour accéder au savoir, et c'est le désir (A. Nothomb)
Tu as raison, mais pas entièrement : en fait, plusieurs chenilles de la tribu des Satyrini se ressemblent suffisamment, pour que l'élevage jusqu'à l'imago soit nécessaire, pour s'assurer de l'espèce, voire du genre.
Le trait axodorsal sombre, bien visible sur tes photos, n'est rien d'autre que l'artère principale dans laquelle circule l'hémolymphe, qui va irriguer tout le corps de la chenille. Si tu l'observes une dizaine de secondes, sur un individu vivant, tu verras nettement la contraction qui s'y propage, correspond à l'équivalent du cœur. Les deux zones claires qui l'encadrent sont surtout perceptibles par contraste avec la ligne sombre et ne sauraient, à mon sens, être suffisamment discriminantes, pour une espèce ou une autre, des "vertes" de la tribu précitée.
Donc, par simple prudence, je pense qu'il faut accepter une détermination incomplète : Satyrini tr.
Reste que tu peux tenter l'élevage, facile à mener, pour ces chenilles... avec le risque, toujours présent, dans le cas d'une collecte tardive, de voir apparaître un imago de parasitoïde (Diptère ou Hyménoptère), au lieu du papillon attendu.
... Pierre.
En tant que botaniste, je ne pourrais donc pas crâner auprès du collègue entomo: «*Tiens regarde, je t’ai trouvé une chenille de papillon rare!*». On va attendre les résultats de ses inventaires, voir ce qui colle. Merci pour les infos en tout cas!
Nep.
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En fait, la pilosité de la chenille permet de restreindre le nombre de suspects. Pas assez poilue pour le Myrtil, trop pour les Coenonympha. Restent le Tircis, la Bacchante et les Lasiommata. On peut d’emblée écarter L. petropolitana (espèce montagnarde). La Bacchante est peu probable (chenille trouvée en pleine prairie et non en boisement). Chez le Tircis, les chenilles éclosent en mai, et les dernières se nymphosent en mars: or celle-ci me paraît mature et a dû passer l’hiver à ce stade. Exit donc le Tircis. Reste megera vs maera, dont les chenilles sont visibles toute l’année en prairie, megera étant la plus probable car la plus commune. CQFD.
Nep.
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Eh ben, tu sembles avoir bien potassé la question !
Du coup, tu en sais largement plus que moi et je ne saurais contredire tes déductions sur l'identité de cette chenille... que son élevage permettrait de confirmer.
... Pierre.
Oui, j’ai potassé le Lafranchis!
Nep.
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